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Actualités - CHRONOLOGIE

Sécurité - Aucun suspect arrêté dans l’attentat de Zalka Des dégâts estimés à plus de deux millions de dollars

Une rue sinistrée, de lourds dégâts matériels, estimés à plus de deux millions de dollars, et la vie qui reprend malgré tout. Hier, les magasins de Zalka, qui n’ont pas été lourdement atteints par l’explosion nocturne de lundi, ont ouvert leurs portes, alors que les propriétaires des autres fonds de commerce estimaient toujours les dégâts causés par la charge explosive d’environ 25 kilogrammes, placée dans une impasse entre la Cité Moussa et l’entrée du parking de l’hôtel « Promenade ». L’attentat de Zalka, septième du genre depuis l’explosion de New Jdeideh, a provoqué une flopée de réactions dans les milieux politiques et économiques. Sur le plan de l’enquête, le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, Jean Fahd, a inspecté, hier matin, une deuxième fois les lieux de l’attentat. Il était accompagné du juge d’instruction militaire, Georges Rizk. Le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire a démenti les informations selon lesquelles quatre suspects avaient été arrêtés dans la nuit de lundi à mardi, soulignant que personne n’a jusqu’à présent été appréhendé dans l’affaire mais que le chef de la gendarmerie de Jdeideh, le général Ghassan Barakat, avait recueilli des informations rapportées par des témoins, et qui pourraient constituer les bases de l’enquête. Il a aussi souligné que l’explosion de Zalka ressemble à celles qui l’ont précédée, notamment à New Jdeideh, Sid el-Bauchrié et Monnot : la charge explosive pèse entre 20 et 30 kilogrammes de TNT et elle est reliée à un système d’horlogerie permettant au criminel de prendre la fuite avant l’explosion. De son côté, le premier juge d’instruction militaire, Rachid Mezher, a inspecté, lui aussi, une deuxième fois les lieux de l’attentat. Il a rencontré un groupe d’experts militaires qui ont estimé la charge à environ 25 kilogrammes de TNT. L’enquête se poursuit. Concernant les dégâts occasionnés par l’explosion, le propriétaire de l’hôtel Promenade, Hani Nabhan, a indiqué dans un entretien avec L’Orient-Le Jour que « les premières estimations des dégâts se chiffrent dans son établissement à environ un million de dollars, soit 350 000 dollars pour le remplacement des vitres brisées, 300 000 dollars pour les faux-plafonds et les cadres des portes et des fenêtres, et 350 00 dollars en meubles et équipements ». M. Nabhan a aussi noté que « 40 chambres de l’hôtel sont complètement détruites, elles se trouvent dans l’aile jouxtant les lieux de l’attentat », soulignant que « les clients arabes de l’hôtel ont été transférés dans d’autres établissements de la ville ». « Seules six chambres demeurent occupées par des touristes européens, qui ont tenu malgré tout à rester sur place. Ils nous ont expliqué que c’était leur façon de nous soutenir », a-t-il dit. Le propriétaire de l’hôtel Promenade a dénoncé le désintéressement de l’État, soulignant que « mis à part une initiative de la Chambre de commerce et d’industrie et de l’Association des industriels, personne n’a proposé de nous aider concrètement ». « Le ministre du Tourisme était présent sur place, mais il n’a même pas inspecté l’hôtel », a-t-il dit. Une activité anormale M. Nabhan a également tenu à préciser que « des témoins avaient remarqué, une trentaine de minutes avant l’explosion, une activité anormale dans l’impasse de la Cité Moussa. Ils se sont déplacés pour prévenir la gendarmerie. Mais la police n’a même pas envoyé une patrouille. Elle ne nous a pas, non plus, prévenus pour que nous prenions nos précautions ». Le propriétaire de l’hôtel Promenade compte, pour la reconstruction de son établissement de dix-huit étages, solliciter l’aide des associations civiles, notamment l’association du prince al-Walid ben Talal, qui avait aidé les industriels de Sid el-Bauchrié. C’est ce que comptent faire aussi les commerçants de Zalka. Dans un entretien avec L’Orient-Le Jour, le président de l’association des commerçants de cette localité du Metn, Philippe Semrani, a indiqué que « la zone abrite plus de 500 fonds de commerce ». « Environ 150 d’entre eux ont été touchés par