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ASSASSINAT HARIRI - Réponse musclée du mufti Jouzou aux campagnes qui mettent en doute l’intégrité et le professionnalisme de Mehlis Assad promet une « pleine coopération » de la Syrie avec la commission d’enquête

Le président syrien, Bachar el-Assad, est sorti de sa réserve au lendemain du rapport Mehlis à Genève qui pointait du doigt l’absence de coopération de Damas à l’enquête internationale sur l’assassinat de Rafic Hariri. Dans le cadre d’un entretien au magazine allemand Der Spiegel à paraître aujourd’hui, le chef de l’État syrien s’est engagé à ce que son pays « coopère pleinement dans l’enquête de l’ONU », estimant qu’il était dans l’intérêt de la Syrie de le faire. Le chef de la commission d’enquête, Detlev Mehlis, « pourra entendre chaque (Syrien) qu’il souhaitera », a poursuivi le président Assad. « Nous faisons preuve d’une pleine coopération. Nous avons un intérêt dans cette enquête car nous sommes convaincus que nous serons blanchis » des soupçons pesant sur la Syrie, « si ses conclusions ne sont pas falsifiées pour des raisons politiques », a souligné Bachar el-Assad. « La Syrie n’a rien à voir avec ce meurtre, absolument rien », a-t-il ajouté. « Un tel acte aurait nécessité les efforts combinés de plusieurs personnes et institutions. Si ces efforts combinés avaient eu lieu, nous en aurions eu connaissance », a assuré le président syrien. Vendredi, un responsable du ministère syrien des Affaires étrangères avait déjà indiqué que la Syrie était « prête à poursuivre la coopération avec la commission d’enquête internationale ». Mais les propos d’Assad interviennent aussi après la réunion de Detlev Mehlis, vendredi à Genève, avec deux diplomates syriens qui, selon une source autorisée à Damas, lui ont remis une lettre répondant à ses questions. Selon la source syrienne officielle, la lettre remise à Mehlis émane du ministre des Affaires étrangères Farouk el-Chareh et répond aux questions posées par les enquêteurs de l’ONU. Mehlis « a reçu la lettre aujourd’hui à Genève », a indiqué cette source, et « la Syrie l’a fait savoir au Conseil de sécurité ». La question qui se pose, au vu de ce début d’ouverture de Damas en direction du magistrat allemand et de sa mission, est de savoir quand Detlev Mehlis se rendra en Syrie pour y rencontrer les responsables syriens qu’il souhaite interroger, notamment l’ancien chef des SR syriens au Liban, le brigadier Rustom Ghazalé, son prédécesseur, le brigadier Ghazi Kanaan et des officiers qui opéraient au Liban, tels que Mohammed Makhlouf et Jameh Jameh. Pour l’instant, aucune information n’a filtré à ce sujet, et, selon des sources informées, Detlev Mehlis, qui est rentré samedi matin à Beyrouth venant de Vienne, étudierait pour l’instant les réponses apportées par les deux diplomates syriens à ces questions avant de prendre sa décision. Parallèlement aux développements régionaux, plus précisément libano-syriens, de ces derniers jours au niveau de l’enquête Mehlis, c’est l’aspect des éventuelles conséquences purement locales de cette enquête qui a pris le dessus hier, avec les propos du mufti du Mont-Liban, cheikh Mohammed Ali Jouzou, en réponse à tous ceux qui mènent campagne depuis quelque temps contre Detlev Mehlis. « La campagne organisée contre Mehlis avant la parution du rapport qui incriminera les assassins de Rafic Hariri prouve qu’il y a des personnes lésées par la publication de ce rapport. Ceux qui se cachent derrière cette campagne qui vise à mettre en doute la mission de l’homme cherchent à mettre en doute les résultats de l’enquête », a indiqué cheikh Jouzou, au lendemain des propos – parmi tant d’autres attaques, notamment celles de l’ancien ministre Sleimane Frangié contre le magistrat allemand – du vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel-Amir Kabalan, qui avait qualifié vendredi Detlev Mehlis d’« ami du sionisme téléguidé par ceux qui l’ont placé à ce poste ». « Toutes les voix qui mènent campagne pour mettre en doute l’action de l’homme appartiennent sans aucun doute à l’équipe qui est lésée par les résultats qui seront bientôt rendus publics », a indiqué le mufti Jouzou. « Il est désolant de voir l’ancien ministre Sleimane Frangié reprendre ses positions qui tentent d’établir un halo de suspicion autour de l’enquête et d’inciter les maronites à prendre des positions confessionnelles négatives contre les sunnites. Il anticipe et tente de donner l’impression qu’il existe un conflit en perspective entre les sunnites et les chiites après la publication des résultats de l’enquête. Il cherche à mobiliser les forces chrétiennes pour qu’elles se tiennent à ses côtés, et il attaque le chef du Courant du futur, le député Saad Hariri, parce qu’il agit toujours sous le choc de son échec au Nord. Le fait de réveiller les instincts confessionnels pour couvrir un échec est attristant. Cela prouve que certaines personnes sont prêtes à semer la zizanie pour aboutir à des fins personnelles. C’est un phénomène pathologique, et nous souhaitons que Frangié s’en libère », a-t-il déclaré. Et d’ajouter, dans une allusion claire aux propos de cheikh Kabalan : « Beaucoup de prises de positions émanant de certaines personnalités politiques ou de dignitaires religieux et qui cherchent à mettre en doute la personnalité de Mehlis se retournent contre leurs maîtres. Cela laisse penser que ces personnes sont mues par une volonté étrangère et ont peur des résultats de l’enquête. Si Mehlis est un Israélien, celui qui a tué le Premier ministre Hariri était-il un Arabe honnête ? Celui qui a tué le Premier ministre Hariri est plus sioniste que n’importe quel sioniste en Israël. Il s’agit d’un agent méprisable qui a voulu détruire le Liban et son fondateur à travers son crime . » Quant au ministre des Affaires étrangères, Faouzi Salloukh, il s’est félicité des propos du président Assad au sujet de la volonté syrienne de coopérer complètement avec la commission d’enquête. M. Salloukh a également indiqué qu’il n’y avait pas de problème à ce qu’un tribunal international soit créé pour juger les assassins de Hariri, dans la mesure où il respecte la souveraineté et la justice libanaises.
Le président syrien, Bachar el-Assad, est sorti de sa réserve au lendemain du rapport Mehlis à Genève qui pointait du doigt l’absence de coopération de Damas à l’enquête internationale sur l’assassinat de Rafic Hariri.
Dans le cadre d’un entretien au magazine allemand Der Spiegel à paraître aujourd’hui, le chef de l’État syrien s’est engagé à ce que son pays «...