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Actualités - OPINION

La mission Pedersen semble porter ses fruits Le pouvoir s’apprêterait à un déploiement en douceur de l’armée sur la ligne bleue

Le palais Bustros a établi, à l’adresse des trois présidents et du commandement de l’armée, une note d’étude sur la récente mission de Geir Pedersen concernant le Sud. On sait en effet que dans la foulée de la récente prorogation semestrielle du mandat de la Finul, le secrétariat général de l’ONU a pressé les autorités libanaises de déployer l’armée le long de la ligne bleue. L’envoyé de Kofi Annan, qui a démarché les dirigeants à cette fin, s’est vu répondre en substance que l’Organisation doit imposer à Israël l’arrêt de ses transgressions et de ses agressions, occupation de Chebaa comprise. La note des AE compare la résolution 1614 à la 1583, prise à l’occasion de la précédente reconduction du mandat de la Finul. Pour relever qu’il n’y a pas de différences sensibles. Si ce n’est que le dernier texte en date souligne avec plus d’insistance que pour le Conseil de sécurité, la ligne bleue atteste le retrait israélien conformément à la résolution 425 (1978). Et appelle au respect de cette ligne bleue dans sa totalité, tout en réitérant le fort soutien du Conseil « à la sûreté régionale, à la souveraineté, à l’indépendance politique du Liban, à l’intérieur de ses frontières reconnues internationalement, sous la seule et exclusive autorité du gouvernement libanais ». Une source gouvernementaliste indique que le Conseil des ministres va étudier la demande onusienne de déploiement de l’armée, conformément à la 1614. Et pourrait former une commission pour préparer les entretiens à ce sujet avec Kofi Annan lors de la visite qu’il doit effectuer à Beyrouth. Le secrétaire général entend en effet s’informer du plan que les autorités libanaises comptent mettre en œuvre pour étendre leur autorité au Sud. Bien entendu, la commission ministérielle envisagée devrait coordonner avec le commandement de l’armée. Selon ce ministre, la tendance officielle serait de se préparer à une application en douceur des injonctions onusiennes, que l’on ne peut défier. En s’aidant d’éléments de la 1614 que l’on peut considérer comme positifs. Et qui s’énumèrent comme suit : - La Finul, qui a accompli deux des trois volets de sa mission, doit encore établir l’ordre et la paix internationaux dans la région. Ce qui est exactement le point de vue du Liban. Qui y voit de plus une promesse de maintien de la Finul, puisqu’elle ne saurait se retirer avant que l’ordre et la paix internationaux ne soient établis dans la région. Autrement dit, avant qu’Israël ne se retire des territoires arabes occupés. - L’avis de Kofi Annan est que la situation ne supporte pas un changement du mandat de la Finul ou sa restructuration et qu’il faut une prorogation sans modifications des effectifs en nombre et en organisation. Un avis d’autant plus important que la résolution précédente, la 1583, prise en janvier 2005, demandait un rapport de clôture du semestre à courir impliquant une recommandation de changement de statut de la Finul. Autrement dit, on s’acheminait en principe vers un tel changement, mais Annan y a fait obstacle, répondant ainsi au souhait du Liban. - La condamnation équilibrée par le Conseil de tous les actes de violence et son inquiétude face à la poursuite des transgressions maritimes, terrestres ou aériennes de la ligne bleue. - Enfin, la reconnaissance implicite d’une présence étatique libanaise au Sud, assortie d’une demande d’envoi de forces supplémentaires suffisantes pour empêcher les débordements dans la zone de la ligne bleue. Le ministre cité conclut en relevant que le gouvernement libanais doit composer avec la demande onusienne, en amenant le Hezbollah à y souscrire. Faute de quoi, le mandat de la Finul serait modifié. Ou même annulé à la fin du semestre. Émile KHOURY

Le palais Bustros a établi, à l’adresse des trois présidents et du commandement de l’armée, une note d’étude sur la récente mission de Geir Pedersen concernant le Sud. On sait en effet que dans la foulée de la récente prorogation semestrielle du mandat de la Finul, le secrétariat général de l’ONU a pressé les autorités libanaises de déployer l’armée le long de la ligne...