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Dimane - Les Hamadé de la Békaa rendent visite au patriarche Sfeir : Le contexte actuel est des plus dangereux(photos)

C’est un véritable cri d’alarme que lance le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir. S’adressant à une délégation de la tribu Hamadé de la Békaa, il a déclaré que « nous vivons, certes, toujours dans un contexte des plus dangereux. Le graphique de fièvre est variable, il grimpe en flèche ou redescend. Mais cette fois, le danger est grand. Il se fait le plus redoutable et plus pressant ». Pour y parer, il faut d’abord dénouer l’écheveau des difficultés, des complications internes. Ce qui ne peut se faire qu’avec « de la bonne foi partagée, des intentions sincères d’agir au mieux, pour résoudre les problèmes ». Mais ces difficultés, ces complications, quelle en est la nature ? Selon le prélat, leur contour est pour ainsi dire ébauché dans la perspective de l’imminent rapport Mehlis. En effet, Mgr Sfeir estime que « les résultats des investigations relatives à l’assassinat du président Rafic Hariri pourraient mettre en évidence l’implication de certains. Nous souhaitons qu’il n’en soit pas ainsi ». Et en tout cas, selon lui, il n’y a pas de salut en dehors de l’unité des rangs. Dans une allocution de bienvenue et de courtoisie réservée à ses visiteurs, Mgr Sfeir a mis l’accent sur les liens étroits traditionnels entre les Hamadé et le patriarcat. Rappelant le mot de Sabri bey : « Nous autres Hamadé avons toujours une chambre à Bkerké comme à Dimane. » Puis, citant comme modèle l’excellence des relations des Hamadé avec toutes les communautés, le prélat a traité du thème du fédéralisme confessionnel. Pour réfuter ce projet, en soulignant que certains le lui avaient attribué à lui-même. Sans doute parce que ses propos sur la nécessité que les députés soient de vrais représentants de leurs collectivités respectives avaient été mal compris. L’on avait en effet soutenu alors qu’il voulait trier les électeurs, les chrétiens n’élisant que des chrétiens, et les musulmans des musulmans. En tout cas, pour Mgr Sfeir, la messe est dite : « Le Liban est trop petit pour être fractionné, divisé en entités fédérales. » Il a rappelé que ce constat avait été fait jadis par le pape Paul VI. Qui ajoutait que le Liban s’enrichit de ses communautés si elles savent se respecter mutuellement et s’entraider. Pour sa part, cheikh Faouzi Saadallah Hamadé a souligné au nom de la délégation que la mobilisation confessionnelle doit être rejetée comme source de grave péril pour le pays. Appelant à l’union, le notable a souligné la confiance placée dans le patriarcat maronite – recours national – par tous les Libanais. Boueiz Le patriarche Sfeir a également conféré hier avec l’ancien député et ministre Farès Boueiz, qu’il a retenu à déjeuner. Boueiz s’inquiète, dit-il, du climat lourd de tension confessionnelle qui règne actuellement dans le pays. Ainsi que de la déliquescence, à son avis, au niveau du pouvoir, de la décision d’État. Pour lui, le montage ministériel mis en place a conduit au grippage du moteur, de la capacité de prendre des résolutions ou de faire des choix sensés. Impéritie qui se traduit par le blocage des nominations. À ce propos, Boueiz souligne que si les désignations administratives peuvent attendre, il n’en va pas de même pour le sécuritaire, secteur d’urgence évidente. Où la carence étatique constitue, d’après lui, un crime. Soulignant l’inquiétude des Libanais, l’ancien ministre a évoqué le suspense relatif à la publication du rapport Mehlis. Pour lui, il est essentiel que la vérité soit connue afin de protéger le pays. Mais il est aussi important, précise-t-il, que cette vérité soit un ciment d’unité et non de division menant à la perdition. Boueiz a noté que le Liban subit le contrecoup de tensions internationales. Pour répéter que l’équipe gouvernementale en place ne sait pas y faire front avec cohésion. Par ailleurs, dans le cadre de ses activités pastorales, Mgr Sfeir a reçu une délégation des élèves des écoles maronites de Chypre, accompagnés par leurs parents ainsi que par l’évêque de l’île, Mgr Boutros Gémayel, et par Mgr Youssef Soueyd. Dans un mot, le patriarche a noté que Libanais et Chypriotes ont traversé, ou traversent encore, des épreuves de clivages assez similaires. Il a encouragé les émigrés à garder leur attachement à la mère patrie, relevant qu’à Chypre, ils ont donné des noms de sites libanais à plusieurs agglomérations, comme Aya Marina, Notre-Dame de Kannoubine ou Kour Majiti, référence à Kour dans le Batroun ou encore Chamate. Assez plaisamment, Mgr Sfeir a ajouté que le tourisme attire quelque cinq millions de visiteurs par an à Chypre, et le cinquième seulement au Liban, pour se féliciter que les maronites de Chypre visitent ce pays. Pour se féliciter également qu’ils baignent dans la prospérité, et les inviter encore une fois à continuer à aimer le Liban et à y venir régulièrement. Signalons enfin la visite rendue, hier à Dimane, par le porte-parole de l’ONU au Liban, Nagib Friji, reçu en présence du père Élie Madi. Le diplomate a rendu hommage au patriarche pour ses précieux conseils qui confortent le partenariat entre le Liban et l’ONU, qui développe des programmes d’assistance économique, sociale et de développement. Et qui a une présence sur de grands dossiers afin d’aider le Liban comme la région à se dégager de la crise. Friji a refusé de répondre à une question sur le rapport Mehlis. Tout comme Boueiz, il a été, avec le père Madi, le convive du patriarche Sfeir à déjeuner.
C’est un véritable cri d’alarme que lance le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir. S’adressant à une délégation de la tribu Hamadé de la Békaa, il a déclaré que « nous vivons, certes, toujours dans un contexte des plus dangereux. Le graphique de fièvre est variable, il grimpe en flèche ou redescend. Mais cette fois, le danger est grand. Il se fait le plus redoutable et plus...