LOISIRS - Des espaces de jeu pour les enfants dans la vallée de Nahr el-Kalb « Animal City », un zoo et un refuge pour plus de 40 espèces animales (Photos)

Au sein de la nature paradisiaque de la vallée historique de Nahr el-Kalb, un projet est venu s’ajouter aux parcs aquatiques et restaurants déjà établis, celui d’un zoo et refuge appelé « Animal City ». Le terrain de 25 000 mètres carrés est réservé à 45 espèces d’animaux ainsi qu’à des jeux pour enfants et un espace pour la restauration. Bien que récent – il est opérationnel depuis quelque quatre mois –, le zoo attire déjà de nombreux visiteurs. On y accède par la route étroite qui longe le fleuve. À l’intérieur du parc, on remarque tout de suite l’effort déployé en matière de décoration. En effet, avec en toile de fond la montagne verte et le fleuve, les installations sont majoritairement en bois ou en bambou, avec peu de constructions fixes, excepté les cabanes en pierre. Les flamants roses, les cygnes, les cigognes blanches et les pélicans vous accueillent dans toute leur élégance à l’entrée, dans un espace ouvert doté d’une mare et d’une petite cascade. Une bonne partie de l’espace est consacrée aux jeux d’enfants : grands toboggans installés sur du sable, trampoline, minikarting, train pour les plus jeunes, jeu virtuel… Plus loin se trouve l’espace anniversaire avec des jeux électroniques pour les tout petits, qui jouxte le snack pour une petite détente. Les kiosques, qui vendent des souvenirs, des ballons, de la « mouné » ou des bonbons, se situent au milieu. Partout, le parterre est fleuri, et les détails ressortent ici ou là : puits en bois, petit pont menant à la cage du superbe faisan doré, dont les variations des plumes feraient pâlir les couturiers… Quelques pas plus loin, c’est la magie de la rencontre avec le monde animal. Paula Kattan, responsable du marketing et des relations publiques, nous explique que « Animal City » ne se veut pas simplement comme un simple zoo, mais également comme un refuge pour animaux blessés ou abandonnés par leurs maîtres (des animaux sauvages et non domestiques, évidemment). Ainsi, certaines bêtes comme le crocodile, les serpents ou le chimpanzé baptisé Charlie ont été remis au zoo par leurs propriétaires, amateurs d’animaux exotiques qui se sont rendu compte trop tard de la difficulté à s’en occuper. D’autres spécimens, comme l’ours par exemple, ont été recueillis et soignés après avoir subi des blessures. Cet ours brun avait été blessé par des chasseurs dans une contrée lointaine au Liban, sachant que cette espèce est pratiquement éteinte dans notre pays. Le zoo a également fait de belles acquisitions comme ce couple de superbes jaguars, dont l’un arpente inlassablement sa cage, et le lion d’Asie, nettement plus paresseux. Ce lion, une très belle bête, est une espèce asiatique. Il est né au zoo d’une mère qui a été renvoyée en Europe. Certes, les amateurs de ces superbes félins ou de l’imposant ours pourront les admirer à leur guise, à moins qu’ils ne soient de ceux qui souffrent de voir des animaux, notamment ces beaux prédateurs, enfermés dans des cages relativement exiguës. Un autre félin est présent au zoo, le chat sauvage, qui existe au Liban mais est devenu extrêmement rare. Les autres espèces qui remportent un net succès, auprès des enfants notamment, sont les singes. Il y en a plusieurs au zoo situé plus précisément à Zikrit, dont un babouin et un chimpanzé. On trouve aussi, au gré de la promenade, des animaux qui peuplent les bois libanais, mais qui sont malheureusement régulièrement chassés par les villageois, l’hyène et le chacal. Un loup a été placé dans une cage plus loin. Les pensionnaires de la famille des cochons sont assez nombreux, et on peut les entendre se quereller à l’intérieur de leurs cages. Les sangliers sont également représentés par quelques beaux spécimens. Par ailleurs, les visiteurs s’arrêtent obligatoirement devant le dromadaire, de couleur claire, qui rumine tranquillement en les regardant. Son voisin est un âne tout noir. Un superbe couple de lamas se prélasse un