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Actualités - OPINION

Les armées aux frontières, une constante de la politique de paix américaine

Un vétéran de la diplomatie libanaise relève que les États-Unis se sont toujours préoccupés de sécuriser les frontières. Soit par la conclusion de traités de paix, soit par le déploiement des armées arabes, pour qu’elles soient seules responsables de l’ordre à leurs frontières.C’est dans cette optique que les USA ont parrainé les accords de Camp David entre l’Égypte et Israël puis ceux de Wadi Arba entre la Jordanie et l’État hébreu. Par contre, les accords d’Oslo impliquant les Palestiniens n’ont pas eu l’effet escompté. Car la violence a continué à régner, les invasions israéliennes et les intifadas palestiniennes se succédant. Sur le front syro-israélien, les USA ont réussi à maintenir le calme par l’accord de désengagement au Golan. Ils n’ont pas eu le même succès à la frontière libano-israélienne, malgré les tentatives répétées à cet effet. Ni la rencontre entre le président élu Béchir Gemayel et Menahem Begin à Naharya ni l’accord du 17 mai sous Amine Gemayel n’ont produit la paix. Car il y a eu d’une part une forte levée de boucliers intérieure au Liban contre la normalisation. Et d’autre part une condition israélienne supplémentaire obstructionniste liant le retrait israélien du Sud au retrait syrien du Liban. Ainsi, l’intifada palestinienne mise à part, tous les fronts arabes officiels sont apaisés, sauf celui du Liban-Sud. Rien n’y a fait, ni les arrangements internationaux d’avril 95, ni le déploiement des Casques bleus sur la ligne de même couleur, ni antérieurement l’invasion israélienne qui a délogé les Palestiniens de Beyrouth, tandis que les Syriens les expulsaient de Tripoli, les forçant à se réfugier en Tunisie. La présence de l’armée et des FSI au Sud n’a pas empêché le cycle de violence opposant la Résistance islamique libanaise à l’armée israélienne. Le même diplomate rappelle qu’en 1991, des organisations américaines avaient incité Israël à participer au processus de Madrid. En soulignant dans leur message que l’État hébreu, entouré de voisins qui refusaient de le reconnaître et en menaçaient l’existence, pourrait toujours compter sur l’appui des Américains, indéfectiblement attachés à sa sécurité. Ajoutant que les frontières sûres auxquelles Israël avait droit devaient être négociées et admises par ses voisins en vue d’une paix permanente équitable, fondée sur les résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité de l’ONU avec reconnaissance mutuelle et échange de missions diplomatiques. Les USA ont donc toujours certifié leur soutien à la sécurité frontalière d’Israël. C’est pourquoi ils redoublent d’efforts aujourd’hui au sujet du dernier front encore éruptif, le Liban-Sud. Tout autant qu’ils font de leur mieux pour le volet palestinien en soutenant l’Autorité qui cherche, mais vainement jusqu’à présent, à monopoliser le fusil palestinien. En se trouvant contrée par le Hamas qui proclame qu’il ne se laissera pas désarmer avant la libération de tous les territoires palestiniens occupés. Il y a donc un risque de confrontation entre l’Autorité et le Hamas, autant qu’une mise en péril de la trêve avec Israël. Ce qui affaiblit à la fois la défense globale de la cause palestinienne et le projet de création d’un État palestinien. Cette situation palestinienne précaire, note le même diplomate chevronné, donne encore plus d’importance, aux yeux des Américains, à la nécessité de neutraliser le front du Liban-Sud. Mais la question est difficile. Car l’autorité libanaise se retrouve dans un cas de figure qui n’est pas sans rappeler celui de l’Autorité palestinienne. Dans ce sens qu’elle est confrontée à une présence armée résistante qui échappe à son contrôle. Et se trouve pressée par les Américains de déployer ses forces propres, et elles seules, sur le terrain. Les USA veulent le déploiement de l’armée libanaise pour la sécurité d’Israël, c’est assez clair. Cependant, certains relèvent que cette sécurité ne dépend finalement pas d’un quelconque déploiement, mais uniquement de la conclusion d’une paix régionale équitable. Comme le prouve, à leur avis, le fait que la présence de la Finul ou celle de l’armée libanaise et des FSI au Sud n’empêche pas les violences le long de la ligne bleue. En tout cas, c’est la période des tests. Test pour l’Autorité palestinienne. Test pour les autorités libanaises qui doivent déployer leur armée le long de la frontière, faute de quoi les pressions politiques et économiques seraient décuplées. Émile KHOURY

Un vétéran de la diplomatie libanaise relève que les États-Unis se sont toujours préoccupés de sécuriser les frontières. Soit par la conclusion de traités de paix, soit par le déploiement des armées arabes, pour qu’elles soient seules responsables de l’ordre à leurs frontières.C’est dans cette optique que les USA ont parrainé les accords de Camp David entre l’Égypte et...