Le député s’est excusé au nom des FL pour l’oubli de toute mention des martyrs Chamoun, Haoui et Kassir lors du marathon de dimanche dernier Adwan insiste sur le rôle du CPL et du général Aoun dans le processus de libération

C’est par une initiative très remarquée que le député FL, Georges Adwan, s’est illustré hier, en se rendant à Rabieh pour balayer tout malentendu éventuel avec le général Michel Aoun à la suite du marathon FL de dimanche dernier, auquel le Courant patriotique libre (CPL) n’avait pas pris part. Dans un geste manifeste illustrant la bonne volonté des FL de maintenir un climat de cordialité et de rapprochement avec le courant aouniste, M. Adwan a insisté sur le rôle joué par les jeunes du CPL et par le général Aoun dans le processus de rétablissement de la souveraineté. Il a également profité de sa visite pour présenter ses excuses, au nom des FL, à la suite de certaines omissions et de certains manquements survenus dans le cadre de l’événement, notamment l’oubli, dans le cadre des étapes du marathon, de toute évocation des martyrs Dany Chamoun, Samir Kassir et Georges Haoui. C’est donc, comme à chaque fois, un esprit d’assainissement des relations entre les deux courants, surtout au niveau des deux bases respectives sur le terrain, qui a caractérisé l’entretien d’une heure du député de Deir el-Qamar avec l’ancien Premier ministre. Et c’est bien cet esprit que le député Adwan – qui vient de rentrer de voyage après avoir accompagné Samir Geagea dans le cadre de sa tournée – a cherché à mettre en relief, hier, dans sa déclaration à l’issue de sa rencontre avec le général Aoun. D’autant que le député FL est actuellement mobilisé par sa dynamique visant à donner un nouveau souffle aux FL dans le sens du respect du droit à la différence, de la démocratie et du respect de la loi. « Nous sommes en contact permanent avec le général Michel Aoun, et il était nécessaire que je le tienne au courant de mon voyage. Nous avons évoqué toutes les questions, sans exception. Je tiens, dans ce cadre, à clarifier ce qui s’est produit dimanche dernier. Le Courant patriotique libre n’est pas exclu (du processus de libération). Les jeunes du CPL et le Premier ministre Michel Aoun, qui était en exil à Paris, sont à la base de la “flamme de la liberté”. Je souhaite présenter mes excuses pour le manquement qui a eu lieu vis-à-vis des martyrs Dany Chamoun, Samir Kassir et Georges Haoui. Cela était involontaire : c’est grâce à eux que nous avons recouvré notre souveraineté aujourd’hui. C’est grâce à ces martyrs que nous pouvons nous exprimer en toute liberté », a affirmé M. Adwan. « Mon entretien avec le général Aoun a porté sur la question de la loi électorale. Les points de vue sont très convergents. Les Forces libanaises tiendront bientôt un séminaire à huis clos pour élaborer le projet que nous soumettrons (à la commission) et pour nommer la personne qui servira de contact avec la commission concernée », a indiqué le député de Deir el-Qamar. Interrogé sur la santé de Samir Geagea, Georges Adwan a répondu : « M. Geagea est en excellente forme, les examens sont bons et il passera au plus six semaines à l’extérieur. » Interrogé sur le programme des FL, Georges Adwan a indiqué : « Nous voulons être un courant ouvert au plus grand nombre de citoyens, pour que ces derniers s’y joignent. Le processus de prise de décision est démocratique, et nous suivons notre base. Nous sommes les alliés du Courant du futur et du PSP, nous sommes engagés à leurs côtés dans le processus de reconstruction de l’État. Nous avons une position claire sur chaque question. » Concernant la convergence entre les programmes du CPL et des FL, le député du Chouf a répondu : « Sur le plan politique, il y a des divergences dans les points de vue. En tant que démocrates, nous acceptons le point de vue des autres. Je considère que les divergences d’opinion sont un signe positif et il faut les préserver parce que l’unilatéralisme n’est pas facteur de développement et ne mène nulle part. » Au sujet de la position de son courant concernant les nominations, Georges Adwan a insisté sur le fait que « les FL ne sont pas neutres » sur cette question. « Je voudrais mettre en relief un point positif dans la déclaration du député Walid Joumblatt au sujet de la nomination du chef d’état-major. Sa position est parfaite et abonde dans notre sens. Nous souhaitons que toutes les institutions deviennent comme l’armée. Nous souhaitons que les Forces de sécurité intérieure soient comme l’armée, en matière de non-ingérence dans la politique. Nous voulons que les institutions sécuritaires regorgent de compétences, qu’elles préservent la sécurité des citoyens. Il est temps que les institutions sécuritaires préservent la sécurité du citoyen au lieu de se disputer les zones d’influence. La direction des services de renseignements était, à un moment, sous la tutelle. Aujourd’hui, avec les nouvelles nominations, nous devons œuvrer pour qu’elle maintienne son rôle sécuritaire et qu’elle soit sujette à la politique, mais pas aux politiciens », a-t-il indiqué. Concernant l’attentat de Zalka, M. Adwan a estimé qu’il s’agit « d’une poursuite du plan visant à saper la stabilité et la sécurité du Liban, pour que le pays reste à découvert devant les pressions qui sont exercées sur nous ». Il s’est cependant gardé de lancer des accusations. « Les services de sécurité doivent être formés rapidement et la préservation de la sécurité doit être leur priorité. Avant, leur priorité était de réprimer les citoyens. Il s’agit maintenant de préserver la sécurité civile », a-t-il souligné. Le député FL a précisé, au sujet du partenariat politique des FL avec le PSP et le Courant du futur, que l’alliance ne signifie pas pour autant alignement ou convergence totale de points de vue. « Nous aspirons à un climat homogène pour l’édification de l’État. C’est un point important sur lequel nous œuvrons. Nul ne peut parvenir seul à l’indépendance du pays ou à l’édification de l’État. Et nous avons choisi d’aller de l’avant dans ce processus sur des bases saines », a-t-il ajouté. Interrogé enfin sur la question du choix du prochain président de la République par la majorité parlementaire, Georges Adwan a estimé qu’il est encore trop tôt pour débattre de ce problème. Il convient par ailleurs de noter que le général Aoun a reçu une délégation du comité de dynamisation du rôle de la femme au processus national de décision, instance présidée par Mme Hayat Arslane.