Liban-Syrie - Contacts pour une réunion prochaine de la commission mixte des Affaires étrangères Le trafic des camions de nouveau quasi paralysé aux frontières syriennes (photos)

Six jours après sa décision, lundi dernier, de faciliter le passage des camions à la frontière, le transit semblait à nouveau quasi paralysé hier aux postes-frontières libano-syriens. La file des poids lourds se rendant en Syrie s’étirait aussi bien à Masnaa (Est), qu’aux deux points de passage de Abboudiyé et Arida (Nord), empruntés surtout par les camions transportant des marchandises vers la Turquie et l’Irak. Le secrétaire général du Conseil supérieur libano-syrien, Nasri Khoury, continue de prétendre que le problème au poste-frontière nord est dû à des raisons de « logistique ». M. Khoury a été reçu samedi par le ministre des Affaires étrangères, Faouzi Salloukh, en prévision d’une réunion de la commission mixte des Affaires étrangères prévue dans le Traité de fraternité, de coopération et de coordination signé entre le Liban et la Syrie en 1991. Tout laisse croire, en effet, que la Syrie use de la pression économique à la frontière pour obtenir des avantages politiques, et notamment une coordination des politiques étrangères du Liban et de la Syrie à l’égard de la crise régionale. Au sujet du passage des camions, M. Khoury a invoqué des obstacles « logistiques », affirmant que les accords conclus voici deux ans entre les ministres des Transports des deux pays n’ont pas été respectés. Selon M. Khoury, les heures de travail et le nombre d’inspecteurs vont être augmentés, pour permettre de relever le nombre de poids lourds franchissant la frontière de 170-190 camions par jour à 200-250. Le secrétaire général du Conseil supérieur libano-syrien se réunit aujourd’hui avec le directeur général syrien des douanes, pour examiner la possibilité d’adopter des mesures facilitant le transit proposées par le Liban. Inspection En vis-à-vis, le ministre des Finances, Jihad Azaour, a demandé hier au directeur général des douanes, le colonel Assaad Ghanem, de se rendre aux postes-frontières nord de Abboudiyé et Arida, pour y inspecter la situation. L’officier est revenu en soirée à Beyrouth avec des propositions concrètes, qu’il soumettra ce matin au cours d’une réunion élargie qui se tiendra au ministère des Finances, sous la présidence de M. Azaour. « La blessure », selon Mikati L’ancien Premier ministre, Nagib Mikati, pour sa part, a parlé samedi de la « blessure » qui marque les rapports libano-syriens. Une blessure qui doit être « rapidement guérie par une action commune et permettre un retour à la normale ». Pour M. Mikati, le Liban et la Syrie doivent coordonner leurs politiques du point de vue de la sécurité et en matière d’affaires étrangères. Le président du syndicat des propriétaires de camions frigorifiques, Moussa Bou Ajoui, a affirmé hier après avoir inspecté la situation aux postes-frontières nord que « les inspections se poursuivent normalement ». Il a en même temps adjuré les hommes politiques et la presse de d’abstenir de faire des déclarations pouvant « mettre en doute la réalité de la relation fraternelle libano-syrienne ». Signalons que la Syrie a restitué à leurs propriétaires, hier, trois embarcations de pêcheurs saisies voici quelques semaines, sous prétexte que leurs propriétaires pêchaient dans les eaux territoriales syriennes.