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Actualités - CHRONOLOGIE

FESTIVAL DE BYBLOS «Gibran et le prophète» d’Oussama Rahbani, lundi 22 août Quand la poésie, l’inspiration et la musique deviennent spectacle…(photos)

Une fois de plus, la littérature, la musique, une trame prestement enlevée et les chatoiements d’un spectacle très «musical» font bon ménage chez le clan Rahbani. Après le succès d’al-Moutanabbi et Les derniers jours de Socrate, usant probablement des mêmes ingrédients d’inspiration et de scène, voilà le tour de Gibran de passer sous les feux de la rampe pour la clôture du Festival de Byblos édition 2005. Une pièce musicale où l’auteur des Ailes brisées croise Le prophète. Et pourquoi pas? Volonté sans nul doute de la part des Rahbani de s’attaquer à un monument de la littérature nationale et internationale sous une forme inédite. Bien ambitieux est ce projet de faire fusionner poésie, philosophie et inspiration, sans paillettes, plumes, strass et falbalas, dans un «musical». Qui ne connaît pas l’ouvrage du Prophète de Gibran? Somptueuse prose postnietzschéenne en arabe, teintée de mysticisme, englobant, dans un dire poétique et philosophique à la fois, les aspirations les plus secrètes et les plus profondes de l’être humain. Ouvrage hautement déclamatoire (par conséquent se prêtant aisément à l’emphase du théâtre) et bible du savoir-vivre dans la cité. À la fois symbole et réalité d’une ville mythique où tout serait possible dans un sens où l’élévation l’emporte sur le sordide de la réalité. Le navire a accosté. Al-Moustapha lance son discours avant de partir d’Orphalèse qui dessine sur l’horizon ses contours d’imprenable médina. Un peu en retrait, la grande prêtresse al-Mitra, avec la foule agglutinée sur les rivages sablonneux, prête une oreille attentive au vent qui dissémine les doctes et sages paroles au creux des vagues qui caressent la côte. En bref, une vraie toile gibranienne dans son architecture incantatoire, mélancolique, mais où l’espoir n’est guère exclu. «Le prophète»: un livre culte… Livre culte que celui du Prophète, livre qui a été traduit dans toutes les langues du monde (plus de quarante langues, dont plusieurs versions en français!) et que les intellectuels, arabes ou occidentaux, tiennent comme un ouvrage de référence. Sur plus d’un plan, aussi bien littéraire que philosophique. Gibran a porté cet ouvrage plus de vingt ans avant de le coucher définitivement noir sur blanc. C’est cette genèse et cette gestation que tente de raconter un peu le spectacle dramatique des Rahbani où l’homme, le poète et le philosophe tentent de faire surgir de l’ombre la voix et le profil du prophète. Dualité qui se «love» parfaitement dans un spectacle en grande pompe, recourant à tous les subterfuges de la scène, dans le cadre majestueux et millénaire de Byblos. Pour cette entreprise colossale, un peu péplum des planches, plus d’une centaine d’acteurs, de comparses et de figurants. En tête de peloton, on cite volontiers les noms de Ghassan Saliba, Rafic Ali Ahmed, Julia Kassar et bien d’autres. Signée sur le plan musical par Oussama Rahbani (qui a toujours eu la fascination des grands thèmes éthérés: qu’on se rappelle Et il ressuscita le troisième jour!), cette œuvre a pour librettiste Mansour Rahbani. La mise en scène porte la griffe de Marwan Rahbani. Pour le décor, on a fait appel à Agnès Treplin, déjà complice des Rahbani dans Et il ressuscita au troisième jour. Prévu initialement pour le 17 août, Gibran et le prophète a été reporté au lundi 22 août, et sera aussi donné aussi les 23, 24 et 25 août courant. Oyez, oyez, bonnes gens d’Orphalèse, al-Moustapha, chantre de la vie, brise les chaînes du silence et apporte, avec la houle du vent, un air de liberté. E. D.


Une fois de plus, la littérature, la musique, une trame prestement enlevée et les chatoiements d’un spectacle très «musical» font bon ménage chez le clan Rahbani. Après le succès d’al-Moutanabbi et Les derniers jours de Socrate, usant probablement des mêmes ingrédients d’inspiration et de scène, voilà le tour de Gibran de passer sous les feux de la rampe pour la clôture du...