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« Le Liban refuse toute sorte de fédéralisme ... » Chacun s’amène avec son homme-lige à placer alors que nous devons privilégier le meilleur, affirme le chef de l’État(photo)

Le chef de l’État a réaffirmé hier le refus du Liban de tout fédéralisme, qu’il a accusé de « renforcer le fanatisme et les instincts confessionnels, et de mener ainsi les pays de la région, dont le Liban, à la ruine ». Et insistant sur la nécessité de développer l’esprit civique chez les jeunes, il a appelé à tirer les leçons du passé et mettre l’accent sur l’unité du Liban, refusant de se laisser distraire, « comme d’autres », par « les questions privées et le clientélisme ». Le n° 1 de l’État s’exprimait devant une délégation de jeunes Libanais emmenés par Maan Bachour. Il a ainsi estimé que l’unité des Libanais avait commencé à prendre forme grâce à l’unification de l’armée et l’application du service du drapeau. Interrogé sur la véracité de ce qui se dit au sujet de son opposition aux nominations sécuritaires, il a rappelé qu’il a demandé depuis deux jours, « à cause du retard dans les nominations », que le dossier soit débattu en Conseil des ministres (hier) indépendamment de l’ordre du jour. « Je leur ai dit : je ne veux personne. Je veux juste un homme compétent, quelqu’un d’intègre pour assumer des responsabilités. J’espère que nous allons aboutir à un résultat, et en cas contraire, cela voudrait dire qu’ils obéissent toujours à l’ancienne mentalité. Ce n’est pas ainsi que l’on pourra construire le Liban », a dit Émile Lahoud. Le rapport Mehlis Sur le point de savoir si le rapport Mehlis provoquera des catastrophes au Liban, le chef de l’État a indiqué qu’il entend et lit chaque jour dans la presse « beaucoup de choses » à ce propos. « Je suis désolé de le dire, mais ici, bon nombre de personnes ont utilisé ce sujet pour des visées intérieures. Mais on sait très bien que les enquêtes judiciaires les plus simples ne sont rendues publiques qu’une fois les résultats connus, que serait-ce alors s’agissant d’une enquête aussi importante » que celle concernant l’assassinat de Rafic Hariri, s’est-il demandé. « Ce qu’ils voulaient, c’était influer sur la situation interne, casser les murs. Je vous assure que, quel que soit le résultat (du rapport Mehlis), cela ne causera aucun mal au Liban », a poursuivi le locataire de Baabda. Concernant les armes du Hezbollah, Émile Lahoud a affirmé que sans elles, « nous aurions subi la même chose qu’en 1982, lorsque l’ennemi israélien était arrivé jusqu’à Beyrouth. Les Libanais oublient parfois. Aujourd’hui, Israël réfléchit par deux fois avant de s’en prendre au Liban, cela prouve l’importance des armes de la Résistance. Devons-nous faire ce qui satisfait Israël et nuit au Liban ? », a-t-il demandé, rappelant que le Liban « respecte la résolution 1559 aussi bien que la 194 qui garantit aux Palestiniens le droit au retour et dont nous souhaitons l’application. Mais en ce qui concerne le volet interne de la 1559, cela devrait se faire grâce à un accord entre l’ensemble des Libanais ». Prié de commenter les « embûches placées par les politiciens sur la route du chef de l’État », ce dernier a affirmé « penser chaque mot » qu’il avait prononcé lors de son discours d’investiture. « Mais une main seule n’applaudit pas. La mentalité politique, malheureusement, est toujours celle du clientélisme et ce n’est pas ainsi que l’on construit un État », a-t-il répété. « Voilà pourquoi nous nous basons sur une nouvelle loi électorale qui garantisse la victoire de ceux qui représentent vraiment la voix du peuple libanais, et ce, afin que les jeunes comme vous jouent leur rôle et puissent s’exprimer. À ce moment-là, les mentalités changeront et le discours d’investiture pourra être appliqué », a dit Émile Lahoud. Qui a insisté sur le fait que, « quoi qu’on dise, il n’y a toujours aucun changement » de fait. « La plus grande preuve, c’est que nous avions souhaité un mécanisme de nominations basé sur la compétence et l’intégrité, mais nous nous sommes retrouvés une nouvelle fois face aux anciennes habitudes : chacun s’amène avec un de ses hommes-liges à placer. Nous ne sommes pas tenus de faire cela, nous devons privilégier le meilleur au sein de n’importe quelle institution », a-t-il ajouté. Enfin, au sujet des relations avec la Syrie, Émile Lahoud les a qualifiées d’ « excellentes », rendant hommage à « tout ce que la Syrie a fait pour le Liban et la coopération des dernières années. Ces relations continuent d’être excellentes dans le cadre de la souveraineté et de l’indépendance des deux pays », a-t-il estimé. Signalons par ailleurs que le chef de l’État a reçu l’ancien député Mohammed Yéhia, ainsi qu’une délégation des municipalités de Béchouate puis de Falougha.

Le chef de l’État a réaffirmé hier le refus du Liban de tout fédéralisme, qu’il a accusé de « renforcer le fanatisme et les instincts confessionnels, et de mener ainsi les pays de la région, dont le Liban, à la ruine ». Et insistant sur la nécessité de développer l’esprit civique chez les jeunes, il a appelé à tirer les leçons du passé et mettre l’accent sur l’unité...