peu plus loin. Quant aux poneys, ils ont leur écurie et leur terre-plein en sable juste à l’entrée. Félins, rapaces, reptiles… Les oiseaux et les rapaces sont nombreux dans l’enceinte du zoo. On ne peut qu’admirer le couple de vautours, fièrement perchés dans leur grande cage, ou encore les buses. Un impressionnant hibou grand duc se trouve dans un espace qui lui est réservé. Les autruches, ces grandes bêtes, promènent leur habit de plumes. Quant aux paons, ils sont situés un peu plus haut et, avec un peu de chance, on peut surprendre un des spécimens faisant la roue. Par ailleurs, une volière regroupe nombre de petits oiseaux. Les animaux de ferme ne sont pas non plus négligés. Dans une sorte de basse-cour avec une mare, des dizaines d’oies et de canards cohabitent. Plus loin, dans un simulacre de petite ferme, des chèvres, des poules et des lapins se côtoient. Dans la catégorie des reptiles, le zoo possède deux énormes serpents placés dans des aquariums : un python et un boa constricteur, de quoi donner la chair de poule. Le crocodile, lui, jouit d’un espace bien aménagé pour lui convenir avec son point d’eau. Une énorme tortue de mer se fait discrète au fond de son eau, alors que les tortues de terre, toujours populaires auprès des enfants, s’abritent du soleil sous un petit préau construit rien que pour elles. Un peu à l’écart, dans un espace clôturé assez vaste, ont été placés les gazelles et les daims, leurs silhouettes élancées se découpant dans l’ombre de la montagne derrière eux. Enfin, dans une cage, au centre du zoo, se trouve un porc-épic. Les cages des animaux semblent très bien entretenues. Mme Kattan nous explique que deux vétérinaires sont continuellement sur place, alors que d’autres visitent régulièrement l’endroit pour administrer les vaccins. Elle ajoute que l’endroit a, en plus, une vocation de refuge, et qu’on s’efforce d’y rassurer les animaux, de leur prouver que « tous les humains ne leur veulent pas de mal », surtout qu’un certain nombre d’entre eux ont été recueillis après avoir subi des blessures. Par ailleurs, les gérants du zoo n’ont pas négligé l’aspect pédagogique, surtout qu’ils reçoivent deux ou trois colonies de jeunes par jour en temps normal, et que la perspective de sorties scolaires est envisagée. Ainsi, devant chaque cage, on peut lire une fiche présentant l’animal, en français et en anglais. Parmi les informations disponibles, le nom de l’espèce (mâle, femelle et petit), le poids standard, le régime alimentaire, la longévité, l’habitat naturel, le mode de reproduction et la période de gestation, le comportement social, et, enfin, la famille à laquelle il appartient. À la question de savoir quelle instance officielle supervise ce genre d’endroits, Mme Kattan soulève le problème de l’absence d’une loi régissant les zoos. « Nous voulons obtenir un permis légal, mais cela n’est pas encore possible, dit-elle, soulignant toute l’absurdité de la situation. Les propriétaires ont déjà soulevé cette question à plusieurs reprises. » En attendant une loi adéquate, le zoo a été inauguré récemment en présence du ministre du Tourisme, Joseph Sarkis. « Animal City » est un espace ouvert et accueillera les visiteurs pendant toute la belle saison. S.B. Détails pratiques Le zoo « Animal City » se trouve dans la vallée historique de Nahr el-Kalb, à trois kilomètres environ de l’entrée du site par l’autoroute de Jounieh, dans la région de Zikrit très précisément. Le tarif d’entrée y est de 6 000 LL, comprenant une boisson gratuite. Un tarif spécial est prévu pour les groupes. Pour les parents, ce peut être une adresse pour organiser les anniversaires de leurs petits. Une animatrice s’occupera du groupe. Le tarif par enfant comprend une tournée du zoo, un repas pour enfant, la décoration et les ballons, un cadeau de retour, des bonbons, une photo numérique et quatre bons de jeux. Il faut signaler également que les jeunes visiteurs peuvent repartir avec une photo aux côtés de leur animal préféré. « Animal City » est ouvert de 10h à 20h30. On peut contacter son équipe au 03-280505.