Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

Liban-ONU La 1559, par le côté déploiement de l’armée…

Le mot fameux attribué à Nasser en juin 67 : « Nous les attendions à l’Est, ils sont venus de l’Ouest… » On attendait la 1559 du côté du désarmement du Hezbollah comme des camps palestiniens. Mais c’est par l’autre bout que l’ONU veut la prendre. En exigeant du Liban qu’il déploie son armée le long de la ligne bleue. Apparemment, on accorde de la sorte au Liban le délai, le sursis qu’il estime nécessaire pour trouver une solution assurant le respect de la résolution internationale tout en évitant discorde intérieure et déstabilisation. Mais comme en réalité les choses sont mélangées, interdépendantes, il est évident que le déploiement des forces régulières implique la mise à l’écart du bras armé du Hezbollah. Quoi qu’il en soit, le souhait libanais d’une prorogation routinière du mandat semestriel de la Finul se trouve abruptement démenti. À l’issue de la résolution 1614, qui étend cette mission jusqu’au 31 janvier prochain, Kofi Annan a confié à son représentant au Liban-Sud, Pedersen, le soin d’adresser aux Libanais un avertissement sans équivoque. Il leur faut entamer sans tarder un débat technique pour arrêter les moyens à mettre en œuvre afin de déployer l’armée dans la bande frontalière. Cela conformément aux injonctions du Conseil de sécurité. Pedersen a donc vu les trois présidents puis le ministre des Affaires étrangères, qui a pris acte sur le plan formel de la notification onusienne. Mais Faouzi Salloukh n’en a pas moins tenu à développer la position libanaise (de réserve) connue. À savoir qu’il faut d’abord qu’Israël cesse ses transgressions. En rappelant que dès le retrait israélien du 25 mai 2000, en application de la 425, le Liban avait fait valoir à l’ONU qu’Israël continuait à violer sa souveraineté, par terre, par mer et par la voie des airs. Il n’a cessé depuis lors de demander qu’au lieu de faire pression sur lui pour le désarmement de la Résistance, l’ONU devrait s’efforcer de mettre un terme aux agressions israéliennes. Ajoutant, comme on sait, que le retrait n’était pas complet, puisque Israël continuait à occuper Chebaa. Dont il devrait se retirer puisque en tout cas ce territoire, qu’il soit libanais ou syrien, ne lui appartient pas. Et précisant que le Liban et la Syrie étaient d’accord. Un point qui suscite toutefois des doutes. Ainsi, Terjé Roed-Larsen, qui tenait un point de presse commun avec Farouk el-Chareh au sujet de l’exécution de la première partie de la 1559, avait répété, en réponse à une question, que selon les documents en possession de l’ONU, Chebaa est terre syrienne. Or, à ce moment précis, le ministre syrien des Affaires étrangères n’avait rien dit, rien objecté… C’est son homologue libanais de l’époque, Mahmoud Hammoud, qui avait répondu à l’émissaire d’Annan pour certifier que Chebaa est bien libanaise. Mais sans mentionner de documents ou de certificats syriens officiels confirmant cette libanité et qui, d’ailleurs, auraient dû être évidemment communiqués à l’ONU. Le ministre libanais, pressé de questions par des politiciens locaux, sur l’existence de ces preuves, n’y avait pas répondu. Il convient de signaler qu’à la suite de la 1614 et des pressions internationales pour le déploiement, des pôles appartenant à la majorité parlementaire pressent le gouvernement de demander à l’ONU la formation d’une commission internationale qui serait chargée de tracer, une fois pour toutes, les frontières entre le Liban et la Syrie. Ce qui résoudrait plusieurs cas particuliers, dont celui de Chebaa. Ou encore Deir el-Achaër et Kaa. La commission technique dépêchée par Annan pour vérifier sur le terrain le retrait syrien, a signalé plusieurs points douteux. Mais évidemment sans se prononcer, faute de cartes homologuées. Pour la petite histoire, que rappelle un cadre militaire, le Liban et la Syrie avaient formé dès 1964 trois commissions mixtes pour régler les litiges frontaliers. Ces commissions travaillaient en fait par à-coups, selon l’état des relations entre les deux pays. Elles ont pratiquement disparu lorsque la guerre intestine a éclaté en 1975. Après le retrait syrien, le commandement de l’armée, fort des conclusions de ces commissions et de nombre de techniciens, a adressé une note circonstanciée au ministère des Affaires étrangères. Pour bien l’éclairer sur le dossier et le prier d’agir en vue de la formation d’une nouvelle commission mixte du tracé. Dont le travail est rendu en réalité encore plus nécessaire que pendant toute la durée de la présence militaire syrienne au Liban, les frontières baignant pratiquement dans le flou. Les bornes, quand elles existaient, remontaient à des temps lointains. On en a ainsi retrouvé, justement, du côté de Deir el-Achaër. Quoi qu’il en soit, beaucoup estiment que la régularisation frontalière permettrait en fait de mieux contrer Israël, au sujet de Chebaa. Philippe ABI-AKL
Le mot fameux attribué à Nasser en juin 67 : « Nous les attendions à l’Est, ils sont venus de l’Ouest… » On attendait la 1559 du côté du désarmement du Hezbollah comme des camps palestiniens. Mais c’est par l’autre bout que l’ONU veut la prendre. En exigeant du Liban qu’il déploie son armée le long de la ligne bleue. Apparemment, on accorde de la sorte au Liban le délai,...