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Actualités - CHRONOLOGIE

Que pouvaient faire les habitants du Sud… ?

« L’État assume une série de responsabilités, tout au long de la guerre. Sans proposer de solutions, il s’est contenté d’abandonner les sudistes, qui se sont laissé aller à leur instinct de conservation. Dès lors que l’État a ployé sous la pression et a abandonné ses positions, on ne pouvait plus rien demander aux citoyens », affirme Michel Aoun sur la question des réfugiés en Israël. « Il faut déterminer, aujourd’hui, les responsabilités de l’État et des individus. Que les juges tranchent ensuite à la lumière des responsabilités de chacun. On ne peut pas envisager le procès d’une manière partielle. Il faut que le cadre du procès, que ses éléments soient complets. Il y a beaucoup de nuances qui, une fois révélées, peuvent faire la différence. Ainsi, on ne peut pas traiter de la même manière un homme qui a pris les armes pour se défendre et un autre qui a initié des attaques contre un autre village, à titre d’exemple », dit-il. « Malheureusement, les expériences du passé expliquent ce qui s’est passé au Sud. Après l’assassinat de Kamal Joumblatt, il y a eu des invasions et des massacres de chrétiens dans la Montagne, par méprise. En 1983, ces massacres se sont poursuivis dans la Montagne. Puis en 1985, Walid Joumblatt a continué sur sa lancée dans l’Iqlim, et les fondamentalistes ont brûlé les villages de Majdelioun jusqu’à Lebaa à l’est de Saïda, semant la panique dans la région », rappelle-t-il. « Le cabinet nous a indiqué, à l’époque, que l’armée n’assurerait qu’une présence symbolique dans la région et qu’il était lui-même responsable de la préservation de la sécurité, par le biais d’une entente entre les membres du gouvernement, et avec, en prime, une garantie syrienne. La garantie syrienne a ensuite disparu, et les villages, parmi lesquels Abra, ont été détruits. L’armée est montée à Jezzine et nous avons incité les jeunes à s’enrôler dans l’institution militaire pour protéger la région », se souvient Michel Aoun. « Toute la région est restée à l’abri des problèmes, jusqu’à ce que l’armée se retire en 1995, ouvrant la voie à l’entrée des troupes d’Antoine Lahd. Et, avec le retrait israélien, les habitants de Jezzine se sont retrouvés devant les tribunaux ou réfugiés en Israël. Qu’ont-ils pensé lorsque l’armée s’est retirée ? Que la région avait été abandonnée aux mains d’Israël et de Lahd. Comment les habitants de Jezzine ont-ils pu croire que l’État voulait les protéger, alors qu’il a ordonné à l’armée de se retirer ? Toutes ces questions doivent être enfin dévoilées à l’opinion publique. »
« L’État assume une série de responsabilités, tout au long de la guerre. Sans proposer de solutions, il s’est contenté d’abandonner les sudistes, qui se sont laissé aller à leur instinct de conservation. Dès lors que l’État a ployé sous la pression et a abandonné ses positions, on ne pouvait plus rien demander aux citoyens », affirme Michel Aoun sur la question des réfugiés...