« Les États-Unis ont-ils trouvé au Liban l’expérience sociétale qu’ils cherchaient ? » s’interroge Daoud Sayegh

Daoud Sayegh, le conseiller de l’ancien Premier ministre assassiné, Rafic Hariri, a souligné hier l’importance et l’unicité de l’expérience sociétale libanaise. M. Sayegh, qui s’est exprimé hier lors d’une conférence organisée par le Rotary Club à l’hôtel Le Bristol sur le thème : « L’expérience libanaise, un modèle pour le monde », a commencé par relever toutes les infortunes subies par cette expérience, avant de s’arrêter sur l’intérêt porté aujourd’hui par les États-Unis à la formule libanaise. « Est-ce que l’Amérique a redécouvert le Liban lorsqu’elle s’est introduite au cœur du Moyen-Orient, pour faire les guerres d’Afghanistan et d’Irak, et après l’élaboration du plan de l’Administration Bush visant à instaurer la démocratie dans la région ? Ont-ils alors trouvé au Liban cette expérience qu’ils recherchaient, dans un pays dont la valeur essentielle est liée à sa composition humaine ? » a-t-il demandé, avant de répondre : « Peut-être. Cela pourrait d’ailleurs constituer une nouvelle page pour nous, qui confirme la validité de nos constantes que nous n’avons jamais laissé tomber, du fait de notre attachement aux sources. » « Il était agréable de voir, notamment après la fin de la guerre, que toutes les parties qui portent un intérêt au dossier du Liban ont tenu à encourager les Libanais à consolider la convivialité, puisque le monde a grandement besoin d’une telle formule », a-t-il également affirmé. Rappelant que Rafic Hariri avait été le premier leader arabe et musulman à condamner les attentats du 11 septembre 2001, M. Sayegh a conclu : « Le Liban est le pays du respect de l’autre. C’est le pays du respect de l’autre visage, où personne ne monopolise les valeurs, la civilisation ou la supériorité. »