l’explosion », a-t-il dit, précisant que « les dégâts se chiffrent à plus de deux millions de dollars, et ceci en comptant les pertes de l’hôtel Promenade et de la Cité Moussa ». « Dans ce centre, des fonds de commerce ont été complètement détruits par le souffle de l’explosion », a-t-il précisé, soulignant que beaucoup de commerçants n’ont pas encore inspecté leurs magasins par peur des effondrements. Il convient d’indiquer que l’estimation des pertes ne tient pas compte des vitres brisées et des dégâts causés aux habitations. M. Semrani a indiqué que « depuis une quinzaine de jours, les commerçants craignaient un attentat dans la zone. Ils avaient commencé à être plus vigilants, chacun jouant le rôle de gardien, notamment en contrôlant les voitures qui stationnent sur la chaussée et en observant toute activité suspecte ». Le président de l’Association des commerçants de Zalka a appelé « le gouvernement et la municipalité de la localité à exempter des taxes au moins durant un an les commerçants de la zone sinistrée ». « C’est la moindre des choses que l’État peut faire pour nous. Nous tendons la main à toutes les parties pour aider les commerçants sinistrés à reconstruire », a-t-il dit. M. Semrani, qui a salué l’initiative prise par l’Association des industriels, (laquelle a proposé de verser des fonds pour la reconstruction), pense solliciter l’aide des émigrés, de divers fonds arabes pour le développement et de l’association de l’émir al-Walid ben Talal. Il a indiqué également que les commerçants comptent organiser un festival pour relancer l’activité à Zalka. Les réactions Pour en revenir aux réactions provoquées par l’attentat, le chef de l’État, Émile Lahoud, a indiqué dans un communiqué que l’explosion de Zalka « constitue une autre facette du complot qui vise à porter atteinte à la sécurité et aux fondements économiques du Liban ». Il a appelé « les Libanais à la vigilance » et ce « à travers la solidarité pour que ce genre de crimes ne soit pas utilisé à des fins qui ne servent pas les intérêts du pays ou encore pour justifier des positions et des demandes servant des arrière- pensées politiques étroites ». Le chef du gouvernement, Fouad Siniora, a indiqué que « l’explosion de lundi n’est autre que le prolongement du plan criminel qui vise à terroriser les Libanais. L’État n’épargnera aucun effort pour arrêter les criminels qui veulent porter atteinte à la sécurité ». Plusieurs ministres ont également condamné l’attentat, notamment le ministre du Tourisme, Joe Sarkis, et le ministre d’État chargé des Relations avec le Parlement, Michel Pharaon. M. Pharaon a indiqué que « l’explosion vise à porter atteinte à la sécurité politique et économique du Liban et à saper les réalisations du 14 mars. C’est une tentative de mettre des bâtons dans les roues de l’action du nouveau gouvernement qui représente la réforme, la liberté et la démocratie ». Plusieurs autres personnalités ont également condamné l’attentat, notamment les députés Michel Aoun, Atef Majdalani, Kassem Hachem, Moustapha Hachem, Élias Skaff et Ghassan Moukheiber, l’ancien Premier ministre, Nagib Mikati, l’ancien député Nassib Lahoud et le chef du PNL Dory Chamoun. Le Hezbollah a, pour sa part, souligné dans un communiqué que « le but de l’attentat est de porter atteinte à la sécurité du pays », appelant « le gouvernement à prendre les mesures nécessaires garantissant la sécurité des citoyens ». Les représentants des organismes économiques, notamment le président de l’Association des commerçants de Beyrouth, Nadim Assi, le président de l’Association des commerçants de Bourj-Hammoud, Paul Ayanian, et le trésorier de l’Association des industriels, Nazareth Sabounjian, ont condamné l’attentat. Hier, à 20h30, des jeunes du mouvement aouniste ont observé un sit-in sur les lieux de l’attentat, inscrivant avec des flambeaux sur la chaussée « Ça suffit ». Pat.K.
Une rue sinistrée, de lourds dégâts matériels, estimés à plus de deux millions de dollars, et la vie qui reprend malgré tout. Hier, les magasins de Zalka, qui n’ont pas été lourdement atteints par l’explosion nocturne de lundi, ont ouvert leurs portes, alors que les propriétaires des autres fonds de commerce estimaient toujours les dégâts causés par la charge explosive...