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Il ne faut pas lier le sort du pays au rapport Mehlis, souligne Kassar Hamadé accuse implicitement Baabda de contribuer à la persistance de l’insécurité

Le ministre des Télécommunications, Marwan Hamadé, a accusé hier de manière implicite le chef de l’État, Émile Lahoud, de retarder l’action du gouvernement et de contribuer indirectement à la persistance de l’anarchie sécuritaire dans le pays, au lendemain de l’attentat à la bombe de Zalka. M. Hamadé s’exprimait à l’issue d’un entretien avec le président de l’Union des Chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture au Liban, l’ancien ministre Adnane Kassar, qu’il a reçu à son bureau au ministère. Après avoir rendu un vibrant hommage à M. Kassar, il a indiqué avoir évoqué avec lui « la nécessité de ramener le secteur des télécommunications au Liban au niveau où il devrait être ». Pour M. Hamadé, ce secteur a « accumulé du retard au cours des dernières années, du fait des divergences et des tiraillements, et il faudrait qu’il retrouve son rang pionnier dans la région ». Interrogé sur les retards dans les nominations, M. Hamadé a déclaré : « Je ne considère pas qu’il y a du retard. Il y a quelqu’un qui retarde les nominations et qui tente de retarder l’action du gouvernement. Mais ce cabinet, émanant d’une majorité parlementaire claire et stable, issue d’une alliance entre forces politiques diverses, n’est pas entièrement au sein de la majorité, tout comme il n’était pas totalement dans l’opposition, a-t-il ajouté. Toutefois, une grande majorité dans le pays finira par imposer les nominations à ceux à qui il faut les imposer », a-t-il dit. « Nous savons qui cherche à retarder tout au Liban, au niveau de la justice au cours des derniers mois, dans l’enquête pour connaître la vérité sur le meurtre de Rafic Hariri et dans le rétablissement rapide du Liban après tout ce dont nous avons souffert cette année », a poursuivi le ministre. En réponse à une question, M. Hamadé a estimé que le Liban « n’est pas entré dans une phase de paralysie au niveau de la sécurité ». « Cependant, l’incident d’hier (l’attentat de Zalka, lundi soir) prouve que l’abstention de certains pouvoirs à apposer leur signature sur le décret de nomination des chefs des services de sécurité constitue une contribution, même de façon indirecte, à la persistance de l’anarchie sécuritaire », a-t-il estimé. Interrogé sur les desiderata du chef du PSP, Walid Joumblatt, en matière de nominations, le ministre a assuré que M. Joumblatt « n’a réclamé aucun poste ». « Il a approuvé les promotions proposées par le commandant en chef de l’armée pour ce qui est de la présidence de l’état-major, sur base du rang militaire, et s’est immédiatement rétracté de toute demande liée à des relations au sein du parti. Il en est de même en ce qui concerne la proposition touchant les FSI », a-t-il dit. Sur un autre plan, à la question de savoir si les États-Unis et la France envisagent de dépêcher des forces internationales au Liban pour faire cesser la série d’attentats à la bombe, M. Hamadé a répondu : « Je ne crois pas que nous soyons en posture d’accueillir des forces internationales. Le Liban est capable par lui-même de maîtriser la situation au plan de la sécurité, à condition que les bonnes volontés et les efforts convergent. Il n’est nullement question de demander des forces internationales . » « Quant à la crise économique, elle ne date pas d’hier. Elle est déjà vieille et j’ai moi-même beaucoup de choses à dire sur ses causes, en particulier dans un ministère sensible comme celui-ci », a-t-il par ailleurs déclaré. Interrogé sur la possibilité que le gouvernement procède à des nominations lors de la prochaine séance du Conseil des ministres, demain jeudi, il a répondu : « Le Premier ministre se trouve aujourd’hui en Arabie saoudite pour une visite d’un jour. Pour ce qui est du corps judiciaire, les nominations doivent être proposées par le ministre de la Justice, et par le ministre de l’Intérieur concernant le poste de directeur général de la Sûreté générale. Or rien n’est encore inscrit à l’ordre du jour. Je n’ai pas entre les mains des propositions en ce domaine . » « Ce qui est essentiel aujourd’hui, c’est de trancher la question des nominations au sein des Forces de sécurité. Ces nominations ne nécessitent pas de Conseil des ministres, mais uniquement un décret ordinaire. Nous attendons donc la signature du chef de l’État », a-t-il encore dit. De son côté, M. Kassar a indiqué avoir évoqué avec le ministre Hamadé la nécessité de procéder aux nominations en privilégiant la compétence et l’intégrité et en évitant le clientélisme. « Nous avons besoin d’une nouvelle génération de responsables à tous les niveaux », a-t-il souligné. M. Kassar a d’autre part estimé, à propos de la commission d’enquête internationale, qu’il ne fallait pas en exagérer l’impact. « L’économie du pays doit continuer à fonctionner pour que les gens vivent. Il ne faudrait donc pas lier le sort du pays au rapport que publiera la commission », a-t-il lancé. Au sujet des relations libano-syriennes, M. Kassar a souligné qu’il faudrait qu’elles soient « les meilleures possibles ». Signalons, par ailleurs, que M. Hamadé a reçu l’ambassadrice d’Australie, Stephanie Schwabsky, avec qui il a évoqué les relations bilatérales.
Le ministre des Télécommunications, Marwan Hamadé, a accusé hier de manière implicite le chef de l’État, Émile Lahoud, de retarder l’action du gouvernement et de contribuer indirectement à la persistance de l’anarchie sécuritaire dans le pays, au lendemain de l’attentat à la bombe de Zalka.
M. Hamadé s’exprimait à l’issue d’un entretien avec le président de l’Union...