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Actualités - CHRONOLOGIE

À Masnaa, les convois de camions attendent toujours Siniora à « L’Orient-Le Jour » : La réouverture des frontières est dans l’intérêt du Liban et de la Syrie (photos)

La crise à la frontière libano-syrienne se poursuit, et les autorités libanaises semblent incapables de trouver une solution garantissant le passage régulier et quotidien de poids lourds du Liban vers la Syrie. La visite à Damas du Premier ministre Fouad Siniora il y a deux semaines et la réunion douanière mercredi dernier entre les responsables des deux pays à Jdeidet Yabous (Syrie) n’auront donc pas réglé le problème. C’est que la balle est dans le camp de Damas, qui a décidé depuis presque un mois de bloquer le passage des poids lourds à ses frontières avec le Liban. Usant au début de la crise de raisons sécuritaires pour justifier ces mesures, la Syrie semble se réfugier désormais derrière d’autres motifs, prétextant notamment des problèmes bureaucratiques. Invité par L’Orient-Le Jour à commenter la situation, le Premier ministre, Fouad Siniora, a déclaré que « le problème ne se pose pas au niveau libanais. Nous avons usé et nous userons de tous les moyens pour parvenir à l’ouverture des frontières ». « Il est dans l’intérêt du Liban et de la Syrie d’ouvrir complètement les frontières. Cette ouverture est fondamentale pour que les relations entre les deux pays retournent à la normale », a-t-il ajouté. M. Siniora a également souligné la nécessité d’entretenir de bonnes relations avec la Syrie, précisant à deux reprises que ces relations doivent être « basées sur le respect mutuel entre les deux pays ». Notant que la frontière de Aarida constituait « un énorme problème », il a indiqué que celle-ci est actuellement ouverte. Concernant la situation au poste de Masnaa, il a précisé que 110 poids lourds sont entrés dimanche en Syrie. Mais le nombre des camions franchissant la frontière n’est pas suffisant pour réduire la file de camions qui attendent déjà. À la question de savoir si la crise se poursuivra pour les semaines et les mois à venir, M. Siniora a espéré qu’il n’en sera pas ainsi, indiquant que « nous ne voulons pas aborder la question avec un esprit négatif ». Le ministre des Finances, Jihad Azaour, s’est de son côté abstenu, dans un entretien téléphonique avec L’Orient-Le Jour, de tout commentaire politique sur la situation, précisant que le dossier « relève aussi de la présidence du Conseil des ministres, du ministère des Affaires étrangères et du Conseil supérieur libano-syrien ». M. Azaour a cependant donné des précisions techniques et administratives sur la situation des postes-frontières à Aarida, Aabboudiyé et Masnaa. Selon le ministre des Finances, pour qui le problème de la frontière « est un dossier qu’il traite au quotidien », le ministère et la direction des douanes ont pris toutes sortes de mesures pour faciliter au maximum, du côté libanais, le passage vers la Syrie. « Ainsi à Aarida, le poste-frontière est désormais classé de première catégorie, et le nombre des employés des douanes a été augmenté », a indiqué M. Azaour. « Les postes-frontières du Liban-Nord sont désormais ouverts de 6 heures jusqu’à minuit », a-t-il ajouté, notant qu’à Aabboudiyé, « le poste-frontière qui était de deuxième catégorie est devenu de première catégorie avant la crise ». De plus, afin de faciliter le passage des voitures et de leurs passagers vers la Syrie, certains des employés des douanes ont été jusqu’à abandonner leurs postes pour aller eux-mêmes auprès des automobilistes afin d’accomplir les formalités. D’autres mesures seront également prises prochainement. M. Azaour a indiqué que « les trois postes-frontières reliant le Liban à la Syrie seront dotés chacun d’un nouvel espace, construit en préfabriqué ». « Au Liban-Nord, la route menant à la Syrie sera agrandie et des parkings seront aménagés », a-t-il ajouté. Par ailleurs, dans une déclaration à la presse, le président du syndicat des propriétaires de camions frigorifiques, Moussa Abou Ajoui, a appelé « les autorités à mettre en place un comité d’urgence pour trouver une solution au problème de la frontière ». De son côté, le président du syndicat des agriculteurs, Ibrahim Tarchichi, a tenu une conférence de presse au cours de laquelle il s’est demandé pourquoi « les poids lourds ne parviennent pas à franchir le poste-frontière de Masnaa depuis trois jours, alors que le problème semblait être réglé après la réunion douanière libano-syrienne la semaine dernière ». Il a également appelé à la mise en place d’un comité d’urgence « pour faire face à la crise qui est loin d’être réglée ». Il a enfin invité tous les agriculteurs à se préparer pour prendre part à des sit-in et des manifestations. Sur le terrain, deux spectacles différents se présentaient, hier, aux postes- frontières entre le Liban et la Syrie. À Aarida et Aabboudiyé au Liban-Nord, la circulation était normale et les poids lourds ont pu se rendre facilement en terre syrienne. Ce n’était pas le cas à Masnaa, où d’interminables convois de camions attendaient – après que leurs chauffeurs eurent achevé en une dizaine de minutes leurs formalités aux postes douaniers libanais – pour pouvoir entrer en Syrie. Pat. K.

La crise à la frontière libano-syrienne se poursuit, et les autorités libanaises semblent incapables de trouver une solution garantissant le passage régulier et quotidien de poids lourds du Liban vers la Syrie. La visite à Damas du Premier ministre Fouad Siniora il y a deux semaines et la réunion douanière mercredi dernier entre les responsables des deux pays à Jdeidet Yabous (Syrie)...