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Lahoud, Berry et Siniora assisteront aujourd’hui aux obsèques du roi Fahd à Ryad L’hommage de la classe politique libanaise au « parrain » de Taëf(photo)

La disparition, hier, du roi d’Arabie saoudite, Fahd ben Abdel Aziz, aura spécialement marqué le Liban. Alors que le pays va observer un deuil officiel de trois jours, la République sera représentée au plus haut niveau aujourd’hui aux obsèques du monarque, puisque le président Émile Lahoud se rend à Ryad à la tête d’une délégation comportant le président de la Chambre, Nabih Berry, le Premier ministre, Fouad Siniora, et les ministres Tarek Mitri, Michel Pharaon, Mohammed Safadi, Faouzi Salloukh et Charles Rizk. Dans le même temps, la classe politique libanaise saluait la mémoire d’un « grand leader modéré qui a défendu les causes arabes », mais surtout d’un roi qui a « essentiellement contribué à mettre un terme aux guerres libanaises », et qui fut l’un des pères internationaux de l’accord de Taëf, dont l’application est d’actualité aujourd’hui sur la scène locale. Elle a également souhaité « le succès » à son successeur, Abdallah ben Abdel Aziz. Le sommet arabe reporté L’activité sociopolitique du pays ne sera pas seulement affectée par le deuil de trois jours (jusqu’à demain) décidé par Siniora, qui a enjoint à toutes les administrations publiques de fermer leurs portes aujourd’hui. Les chaînes de télévision et de radio devront également modifier leurs programmes en fonction des circonstances, alors que des institutions comme Dar el-Fatwa ou Makassed ont décidé de geler toutes leurs activités durant cette période. L’Association des banques a également annoncé la fermeture aujourd’hui de tous les établissements bancaires. Parallèlement, le ministre des Affaires étrangères et des Émigrés, Faouzi Salloukh, a annulé son départ pour Charm el-Cheikh, la réunion des ministres arabes, comme d’ailleurs le sommet arabe dans son ensemble, qui devaient s’y tenir tout au long de ces deux jours, ayant été reportés d’une semaine. Enfin, l’ambassade d’Arabie saoudite au Liban a annoncé qu’elle recevra les condoléances à partir de demain et pour une durée de trois jours. « Un grand frère pour le Liban », selon Lahoud Le président de la République, Émile Lahoud, a d’emblée déploré la disparition d’un « grand frère pour le Liban, qui a défendu les Libanais et contribué à mettre fin aux guerres sur leur territoire ». « C’était un symbole de la solidarité arabe, ses positions ayant eu une grande influence sur un nombre important de résolutions internationales », a-t-il également dit à propos de celui « qui a permis à l’économie saoudienne de se développer, et qui a donné à son pays une place de premier ordre sur la scène arabe et internationale ». « Une grande perte », a-t-il conclu. De son côté, le président de la Chambre, Nabih Berry, a envoyé des lettres de condoléances à la famille royale, alors que le Premier ministre, Fouad Siniora, a rappelé comment le roi défunt a « accueilli les députés libanais à Taëf en 1989 où une solution au conflit interne libanais a été trouvée, ce qui a permis de jeter les bases d’une paix et d’une entente qui ont survécu malgré de grands cataclysmes, dont le plus important a été le martyre du président Rafic Hariri, l’ami du grand roi ». Il a également souligné son rôle dans la reconstruction et la stabilité du Liban. Le chef du bloc parlementaire du Futur, Saad Hariri, qui porte également la nationalité saoudienne, s’est immédiatement rendu en Arabie afin de participer, aujourd’hui, aux obsèques du roi Fahd. Dans un communiqué, le député de Beyrouth a souligné « l’affection paternelle et fraternelle du défunt envers l’État et le gouvernement libanais, et en particulier le président martyr Rafic Hariri », avant d’ajouter : « Le roi Fahd a soutenu le Liban et son peuple dans les moments les plus difficiles, sans jamais renoncer à son engagement » en faveur du Liban. Les députés du bloc Hariri ont tenu le même discours axé sur les réalisations du monarque, Walid Eido évoquant « un symbole de la sagesse, de la modération et de l’ouverture », tout comme Ahmed Fatfat et Michel Pharaon, ce dernier mettant en exergue « l’inquiétude dans laquelle ce décès laisse le monde arabe dans cette période historique ». « Il a marqué l’histoire de son pays par ses positions courageuses », a-t-il ajouté. « Une référence dans les moments difficiles » Le reste de la classe politique, peut-être moins lié à la famille régnante saoudienne, a tenu des propos non moins expressifs. Le député de Baalbeck, Hussein Husseini, a ainsi exprimé « la gratitude des Libanais » envers Fahd ben Abdel Aziz qui a eu un « rôle inoubliable dans l’instauration de la paix au Liban ». Les anciens Premiers ministres ont adopté en série des positions tout aussi reconnaissantes, Sélim Hoss saluant la mémoire du « promoteur de la renaissance saoudienne moderne », alors que Omar Karamé se déclarait certain de voir le nouveau roi Abdallah avancer sur la voie de son prédécesseur « au service des causes arabes », et que Nagib Mikati déplorait la disparition d’un « modéré » qui a contribué à donner au monde « une image rayonnante de l’islam », et qui a été « à la base du développement économique, éducatif et administratif de l’Arabie saoudite ». « Il était pour nous une référence essentielle dans les moments de difficulté », a ajouté pour sa part Rachid Solh. En bon ministre des Travaux, Mohammed Safadi a évoqué le grand passé du roi en matière de construction, notamment au sein du royaume saoudien. « Sa disparition constitue une grande perte pour le monde arabe et islamique qui a grandement besoin de réformateurs », a-t-il dit. De son côté, l’ancien vice-président du Conseil des ministres, Issam Farès, a affirmé que « les Libanais, quelles que soient leurs appartenances religieuses ou politiques, n’oublieront jamais ce que leur a offert le grand disparu ». Une assertion confirmée par la position du vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel Amir Kabalan, qui a rappelé le « grand » parcours du défunt « dont la vie est marquée par la générosité et les efforts en faveur de l’Arabie saoudite » et des musulmans. Le Hezbollah a également mis en relief « le respect que portent les Libanais » au monarque disparu, alors que le chef du PSP, Walid Joumblatt, a rappelé le soutien de Fahd aux Libanais lors de l’invasion israélienne de 1982, lorsque Beyrouth était assiégée, ainsi que son rôle dans la naissance de l’accord de Taëf. Un rôle salué également par le député de Tripoli, Misbah Ahdab, les ministres Tarek Mitri et Mohammed Khalifé, et le président du parti Kataëb, Karim Pakradouni. Quant au président de l’Ordre des journalistes, Melhem Karam, il a mis en exergue les qualités exceptionnelles du leader défunt, espérant que le nouveau roi Abdallah ben Abdel Aziz suivra le modèle institué par les pères fondateurs du royaume.

La disparition, hier, du roi d’Arabie saoudite, Fahd ben Abdel Aziz, aura spécialement marqué le Liban. Alors que le pays va observer un deuil officiel de trois jours, la République sera représentée au plus haut niveau aujourd’hui aux obsèques du monarque, puisque le président Émile Lahoud se rend à Ryad à la tête d’une délégation comportant le président de la...