TRANSPORT Les pilotes de la TMA se demandent s’il existe réellement un investisseur potentiel

Pour les pilotes libanais, c’est désormais le recours à l’escalade. Leur syndicat a observé hier un sit-in dans le hall de départ des voyageurs à l’aéroport Rafic Hariri pour protester contre le licenciement massif des pilotes de la Trans Mediterranean Airways (TMA), la compagnie libanaise de fret aérien. Le président du syndicat, Mahmoud Houmani, a dénoncé le refus de la direction de la TMA de donner suite à la dernière initiative en date du ministre du Travail, Trad Hamadé, visant à trouver dans le calme une solution honorable à l’affaire des pilotes remerciés. Il a estimé que « le ministre du Travail œuvre effectivement en vue de préserver les droits des employés de la compagnie. Mais sa direction a rejeté toutes les initiatives et entreprend de licencier les pilotes. Une manœuvre qui devrait s’appliquer ultérieurement à tous les salariés de la TMA, l’objectif ultime de la direction étant de vendre la licence d’exploitation sur le sol de l’AIB ». Le président du syndicat s’est demandé s’il existe réellement un investisseur potentiel pour l’acquisition de la compagnie qui exige le licenciement de tous les employés. Une source du patronat de la TMA a affirmé que les notifications de fin de service des pilotes ont été entreprises conformément à l’article 50 du code du travail. Un préavis de quatre mois a été consenti aux pilotes, les délais venant à expiration dans près de deux mois. Cette même source a souligné que les revendications des pilotes ne sont pas négociables dans la mesure où ils réclament des indemnités supplémentaires de licenciement de seize mois. Les finances de la compagnie ne permettent pas un tel traitement, a ajouté la source, qui a fait état de pressions exercées à des fins politiques par certains responsables. Ces personnes auraient placé la direction de la TMA devant l’alternative de l’arrêt de la charrette des licenciements ou la comparution de la compagnie devant le tribunal de faillite. Cette dernière option serait synonyme de condamnation à mort sans sursis pour la compagnie et ferait fuir tout investisseur potentiel, a conclu cette même source. L. M.