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Gebran Tuéni fait état de la présence de son nom en tête d’une liste noire de personnalités à abattre Peur réelle d’un nouveau cycle d’assassinats politiques à la veille du rapport Mehlis

À la veille de la commémoration (trois mois déjà, jeudi) de l’assassinat du journaliste Samir Kassir, c’est de nouveau le spectre d’éventuels attentats politiques qui revient planer au-dessus du paysage libanais. Une théorie du « worst case scenario », voire littéralement du chaos, circulant depuis quelques semaines déjà, voudrait que la scène libanaise, atteinte d’un syndrome immuno-déficitaire au stade avancé, soit à nouveau un terrain fertile à une série d’attentats frappant une certaine catégorie de personnalités politiques, à la veille de la parution du rapport Mehlis. La fonction latente de ces attentats – outre l’élimination physique de certaines personnalités – étant de déstabiliser la scène interne pour ouvrir la voie, selon certains observateurs, à une « impossibilité technique de pouvoir mettre à profit les conséquences politiques qu’impliquerait le rapport Mehlis ». Quoi qu’il en soit, il reste que c’est à nouveau la défense de l’intégrité de la personne humaine, et probablement la nécessité pour la communauté internationale de songer à un devoir d’assistance à personnes en danger, qui reviennent au premier plan. La hantise de l’après-14 février qui se répète. Très significative est, dans ce cadre, la présence, actuellement, à Paris, d’une série de figures politiques menacées, parmi lesquelles MM. Saad Hariri, Walid Joumblatt, Ghazi Aridi (depuis hier), Farid Makary (déjà victime, paraît-il, d’une tentative d’assassinat), Marwan Hamadé (pour une opération au sinus, au niveau de l’arcade sourcilière), Gebran Tuéni, ainsi que les journalistes Hani Hammoud (qui avait annoncé avoir reçu des menaces lors d’une conférence en juin à l’ESA) et Ali Hamadé (pointé du doigt par la presse syrienne). Autant de personnalités qui auraient déjà reçu des informations avisées selon lesquelles elles seraient sur une liste noire d’hommes à abattre. Dans une intervention à la LBCI, le PDG du quotidien an-Nahar, Gebran Tuéni, a précisé hier qu’il se trouvait à Paris pour des examens médicaux, mais qu’il avait reçu « personnellement et de manière officielle des informations de la part des responsables libanais, citant des sources de la commission d’enquête internationale, selon lesquelles il existe une liste noire et que mon nom figure en tête ». « Ces informations, la commission d’enquête les a obtenues de la part de certaines personnes qu’elle a rencontrées dans le cadre de son enquête, et elle a aussitôt averti les responsables libanais. Je peux vous assurer que j’ai reçu des informations de la part des autorités libanaises selon lesquelles mon nom figure sur un document », a indiqué M. Tuéni. Et d’ajouter qu’il pense que ce sont les autorités libanaises qui ont décidé « d’avertir certaines personnalités pour qu’elles prennent leurs précautions ». D’autres personnalités phares de l’intifada de l’indépendance, interrogées hier par L’Orient-Le Jour, n’ont pas caché avoir songé à se rendre à Paris, compte tenu du sérieux de ces informations. Ces personnalités ont précisé qu’elles prennent le maximum de précautions possible, dans la mesure où le danger est réel et omniprésent.

À la veille de la commémoration (trois mois déjà, jeudi) de l’assassinat du journaliste Samir Kassir, c’est de nouveau le spectre d’éventuels attentats politiques qui revient planer au-dessus du paysage libanais. Une théorie du « worst case scenario », voire littéralement du chaos, circulant depuis quelques semaines déjà, voudrait que la scène libanaise, atteinte d’un...