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Actualités - OPINION

ÉCLAIRAGE La secrétaire d’État aurait évoqué un projet de retrait des fermes de Chebaa Les trois dossiers de Mme Rice et … un sursis pour le Liban

La visite surprise de la secrétaire d’État américaine, Condoleezza Rice, à Beyrouth a suscité de multiples interrogations dans les milieux politiques libanais, notamment au sein du Hezbollah qui ne voit pas d’un bon œil les interventions américaines répétées auprès des leaders libanais. Le parti a aussitôt lancé ses antennes dans toutes les directions, pour tenter de connaître les détails des entretiens de la responsable US avec ses interlocuteurs libanais. Selon les échos parvenus au Hezbollah, la secrétaire d’État aurait pratiquement entendu le même langage auprès des trois principaux responsables libanais, les présidents Lahoud, Berry et Siniora, qu’elle a rencontrés pour respecter la hiérarchie officielle libanaise. Selon des sources bien informées, les thèmes abordés avec les responsables libanais tournaient autour de trois dossiers essentiels : l’implantation des Palestiniens, le désarmement du Hezbollah et les relations libano-syriennes. Dans le premier sujet, le chef de l’État, Émile Lahoud, aurait répété ce qu’il avait déjà déclaré au prédécesseur de Mme Rice, Colin Powell, et même tout récemment au chef de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, autrement dit un refus total de l’implantation des Palestiniens au Liban. Pour les Libanais, c’est, à la fois, une question de principe et le désir d’éviter des problèmes internes. Ce sujet, aurait ajouté M. Lahoud, ne doit en aucune façon être abordé, même si le Liban est prêt à améliorer les conditions de vie des Palestiniens dans les camps de réfugiés. Au sujet du désarmement du Hezbollah, Mme Rice a perçu chez les responsables libanais une même détermination à refuser un désarmement par la force. Les échos parvenus au Hezbollah laissent entendre que même le général Aoun aurait refusé un tel procédé, donnant la priorité au dialogue interne, alors que le président Lahoud a insisté, auprès du chef de la diplomatie américaine, sur le fait qu’un désarmement par la force entraînerait une nouvelle guerre civile au Liban. Le Premier ministre, Fouad Siniora, aurait insisté sur la nécessité d’ouvrir un débat, dans le calme et loin des pressions, avec le Hezbollah et toutes les autres parties libanaises. Et Mme Rice aurait, tacitement en tout cas, accepté d’accorder un répit au Liban à ce sujet. Les Américains continueront donc de réclamer l’application de la résolution 1559, mais ils n’insisteront pas, au moins au cours des prochains mois, sur l’urgence de la question. Mais les Américains auraient aussi alerté les Libanais sur l’existence d’un éventuel plan de retrait israélien par étapes des fermes de Chebaa, ce qui devrait, selon eux, affaiblir la légitimité de la résistance du Hezbollah et accélérer le processus d’application de la 1559. Les Américains sont donc prêts à laisser faire les Libanais et resteront vigilants au sujet de l’évolution de la situation. En tout cas, toujours selon les mêmes sources, le Hezbollah n’aurait pas l’intention de réchauffer la situation le long de la frontière libano-israélienne, pour éviter une réaction de refus de la part des citoyens. Reste le troisième dossier, celui des relations libano-syriennes. À ce sujet, Mme Rice aurait émis le souhait que le chef de l’État utilise ses bonnes relations avec les responsables syriens pour les améliorer. Mais une telle démarche ne peut se faire qu’avec l’accord du gouvernement et, apparemment, la prochaine visite de Fouad Siniora à Damas, prévue juste après la fin du débat de confiance au Parlement, serait sérieusement préparée, dans une volonté réelle de la part des autorités libanaises d’assainir le climat avec la Syrie. De l’avis des observateurs, la visite de Rice a donc été positive, les Américains ayant écouté le point de vue libanais et accepté de donner une chance au dialogue interne. Mais pour le Hezbollah, il ne s’agit que d’un simple sursis… Alors que les poseurs de bombes ne semblent pas avoir lâché prise. Scarlett HADDAD
La visite surprise de la secrétaire d’État américaine, Condoleezza Rice, à Beyrouth a suscité de multiples interrogations dans les milieux politiques libanais, notamment au sein du Hezbollah qui ne voit pas d’un bon œil les interventions américaines répétées auprès des leaders libanais. Le parti a aussitôt lancé ses antennes dans toutes les directions, pour tenter de connaître...