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Une Œuvre, Une Histoire «La chapelle Sixtine» de Michel-Ange (Photo)

Michel-Ange est resté longtemps persuadé qu’il vouait, déjà au berceau, un amour pour la sculpture. Et pour cause…Un mois après sa naissance, en 1474, il avait été abandonné par sa mère et confié à une nourrice, fille et femme d’un tailleur de pierres. Mais ce n’est pas de sa vocation de sculpteur qu’il s’agit là, mais bien de son talent de peintre et surtout de son travail de titan effectué auprès des souverains pontifes. Ce qui lui a valu d’être appelé « l’ouvrier des papes ». En 1512, lorsqu’il descend pour la dernière fois des échafaudages de la chapelle Sixtine, le peintre a trente-sept ans. C’est un homme illustre mais vieilli. Fatigué des quatre années passées dans une même position, la tête renversée et le bras levé, position si inconfortable qu’il restera quelques mois après avoir accompli son œuvre sans pouvoir lire ni regarder des dessins. Fatigué aussi du tempérament ombrageux du pape Jules II, commanditaire de ses travaux et à qui il avait fini par interdire l’accès du chantier. L’ornementation du plafond situé dans une chapelle du Vatican et autrefois décorée par Sixte IV avait été reprise comme un défi par Michel-Ange. Superbe œuvre d’art, à la mesure de son génie, elle avait pourtant été critiquée par des détracteurs du peintre, jaloux de l’intérêt que lui portait le pape. Le « Jugement dernier » Et pourtant, envers et contre tout, il allait récidiver. Ce peintre, considéré à la fois comme le plus païen des artistes avec son Bacchus ivre, mais aussi comme le plus imprévisible des génies avec sa Pieta, allait, encore une fois, frapper fort. Son « Jugement dernier » commandé par le pape Paul III, toujours pour la chapelle Sixtine, allait subir plusieurs modifications. En 1533, le pape Clément VII passe la commande du « Jugement dernier », œuvre qui sera inaugurée neuf ans plus tard, sous le pontificat de Paul III. En dépit de l’énorme scandale qu’elle va engendrer, la fresque, qui occupe tout le mur situé au-dessus de l’autel de la chapelle Sixtine, plaît au pape. Répondant à Biaggio, son maître de cérémonie, qui se plaignait que Michel-Ange l’avait portraituré en Minos gigotant parmi les diables rien que pour se venger de lui, le Saint-Père aurait dit : « S’il t’avait mis au purgatoire, j’aurai pu prier pour te tirer de là, mais en enfer, je ne peux rien faire !» Trop de nus dans la fresque Le scandale allait dépasser les petits différends. À Rome, on parle d’impiété et d’impudeur. On crie à la religion bafouée. Les Ignudi (nus) sont trop nombreux et trop… au-dessus de l’autel ! Paul III reste pourtant sourd aux détracteurs et continue à traiter avec le peintre qu’il affectionne. Ses successeurs ne suivront pas la même politique. Après Marcel II, c’est au tour de Paul IV d’aller en guerre contre l’artiste. Ce pape, célèbre pour son fanatisme religieux, s’attellera à habiller certains nus du « Jugement dernier ». Il va charger Danielle da Volterra, un disciple de Michel-Ange, de draper certains personnages de la fresque. Pour avoir fait cela, il portera le nom de« Braghettone » pour le restant de ses jours, ce qui signifie le culottier en italien. Enfin Pie IV (onzième et dernier pape que Michel-Ange ait connu) fera, lui aussi, sous injonction du concile, peindre quelques voiles supplémentaires. L’œuvre de Michel Ange, le « Jugement dernier », aura subi bien des changements avant d’apparaître au public dans sa phase finale. Colette KHALAF
Michel-Ange est resté longtemps persuadé qu’il vouait, déjà au berceau, un amour pour la sculpture. Et pour cause…Un mois après sa naissance, en 1474, il avait été abandonné par sa mère et confié à une nourrice, fille et femme d’un tailleur de pierres. Mais ce n’est pas de sa vocation de sculpteur qu’il s’agit là, mais bien de son talent de peintre et surtout de son...