Assassinat Hariri - Assad insiste sur la volonté de Damas de coopérer, cheikh Jouzou s’en prend aux détracteurs du magistrat allemand Mehlis affûte ses dossiers en prévision de son enquête syrienne

Les propos tenus par le président syrien Bachar el-Assad au magazine allemand Der Spiegel marquent-ils l’ouverture d’un nouveau cycle dans l’enquête Mehlis sur l’assassinat de Rafic Hariri, en l’occurrence un désormais possible déplacement du magistrat allemand en territoire syrien pour interroger des responsables locaux ? L’hypothèse n’est pas à exclure, le chef de l’État syrien ayant précisé qu’il était pour que son pays « coopère pleinement dans l’enquête de l’Onu » et que Detlev Mehlis puisse « entendre chaque (Syrien) qu’il souhaitera ». Le président syrien a souligné d’ailleurs qu’il était convaincu que son pays sera blanchi de cette affaire. Devant cette embrasure syrienne, le magistrat allemand serait actuellement en train d’affûter ses dossiers et d’étudier les réponses déjà fournies par les deux diplomates syriens qu’il a rencontrés vendredi à Genève. Parallèlement, l’enquête Mehlis continue de susciter des réactions enflammées de part et d’autre dans la vie politique libanaise. Ainsi, le mufti du Mont-Liban, Mohammed Ali Jouzou, s’en est-il pris à tous ceux qui tentent de mettre en doute l’intégrité et le professionnalisme du magistrat allemand, citant nommément l’ancien ministre Sleimane Frangié, mais s’en prenant également, sans le nommer, au vice-président du Conseil supérieur chiite, Abdel-Amir Kabalan. L’ancien député Ghattas Khoury a de son côté qualifié ces campagnes de « stupides ». Pour sa part, l’ancien président Amine Gemayel a estimé qu’aucun Libanais n’a pu commettre, n’est impliqué de son plein gré ou n’est partenaire dans l’attentat du 14 février. Quant au chef du PSP, Walid Joumblatt, il a indiqué que la vérité « ne doit cependant pas nous éloigner de la ligne et de l’identité arabes ».