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Actualités - CHRONOLOGIE

La régionalisation du problème a-t-elle porté ses fruits ? Assainissement progressif du transit aux frontières avec la Syrie

La régionalisation de la question des frontières, à savoir les pressions effectuées sur Damas par le biais de la frontière irakienne, a-t-elle été utile ? À voir le résultat hier à la frontière libano-syrienne, en l’occurrence l’assainissement progressif de la situation, on peut le penser. Aux frontières libano-syriennes, des observateurs ont noté en effet un début de normalisation, dans la mesure où les vexations dont les camionneurs étaient victimes ont pratiquement cessé et où les camions commençaient à traverser plus facilement. « Les douaniers syriens ne font plus patienter les camions durant des heures sans les fouiller, ce qui est une amélioration certaine », ont noté ces sources. Une réunion pour trouver une solution à cette crise a regroupé hier matin, à Jdeidet Yabouss, le directeur général des douanes libanaises, le brigadier Assaad Ghanem, le président du poste douanier de Masnaa, Nabil Abou Chacra, le président du poste de Abboudiyé, Jihad Daoud (Liban), le directeur général des douanes syriennes, Bassel Snoufé, et un certain nombre de responsables douaniers syriens. Le président du Conseil supérieur libano-syrien, Nasri Khoury, a également assisté à la réunion. La délégation libanaise a précisé que la réunion se tenait à la demande du ministre des Finances, Jihad Azaour, et que les discussions se poursuivraient avec les responsables syriens pour renforcer les relations entre les deux parties. « Certaines mesures sont prises du côté syrien et revêtent un aspect sécuritaire. Nous essayons de régler le problème. J’ai établi des contacts avec les deux parties et nous avons évoqué les possibilités de solutions. Nous devons prendre en considération les angoisses sécuritaires de la Syrie. La question est laissée aux spécialistes des deux pays, dans le cadre de la répression des violations et du trafic », a indiqué M. Khoury avant la réunion, écartant toute dimension politique au problème. Une version qu’il devait répéter à l’issue de la réunion en réduisant le problème à son aspect le plus technique à l’instar des représentants de Damas. Le directeur des douanes syriennes, Bassel Snoufé, a pour sa part replacé le problème dans un contexte « technique et sécuritaire », estimant qu’à Dabboussiyé, le problème était dû aux travaux de construction actuellement en cours à ce point de passage. Il a également indiqué qu’il y avait bon nombre de contraventions dans le trafic commercial, ce qui constitue la « raison majeure » de la crise à la frontière. « Mais ces problèmes seront résolus dans les jours qui viennent, puisque le nombre de fonctionnaires a été augmenté pour faciliter le passage des camions à la frontière », a ajouté M. Snoufé. Les décisions À l’issue de la réunion, les deux parties se sont entendues sur la nécessité d’ouvrir exceptionnellement le point de passage de Arida aux camions en provenance du Liban et transportant du phosphate, du gravier et du sable, et ce entre sept heures du matin et 19h. Elles se sont également entendues sur l’ouverture de ce passage à tous les autres camions qui traversent habituellement ce poste-frontière. Par ailleurs, les heures de travail à Dabboussiyé seront prolongées de 6h du matin à minuit pour permettre aux camions venant du Liban de traverser vers Damas. L’effectif humain sera augmenté des deux côtés, et les deux parties ont décidé de faire circuler plusieurs files aux trois points de passage. Ces mesures seront prises à partir d’aujourd’hui jeudi et jusqu’à la fin du mois d’août. Les deux parties ont par ailleurs formulé trois recommandations : doter les postes des deux côtés de la frontière d’équipements de contrôle des camions, demander à la partie libanaise d’accélérer l’élargissement et la réhabilitation de la route entre Abboudiyé et Dabboussiyé, et d’exproprier et de louer la parcelle de terrain convenue précédemment afin de l’utiliser comme centre pour la douane et la Sûreté générale, et accélérer les démarches afin de réhabiliter l’échangeur de Cheikh Ayyach et l’ouverture d’un centre commun convenu entre les deux parties. S’adressant à la presse à l’issue de la réunion, M. Snoufé a estimé que le règlement de la crise était « pour très bientôt ». Le responsable syrien a indiqué que les fouilles des camions à la frontière « ne visaient pas seulement la détection d’armes, mais aussi du trafic en tout genre », affirmant que « plusieurs cas de trafic organisé, notamment de mazout, de médicaments, de ciment et de drogue », avaient été découverts par les douaniers syriens. À la frontière syro-irakienne L’assainissement à la frontière libano-syrienne s’est accompagné d’un assainissement à la frontière syro-irakienne, où plusieurs camions syriens étaient restés bloqués durant les deux derniers jours. L’armée américaine a facilité hier le passage de 600 des 700 camions qui étaient bloqués au poste-frontière de Yaaroubia, a indiqué mercredi à l’AFP le porte-parole de l’Organisation arabe des droits de l’homme, Ammar Qourbi. Le passage de ces camions, qui rentraient en Syrie après avoir déchargé leurs marchandises dont des vivres en Irak, a été confirmé par des chauffeurs syriens à la frontière. « L’armée américaine est intervenue dans la nuit de mardi à mercredi pour faciliter le passage de quelque 600 camions bloqués à la frontière », a dit un des chauffeurs qui a réussi à passer par le poste de Yaaroubia. Selon lui, il ne restait plus, mercredi matin, que 150 camions en attente au poste-frontière. « L’autorisation de traverser la frontière a été accordée après l’intervention des troupes américaines auprès des Irakiens », a dit M. Qourbi, qui a affirmé craindre un retour de la crise et souhaité que les camions syriens ne soient plus bloqués.
La régionalisation de la question des frontières, à savoir les pressions effectuées sur Damas par le biais de la frontière irakienne, a-t-elle été utile ? À voir le résultat hier à la frontière libano-syrienne, en l’occurrence l’assainissement progressif de la situation, on peut le penser.
Aux frontières libano-syriennes, des observateurs ont noté en effet un début de...