Moawad : Nous ne commettrons pas les péchés de ceux qui nous ont précédés au pouvoir (photo)

C’est un véritable appel que Nayla Moawad a lancé samedi soir, au cours d’un dîner à Ehden en l’honneur des membres de sa machine électorale ; un appel destiné à jeter les bases d’un meilleur avenir, d’une nouvelle conception de la praxis politique. « Je ne voudrais pas que vous oubliiez que sans le partenariat entre Kornet Chehwane, le Courant du futur, le PSP, la Gauche démocratique, le bloc tripolitain et les autres, Michel Aoun serait resté en exil, Samir Geagea en prison, les chambres noires des SR auraient poursuivi toutes leurs violations, et le sang de Rafic Hariri aurait été versé pour rien, comme hier celui de René Moawad », a-t-elle souligné à l’adresse de ses partisans. « Aujourd’hui, nous sommes partenaires au sein du premier pouvoir post-tutelle ; aujourd’hui, nous commençons à forger notre propre destin, à dessiner les contours de l’avenir de notre nation, (…) et j’invite tout le monde, tous les responsables, loyalistes et opposants, gagnants et perdants, à ne jamais oublier à quel point nous avons payé cher le prix de nos conflits autour des points fondamentaux », a poursuivi la ministre des Affaires sociales. Qui s’est engagée, au nom de la nouvelle majorité, à « ne pas traiter les autres comme eux l’avaient fait » ; à « ne pas commettre les mêmes erreurs, les mêmes péchés », à savoir marginaliser, éliminer l’autre, abuser de la revanche… « Nous ne dilapiderons pas les biens de l’État, nous ne nous cacherons pas derrière les réseaux de corruption, et nous vous promettons que nous combattrons cette corruption, nous appliquerons la loi, nous moderniserons les institutions et la société », a promis Nayla Moawad, rappelant que ces mesures-là, elle les ressassait sans cesse lorsqu’elle était dans l’opposition. La ministre avait d’ailleurs commencé son laïus en remerciant les membres de sa machine électorale pour tous les « sacrifices » auxquels ils avaient consenti, « pour le recouvrement de la souveraineté, de l’indépendance et de la libre décision, pour la réconciliation nationale, pour l’intifada contre le système sécuritaire et le pouvoir de tutelle, etc. ».