Joumblatt : « C’est nous qui, avec les FL, Kornet Chehwane, le Courant du futur, Amal et le Hezbollah, déciderons qui sera le prochain président… »

Le chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, a répondu hier, dans une allusion claire aux récents propos de l’ancien chef des SR de l’armée Johnny Abdo sur le caractère sérieux, avec soutien international à l’appui, de la candidature du général Michel Aoun à la présidence de la République. Lors du passage des athlètes FL au palais de Moukhtara, M. Joumblatt a lancé, en réponse « aux déclarations irresponsables sur les candidatures » à la présidence de la République : « Nous décidons, avec le Courant du futur, les Forces libanaises, Kornet Chehwane, Amal et le Hezbollah, qui sera le prochain président de la République, dans l’intérêt du Liban et pour sa stabilité. » Le chef du PSP s’est exprimé en présence du député Georges Adwan et de Mme Nora Joumblatt. « Nous poursuivons aujourd’hui la réconciliation, pour consolider la convivialité et l’importance de la grande rencontre qui s’est déroulée à Moukhtara en l’an 2001, lorsque le patriarche Sfeir est venu ici. C’était là un jour d’une extrême importance pour la réconciliation nationale », a-t-il indiqué. « Aujourd’hui, il s’agit d’une consécration de la rencontre politique avec les Forces libanaises, tenant compte du fait que chaque force politique a ses thèses politiques. Nous sommes peut-être en accord sur certains points et en désaccord sur d’autres. C’est là l’importance de la liberté, celle du Liban. C’est aussi l’importance du régime démocratique au Liban, du respect de la diversité dans le cadre de l’unité nationale. Aujourd’hui, nous posons une nouvelle première pierre pour le maintien d’un Liban démocratique, libre, souverain, arabe, ainsi que pour faire face aux défis régionaux qui pointent à l’horizon, pour rejeter l’implantation, édifier un État palestinien indépendant et viable et régler ensuite la question des régions défavorisées. Seul le développement équitable est capable de ramener, avec la réconciliation, tous les déplacés des différentes régions vers la montagne », a poursuivi Walid Joumblatt. Le chef du PSP a également plaidé en faveur d’un « système politique développé ». « Pour nous, quand nous parlons de système développé, il s’agit d’un système politique non confessionnel. Mais de tels points doivent faire l’objet d’un dialogue permanent avec les différentes parties, et plus précisément celles avec qui nous avons prouvé la sincérité de notre alliance lors des législatives de Baabda-Aley et du Chouf », a-t-il noté. « Il y a par ailleurs de grandes échéances, à commencer par celle que nous attendons tous, à savoir le résultat de l’enquête internationale (sur l’assassinat de Rafic Hariri) de Mehlis. Cette enquête internationale faisait partie des revendications des jeunes du 14 mars. Nous verrons ensemble, au Liban, quelle attitude privilégier, indépendamment du fait de savoir qui sera le responsable. Nous voulons toute la vérité : qui a assassiné Rafic Hariri ? Nous n’abandonnerons jamais ces revendications », a poursuivi M. Joumblatt. « Il est nécessaire, sur un autre plan, d’élaborer une loi électorale moderne garantissant les droits des minorités, et qui puisse en même temps donner de l’espoir aux fractions laïques et non confessionnelles, pour que nous ne soyons pas toujours en situation de repli sur nous-mêmes et que le climat sectaire ne gagne pas du terrain, comme aujourd’hui, en raison du comportement de certaines personnes », a-t-il ajouté. Et de conclure : « Nous rappelons combien valeureuses étaient les étapes entreprises, l’an dernier avec Kornet Chehwane et le patriarche Sfeir, pour aboutir au 14 mars. Nous avons franchi des étapes énormes. Nous ne devons pas oublier ce passé glorieux. Nous poursuivrons (la lutte) pour la stabilité, la diversité et la démocratie réelle. »