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Actualités - CHRONOLOGIE

L’ancien député de Zghorta compare Joumblatt à une « boîte à magie » Frangié souhaite un rapprochement Aoun-Assad

L’ancien ministre de l’Intérieur, Sleimane Frangié, a exprimé l’espoir d’un rapprochement entre le général Michel Aoun et le président syrien, Bachar el-Assad, rendant hommage à « la moralité » des deux hommes. Il a fait état de discussions autour d’un projet de création d’un front politique, qui engloberait entre autres le général Aoun et l’ancien Premier ministre, Omar Karamé, et dressé un bilan négatif de l’action de l’État, lui reprochant de ne pas tenir les promesses formulées lors des élections législatives. M. Frangié a réaffirmé qu’il a l’intention de réviser la politique qu’il a suivie dans le passé, reprochant à « une majorité de musulmans » de s’être alliée aux chrétiens qu’il avait « combattus pour défendre les relations avec les musulmans » et a comparé le chef du PSP, Walid Joumblatt, à une « boîte à magie ». M. Frangié a été reçu hier à Rabieh pour un entretien d’une heure et demie avec le général Aoun, axé sur la conjoncture locale. Répondant ensuite aux questions de la presse, il a confirmé l’existence de contacts en prévision de la création d’un front politique. « Rien ne presse cependant. Nous débattons de plusieurs sujets, mais nous ne pouvons pas former un front avant de nous entendre sur plusieurs points. Un front doit être formé sur base d’idées communes, car même au sein d’un même groupe, des alliés peuvent avoir des divergences de vues », a-t-il souligné. Prié de dire pourquoi il n’est pas intervenu auprès des autorités syriennes dont il est proche pour tenter de régler la crise des camions à la frontière, M. Frangié a répondu : « Cela ne fait pas partie de mon travail. Nous avons aujourd’hui un État et un gouvernement. Si le Premier ministre souhaite que j’assume un rôle déterminé, qu’il me délègue en personne. Même si le problème est d’ordre humanitaire, il n’en demeure pas moins qu’il relève du domaine politique. Je pense que j’ai trop longtemps joué à “Caritas” et moi je veux faire de la politique. Si quelqu’un souhaite que j’intervienne pour résoudre un problème entre deux États, il faut que j’en sois officiellement chargé. » Il a affirmé reconnaître le pouvoir et le système en place. « Mais est-ce qu’ils accomplissent leur devoir ? Nous avons entendu trop de promesses lors des élections. Nous laisserons le mot de la fin à l’opinion publique et nous resterons dans l’expectative. Nous avons accepté les résultats des élections, mais tout le monde sait que des choses inadéquates se sont passées au Liban-Nord, notamment en ce qui concerne l’application de la loi électorale. » Selon lui, l’État doit continuer à fonctionner normalement, sans avoir à attendre la publication du rapport Mehlis sur l’assassinat de Rafic Hariri. Commentant le débat autour des nominations, il a estimé que les autorités doivent juger les candidats sur base de leur comportement et de leur compétence et non pas de leur appartenance politique. Prié de commenter la visite du président Amine Gemayel à Dimane et les propos relatifs à l’unification des chrétiens, M. Frangié a répondu en plaidant dans le même sens que l’ancien chef de l’État. « Si les chrétiens ne se réunifient pas, l’avenir n’augurera rien de bon », a-t-il dit. Compte-t-il rencontrer le chef des Forces libanaises, Samir Geagea ? « Dans l’intérêt des chrétiens, je suis prêt à rencontrer n’importe qui. Je n’ai aucun problème à ce niveau. La balle est aujourd’hui dans leur camp. Quand nous étions dans une position excellente et qu’ils étaient dans la pire, nous avions accompli notre devoir. Aujourd’hui, ils doivent prendre une initiative. Mais qu’ils comptent sur des initiatives pour lier la tuerie d’Ehden (l’assassinat de Tony Frangié et de son épouse) à l’incident de Dahr el-Ayn (l’assassinat de partisans des Forces libanaises par des proches de M. Frangié) veut dire que certaines personnes ne veulent pas d’un règlement du problème (avec les Forces libanaises). La tuerie d’Ehden a divisé les chrétiens alors que l’incident de Dahr el-Ayn tombe sous le coup de la loi. » Il a réaffirmé qu’il compte réviser sa politique. « J’ai pris à un moment donné des positions qui correspondent à mes convictions politiques et j’ai engagé une bataille sur la scène chrétienne pour défendre mon patriotisme et mon arabité. Je ne blâme pas tous les musulmans mais une grande partie d’entre eux parce que j’ai payé avec le sang sur la scène chrétienne ma lutte pour défendre les relations avec les musulmans et préserver l’unité du Liban. Lorsque je constate qu’une partie des musulmans se tient aujourd’hui aux côtés des chrétiens que j’ai combattus dans le passé, j’ai le droit de revoir mes calculs. » La rue divisée Selon lui, la rue au Liban-Nord est aujourd’hui divisée. « Est-ce que les chrétiens seront satisfaits d’avoir au Parlement cinquante députés qui ne les représentent pas et qui leur ont été imposés. Je n’ai rien à faire si l’unité du Liban est seulement reflétée au niveau du Parlement et du gouvernement ou si mes députés sont des valets chez Saad Hariri, avec tout le respect que je dois pour tout le monde. Ce qui m’importe, c’est que des députés représentant leur base populaire accèdent au Parlement. Lorsque le pays est unifié en amont et divisé en aval, c’est qu’il y a quelque chose d’anormal, parce que c’est l’unité du peuple et non des responsables qui prime », a souligné M. Frangié. Interrogé au sujet de la campagne menée par M. Joumblatt contre le gouvernement, il a répondu : « Walid Joumblatt change d’avis tous les jours. Il a tout et il me fait penser à une boîte à magie. Vous voulez un lapin, il vous sort un lapin. Vous souhaitez une colombe, il vous en sort une. Tout y est. » En réponse à une autre question, M. Frangié a exprimé l’espoir d’un rapprochement entre le général Michel Aoun et le président Bachar el-Assad, rendant hommage à « la moralité et à l’honnêteté des deux hommes ». « Aucun des deux ne peut avoir à distance une idée correcte de l’autre », a-t-il fait valoir, jugeant qu’une rencontre entre MM. Aoun et Assad serait dans l’intérêt du Liban et de la région. Prié de dire s’il est prêt d’entreprendre une médiation à cette fin, l’ancien ministre a répondu : « Chaque chose en son temps. »
L’ancien ministre de l’Intérieur, Sleimane Frangié, a exprimé l’espoir d’un rapprochement entre le général Michel Aoun et le président syrien, Bachar el-Assad, rendant hommage à « la moralité » des deux hommes. Il a fait état de discussions autour d’un projet de création d’un front politique, qui engloberait entre autres le général Aoun et l’ancien Premier ministre,...