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Liban-Sud - Pellegrini, après Pedersen, en mission auprès de Siniora et de Salloukh La Finul redoute un embrasement à la frontière à la veille du retrait israélien de Gaza (photo)

La situation au Liban-Sud était hier au centre de l’activité du Sérail et du palais Bustros où le commandant de la Finul, Alain Pellegrini, a été reçu. Alors que le Premier ministre, Fouad Siniora, s’abstenait, à ce propos, de tout commentaire public au sujet de la résolution 1614 qui réclame le déploiement de l’armée à la frontière tout en prorogeant le mandat de la Finul, le chef de la diplomatie, Fawzi Salloukh, indiquait, lui, que « l’armée est présente au Sud où elle se trouve pour préserver la paix et non pas pour faire la guerre ». Ce n’est cependant pas l’avis des Nations unies, puisque le commandant de la Force intérimaire de paix a expressément demandé à ses interlocuteurs de renforcer les effectifs de l’armée déjà présents au Liban-Sud dans le cadre de la force mixte déployée dans cette partie du pays au lendemain du retrait israélien en mai 2000. C’est ce que notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane, précise en citant des sources libanaises responsables. Le général Pellegrini a affirmé à ce sujet avoir examiné avec M. Salloukh la situation à la ligne bleue qu’il a qualifiée de « calme ». Il devait évoquer le même dossier avec le secrétaire général du palais Bustros, Boutros Assaker. Dans une déclaration à la presse, M. Salloukh a insisté sur le fait que l’armée et les FSI sont déjà déployées au Liban-Sud, et que les forces régulières « sont prêtes à intervenir rapidement en cas de besoin ». Il a également ajouté que l’armée est présente dans cette région « pour préserver la paix et non pas pour faire la guerre ». « Partant, a-t-il précisé, nous n’avons pas besoin de forces pour combattre. Ce que nous voulons, c’est la libération des fermes de Chebaa et des hauteurs de Kfarchouba. » M. Salloukh a en outre appelé les puissances occidentales et le Conseil de sécurité de l’ONU à « exercer des pressions sur Israël afin qu’il exécute les résolutions internationales et à ne pas se contenter de réclamer l’application des résolutions en rapport avec le Liban ». De sources libanaises autorisées, citées par notre correspondant au palais Bustros, on a souligné que le général Pellegrini a insisté dans la plupart des entretiens qu’il a eus récemment avec les responsables libanais sur la nécessité d’élargir la présence de la force mixte jusqu’à la ligne bleue et de renforcer ses effectifs, tout en insistant sur la tension qui prévaut à la frontière. Il leur a affirmé que la situation y était effectivement calme, comme il le répète devant la presse, tout en soulignant qu’elle reste fragile et qu’elle peut à tout moment basculer. Selon le général Pellegrini, des mesures préventives doivent être prises afin d’éviter une éventuelle escalade et une violation de la ligne bleue. Les appréhensions de l’ONU Le commandant en chef de la Finul a cependant affirmé redouter une recrudescence de la violence à la frontière simultanément au début du retrait israélien de Gaza, le 17 août. Toute escalade concomitante à ce retrait déboucherait sur une dégradation de la situation qui, de l’avis de certains attachés militaires occidentaux au Liban, ne restera pas limitée à la bande frontalière mais s’étendra aux régions intérieures libanaises, notamment la Békaa. Les mêmes sources n’ont pas voulu dire si le général Pellegrini a évoqué avec ses interlocuteurs l’affaire des précautions prises par le Hezbollah en prévision d’attaques israéliennes à la veille du retrait de Gaza et dont le député Mohammed Raad avait fait état dans une déclaration à la presse mardi. Incapacité libanaise Elles se sont contentées de préciser que le Hezbollah ne sera « sûrement pas le premier à lancer une attaque contre Israël », et qu’il « reste soucieux de choisir le moment opportun pour ses opérations qui visent des militaires ainsi que des positions israéliennes sur un territoire libanais occupé qui est la région dite des fermes de Chebaa ». Selon les mêmes sources, la récente démarche du représentant du secrétaire général au Liban-Sud, Geir Pedersen, et du général Pellegrini auprès des responsables libanais au sujet de l’application de la résolution 1614 doit être expliquée par le fait que M. Kofi Annan a le sentiment que le gouvernement Siniora est incapable de prendre une décision allant dans le sens des dispositions de cette résolution, notamment l’article 6 dont l’application signifie pratiquement la fin des opérations du Hezbollah à Chebaa. De mêmes sources, on indique que M. Annan est en train d’exécuter les orientations du Conseil de sécurité qui a prévu dans la 1614 des pourparlers avec le gouvernement libanais afin que celui-ci étende l’autorité de l’État jusqu’à la frontière. On relève aussi que c’est bien la première fois que des discussions sont engagées autour d’une résolution du Conseil de sécurité sur le sud du Liban une semaine seulement après son adoption. C’était M. Pederson qui en avait été chargé. Il avait effectué la semaine dernière une tournée auprès des responsables afin de s’enquérir de la disposition du gouvernement libanais à établir un plan en vue d’élargir le champ de déploiement militaire officiel au Liban-Sud, notamment au niveau de la frontière, ainsi que du nombre de militaires nécessaires pour remplacer le Hezbollah dans les secteurs où celui-ci est toujours déployé. M. Pedersen était également chargé d’interroger les autorités sur la date à laquelle ils pensent pouvoir appliquer l’article 6 de la 1614. Il est vrai que celui-ci appelle, comme tous les textes similaires depuis 1978, au déploiement de l’armée au sud du pays, mais il utilise pour la première fois une terminologie nouvelle en insistant sur le fait que l’autorité du gouvernement doit être exercée « seule et pleinement au Liban-Sud », et que « le pouvoir doit contrôler et monopoliser l’emploi de la force sur tout son territoire et prévenir les attaques lancées au-delà de la ligne bleue à partir du Liban ».

La situation au Liban-Sud était hier au centre de l’activité du Sérail et du palais Bustros où le commandant de la Finul, Alain Pellegrini, a été reçu. Alors que le Premier ministre, Fouad Siniora, s’abstenait, à ce propos, de tout commentaire public au sujet de la résolution 1614 qui réclame le déploiement de l’armée à la frontière tout en prorogeant le mandat de la Finul,...