Aridi : « Tous les détenus appartiennent à l’équipe du président »

Le député PSP de Beyrouth, Ghazi Aridi, a poursuivi hier sa campagne contre le président de la République, Émile Lahoud, relevant que « toutes les personnes arrêtées et poursuivies dans l’affaire de l’assassinat de Rafic appartiennent à l’équipe du président de la République, Émile Lahoud ». Dans un entretien à la chaîne de Dubaï, M. Aridi a dénoncé « les ingérences » du président de la République, durant les deux derniers jours, dans le déroulement de l’enquête. « Il est clair qu’il ne voulait pas que le procureur général près la Cour de cassation prenne la décision d’arrêter les suspects », a-t-il dit. Puis, soulignant « la surprise » qu’a créée l’intervention de M. Lahoud en faveur de la seule personne du général Moustapha Hamdane, il a rappelé que le président avait qualifié un jour l’assassinat de Hariri de « vilenie », et qu’il a estimé hier même que les commentaires politiques à propos des arrestations de mardi « brouillaient » l’enquête. « Il a défendu Moustapha Hamdane, comme s’il avait quitté sa position de président de la République pour devenir le responsable d’une troupe. Ce qui est essentiel pour lui, c’est que Hamdane lui ait sauvé la vie. Quant à la ruine du Liban et aux dangers qui menacent la vie d’un grand nombre de Libanais, c’est une affaire secondaire », a-t-il déclaré, avant de poursuivre : « Si le président était un archiviste, il nous aurait donné des informations beaucoup plus détaillées sur la vie de Moustapha Hamdane (…). Mais s’il avait dévoilé tout ce qu’il y avait entre lui et Hamdane, il y aurait eu un grand problème. » Montrant du doigt « la légèreté exceptionnelle » des positions de Lahoud, il a demandé : « Quel regard voulez-vous que les Libanais aient pour le président de la République alors que tous les piliers de son équipe de travail sont en prison ? » Enfin, le député joumblattiste a écarté toute possibilité que l’enquête prenne une dimension confessionnelle. « Les détenus appartiennent chacun à une communauté différente », a-t-il dit.