Concertations - Le Premier ministre reçu à Djeddah par le roi et le prince héritier saoudiens Siniora souligne la détermination du Liban à traduire en justice les auteurs de l’assassinat de Hariri (Photo)

Le Premier ministre Fouad Siniora n’a pas voulu donner de précisions au sujet de ses entretiens à Djeddah, hier, avec le roi Abdallah et le prince héritier Sultan ben Abdel Aziz, se contentant, après deux rounds de discussions avec les dirigeants saoudiens, de faire état de généralités, soulignant la détermination des autorités libanaises à traduire en justice les auteurs de l’assassinat de l’ancien Premier ministre, Rafic Hariri. M. Siniora est arrivé hier, en début d’après-midi, à Djeddah pour une visite de quelques heures, qui suscite de nombreuses interrogations dans les milieux politiques. Il a été accueilli à sa descente d’avion par le ministre saoudien de l’Information, M. Ayad Madani, l’ambassadeur d’Arabie saoudite à Beyrouth, Abdel Aziz Khoja, le chargé d’affaires de l’ambassade du Liban, Ali Ghazawi, et le consul Rayan Saïd. Il s’est aussitôt rendu au palais royal où il a tenu une réunion élargie d’une demi-heure avec le souverain wahhabite, en présence du prince héritier, du ministre de l’Information, de l’ambassadeur saoudien à Beyrouth, ainsi que des membres de la délégation libanaise. Celle-ci est formée de MM. Mohammed Chateh, Radwane Sayyed et Aref Abed, conseillers du chef du gouvernement, et Ramez Dimachkiyé, responsable du protocole à la présidence du Conseil. Au terme de ces concertations, M. Siniora, le roi Abdallah et le prince héritier ont eu un aparté d’une demi-heure, au terme duquel le Premier ministre s’est adressé à la presse pour affirmer l’attachement de l’Arabie au Liban. Selon ses explications, les entretiens ont porté sur des « questions en rapport avec le monde arabe et le Liban, notamment après l’assassinat de Hariri, l’organisation des élections législatives et la formation d’un nouveau gouvernement, ainsi que sur les développements dans le pays au cours de toute cette période ». Il a mis l’accent sur « l’attachement du souverain wahhabite à la consolidation des relations, déjà étroites, entre Ryad et Beyrouth », rappelant presque toutes les étapes du soutien apporté par l’Arabie au Liban. M. Siniora a ensuite souligné le souci des autorités locales de démasquer les auteurs et les instigateurs de la liquidation de l’ancien chef de gouvernement ainsi que des attentats à l’explosif et la série d’assassinats qui ont ponctué la période allant d’octobre, lorsque Marwan Hamadé avait échappé par miracle à un attentat à la voiture piégée, jusqu’à lundi dernier. Faisant état de la ferme condamnation par le souverain wahhabite de tous ces actes, il a indiqué que le roi Abdallah est « persuadé que les Libanais pourront, grâce à leur unité et à leur solidarité, faire face à toutes les tentatives visant à porter atteinte à cette unité ainsi qu’à leur dignité ». Il a qualifié sa visite à Ryad d’« importante ». Interrogé ensuite par la presse sur le rapport Mehlis, il a dit avoir « évoqué en passant » cette question avec ses hôtes, réaffirmant la détermination des Libanais et du gouvernement qu’il préside de connaître toute la vérité sur l’assassinat de Rafic Hariri et de traduire ses auteurs et ses instigateurs devant la justice. « Mais cette question dépend en définitive de M. Mehlis », a-t-il ajouté. M. Siniora devait regagner Beyrouth au terme de ces discussions.