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Hamadé révèle que des centaines de fiches téléphoniques ont été livrées à Mehlis

Dans un entretien que publie aujourd’hui la revue al-Afkar, le ministre des Télécommunications, Marwan Hamadé, révèle que Mehlis a mis à contribution les administrations locales pour aider la commission dans son enquête. Aux télécoms, qui peuvent évidemment jouer un rôle sensible et stratégique de dépistage, il a présenté une liste comprenant des centaines de noms, de Libanais ou de non-Libanais pour en connaître les numéros de téléphone. Il a inversement présenté une liste de numéros, pour en connaître les propriétaires. Cela, toujours selon le ministre, afin de prendre connaissance des communications qui ont pu se produire avant, pendant et après l’explosion, le 14 février. La demande de Mehlis a été satisfaite. Alors que, selon Hamadé, le juge s’était heurté antérieurement (entendre sous les précédents gouvernements), à des entraves, à des retards dans l’octroi d’informations. Non seulement de la part du ministère des Télécoms, mais également de la part d’autres départements ou de nombreuses instances étatiques. Le ministre relève que la multiplicité des services sécuritaires s’était accompagnée d’autant d’écoutes téléphoniques distinctes. Tout le monde espionnait tout le monde, sans retenue. Et sans aucun égard pour la loi adoptée en 1999 en vue de protéger la liberté, la confidentialité des communications. En fait, indique Hamadé, il manquait deux décrets d’application pour que cette loi entre effectivement en vigueur. Il en a donc rédigé les textes, approuvés par le Conseil d’État sous réserves de légères retouches, et ils vont être sous peu soumis au Conseil des ministres. Ce qui permettra de régulariser les écoutes, de les contrôler. Interrogé sur de précédentes assertions sur l’utilisation d’un central relevant d’Ogero pour faire sauter une charge placée sous terre, le ministre a répondu que de tels éléments entrent dans le cadre de l’enquête menée par la commission Mehlis. Qu’il ne peut donc en traiter. Il s’est cependant demandé si des cartes situant les centraux, remises aux FSI, n’étaient pas manquantes. Si des centraux n’avaient pas disparu. Pour redire que cela entre en tout cas dans le cadre de l’enquête de Mehlis et des FSI. Sur le fond, Hamadé pense que Mehlis tient maintenant le début du fil. Le magistrat, souligne le ministre, avait demandé à voir des responsables syriens, sans recevoir de réponse. Mais à la publication de son rapport, il a été informé qu’il pourrait rencontrer à Genève un envoyé, un directeur de contentieux juridique au ministère syrien des Affaires étrangères. Hamadé lui-même reste convaincu, comme il l’a toujours affirmé, que les attentats et les assassinats font partie d’une seule et même série. La tentative contre sa propre personne, le 1er octobre dernier, constituait à son avis une entrée en matière pour l’assassinat du président Hariri et les autres crimes. Le responsable étant le même, à son sens. Il a mis en garde contre les manœuvres des parties coupables de l’assassinat du président Hariri de faire croire que la découverte de la vérité aurait des effets encore plus terribles que la vérité elle-même. Cela pour tenter d’empêcher l’enquête internationale de parvenir jusqu’à ces coupables, pour les traduire en justice devant un tribunal international. La présidentielle Sur un tout autre plan, Hamadé affirme qu’il n’est pas logique de citer le général Aoun comme présidentiable, car le décompte numérique à la Chambre, quelles que puissent être les alliances de circonstance, rend son élection impossible. Le ministre soutient donc que « ce Parlement n’élira pas Michel Aoun à la présidence de la République. » Et il ajoute : « Soyons clairs : il n’y aura pas de mot d’ordre provenant de Damas. Et nous ne nous soumettrons pas à un mot d’ordre qui émanerait de Washington. » Selon Hamadé, il n’y a pas de contradictions dans les propos de Joumblatt énumérant les forces politiques qui choisiront le prochain président parmi des candidats dont bon nombre sont approuvés par les chrétiens autant que par les musulmans. D’autant, toujours selon lui, que la plupart sont très proches du patriarche Sfeir. Dont Joumblatt n’a pas voulu citer le nom dans le cadre d’une question politique sur le nombre de députés qui éliront le prochain chef de l’État. En tout cas, si le rapport Mehlis devait impliquer des noms proches du président de la République, ce dernier devrait démissionner, a conclu le ministre.

Dans un entretien que publie aujourd’hui la revue al-Afkar, le ministre des Télécommunications, Marwan Hamadé, révèle que Mehlis a mis à contribution les administrations locales pour aider la commission dans son enquête. Aux télécoms, qui peuvent évidemment jouer un rôle sensible et stratégique de dépistage, il a présenté une liste comprenant des centaines de noms, de Libanais...