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Actualités - CHRONOLOGIE

Nayla Moawad souligne que les interpellations de mardi constituent un « précédent historique » Samir Frangié : « Les Libanais ne doivent pas payer le prix de la fidélité du président à un officier » (Photo)

L’arrestation mardi de plusieurs anciens responsables sécuritaires dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de l’ancien Premier ministre, Rafic Hariri, a suscité une série de réactions au sein de la classe politique libanaise, la plupart des politiciens saluant, à travers ce développement, le début « d’une nouvelle période de l’histoire du Liban ». La ministre des Affaires sociales, Nayla Moawad, a ainsi évoqué un « précédent historique ». « Pour la première fois je sens, en tant que citoyenne libanaise, que les assassinats politiques ne sont plus permis et impunis », a-t-elle dit, soulignant la satisfaction personnelle qu’elle a éprouvée lorsqu’elle a reçu la nouvelle de l’arrestation. « Nous ne sommes qu’au début, puisque ceux qui ont été arrêtés ne sont que les exécutants. Nous voulons savoir qui sont ceux qui ont pris la décision et qui ont donné l’ordre. Les détenus sont des mercenaires (…), mais leur référence était Anjar, pour ne pas dire (qu’elle était) derrière la frontière », a-t-elle déclaré, avant de poursuivre : « Tout cela veut dire que nous avions raison, que le peuple libanais avait raison de brandir, le 14 mars, les portraits des responsables sécuritaires. » Elle a ensuite estimé que ce qui s’est passé mardi a consacré la chute de la contre-intifada lancée par le pouvoir après le 14 mars. « J’appelle les Libanais à refuser d’accorder une couverture confessionnelle à toute personne impliquée dans l’assassinat de Hariri », a-t-elle conclu. Le ministre d’État chargé des Relations avec le Parlement, Michel Pharaon, a, de son côté, souligné « la confiance » qu’il a dans la commission d’enquête internationale et dans sa capacité à établir la vérité à propos de l’assassinat de Rafic Hariri. Il a également invité les Libanais à s’unir pour « renforcer la stabilité sécuritaire, politique et économique (…) en s’attachant aux constantes nationales fondées sur l’accord de Taëf ». M. Pharaon a ensuite estimé que les arrestations prouvent qu’une « nouvelle étape de l’histoire du Liban est en train de commencer ». L’ambassadeur des États-Unis, Jeffrey Feltman, qui s’est rendu hier chez M. Pharaon, a déclaré à l’issue de la rencontre : « Les États-Unis estiment que la manière avec laquelle les corps judiciaire et sécuritaire libanais ont coopéré est très encourageante. Ce qui s’est passé constitue une opération libanaise par excellence. Le citoyen libanais devrait être fier de ses institutions qui sont devenues capables de réagir et de prendre l’initiative. Le Liban mérite de savoir qui a assassiné le président Hariri, et la grande série des crimes politiques (…) doit prendre fin. » Le député de Zghorta, Samir Frangié, a critiqué à son tour les propos du président de la République, Émile Lahoud, qui avait défendu le chef de la garde républicaine, arrêté mardi, Moustapha Hamdane en affirmant que ce dernier lui avait sauvé la vie il y a plus de vingt ans. « En quoi le peuple libanais est-il concerné par ces calculs sécuritaires privés », a-t-il demandé lors d’une entrevue à Radio Liban libre. « Il ne faut pas que le peuple libanais paye le prix de la fidélité du président Lahoud à un officier qui lui a sauvé la vie », a-t-il ajouté. M. Frangié a également estimé qu’il était inadmissible que « toute la structure du régime sécuritaire s’en aille, et que la personne qui est à la tête de cette structure (le président Lahoud) reste ». Quant au chef du PNL, Dory Chamoun, il a indiqué que « personne ne pourra défendre le président de la République si la culpabilité de Moustapha Hamdane est établie ». Dans ce cas, le président devra quitter le palais de Baabda, a-t-il dit. Et d’ajouter : « Cela ouvre une nouvelle page de l’histoire moderne du Liban. Je partage l’avis du Premier ministre, Fouad Siniora, dans ce qu’il a dit hier (mardi). » Enfin, l’ancien député Nassib Lahoud, qui a rencontré hier à Dimane le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, en compagnie des anciens députés Nadim Salem et Camille Ziadé, a estimé que les arrestations indiquent que « la vérité est proche, ainsi que la fin du régime sécuritaire qui a gouverné le Liban durant les dix dernières années ». « Ces développements n’affecteront pas l’unité des Libanais », a affirmé M. Lahoud.
L’arrestation mardi de plusieurs anciens responsables sécuritaires dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de l’ancien Premier ministre, Rafic Hariri, a suscité une série de réactions au sein de la classe politique libanaise, la plupart des politiciens saluant, à travers ce développement, le début « d’une nouvelle période de l’histoire du Liban ».
La ministre des...