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Actualités - OPINION

La solidarité gouvernementale à l’épreuve des nominations

Le critère de succès de l’action et de la solidarité gouvernementales sera incontestablement, à partir d’aujourd’hui, la question des nominations auxquelles doit procéder le gouvernement, et en particulier les nominations à la tête des différents services de sécurité. La réforme d’une administration minée par la routine et l’habitude de la concussion sera certainement la pierre angulaire d’un redressement spectaculaire de l’État, si elle réussit. Mais quelles sont les conditions de réussite de cette réforme ? Sur quelles bases va-t-on procéder aux nominations ? Est-ce que les pesanteurs sociologiques et les pressions politiques vont permettre au gouvernement de nommer l’homme qu’il faut à la place qu’il faut ? La règle de la parité, cruciale sur le plan des institutions politiques et des postes de la première catégorie, va-t-elle s’appliquer aux autres échelons ? Va-t-on prendre la liberté de chercher la compétence qu’il faut en dehors des sentiers communautaires battus ? Va-t-on laisser agir les organismes de contrôle administratifs, ou bien les centres de décision politique et le clientélisme vont-ils triompher à nouveau ? Les rivalités entre les trois présidents vont-elles, comme par le passé, paralyser le processus de nominations et le retarder indéfiniment ? La Syrie continuera-t-elle d’avoir son mot à dire dans certains domaines ? Voilà quelques-unes des questions qui vont s’imposer au seuil de cette nouvelle phase de la vie nationale. Enfin, question incidente, mais aux conséquences financières particulièrement lourdes : va-t-on s’attaquer franchement au dossier des fonctionnaires surnuméraires placés à la disposition du président du Conseil ? Vont-ils continuer à se croiser les bras en touchant leur traitement ou va-t-on les remercier, à défaut de pouvoir leur trouver une fonction de substitut ? Pour un ancien haut fonctionnaire, la solution idéale est de confier la question des nominations aux organismes de contrôle, qui seraient assistés d’un conseil d’anciens hauts fonctionnaires et de magistrats à la retraite. Une commission spéciale serait alors chargée d’effectuer une présélection des candidats destinés à certains postes, et qui appartiendraient de préférence à diverses communautés. Le gouvernement choisirait ensuite la personne qu’il faut, de la liste qui lui serait présentée, en accordant la priorité aux personnalités provenant du cadre administratif. Sur la délicate question de l’entente entre le ministre et le directeur général de son département, la même source souligne que, sur le plan administratif, le directeur prime sur le ministre, puisque le premier s’inscrit dans la durée, tandis que le second ne fait que passer et, qu’en outre, il est en général plus sensible aux pressions politiques. Et d’ajouter que toutes les formalités devraient revêtir la signature du directeur général, à charge pour le gouvernement de trancher, en cas de divergences entre un ministre et le directeur général de son département. Le ministre d’État pour le Développement administratif, Jean Oghassapian, prévoit pour sa part l’adoption du principe de l’alternance dans l’attribution d’un poste à une communauté déterminée. Par ailleurs, dans certains milieux gouvernementaux, on revient à l’idée de la privatisation de certaines fonctions publiques, dont les titulaires ne seraient plus intégrés à l’Administration, mais engagés sous contrat. Émile KHOURY
Le critère de succès de l’action et de la solidarité gouvernementales sera incontestablement, à partir d’aujourd’hui, la question des nominations auxquelles doit procéder le gouvernement, et en particulier les nominations à la tête des différents services de sécurité. La réforme d’une administration minée par la routine et l’habitude de la concussion sera certainement la...