Les évêques maronites rendent hommage à la « sagesse » du Premier ministre Face à l’urgence, Siniora acculé à multiplier les gestes forts

À l’étranger, la communauté internationale, avec en tête la troïka-mère américano-franco-saoudienne, ne se contente pas de soutenir Fouad Siniora : elle a en lui une profonde confiance, qu’elle traduit concrètement par beaucoup de patience en ce qui concerne, notamment, les obligations internationales du gouvernement. À l’intérieur, les louanges, les bénédictions, les encouragements se multiplient en sa faveur. Les derniers en date étaient, hier, ceux de la Banque mondiale – prête à lui apporter tout l’appui nécessaire pour sa dynamique de réforme –, de Nagib Mikati, et, surtout, des évêques maronites, qui ont loué « la sagesse et la souplesse » du Premier ministre. Très rarement, un locataire du Sérail a bénéficé d’une telle baraka. Mais cet état de grâce alors que son cabinet n’a même pas un mois oblige : talonné par l’urgente application de la légalité internationale et la non moins cruciale reconstruction d’un État rongé jusqu’aux sangs par trente ans de tutelle, Fouad Siniora se trouve condamné à agir, concrètement et ostensiblement. À multiplier les gestes forts, tant à l’adresse des grandes capitales qu’à celle des Libanais, partagés aujourd’hui entre le désenchantement, la peur et le ras-le-bol.