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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-Syrie - Mikati réaffirme que la portée des mesures syriennes est politique Siniora en principe dimanche à Damas pour régler la crise des frontières

Le Premier ministre, Fouad Siniora, se rend « en principe » demain à Damas pour des entretiens de la plus haute importance sur l’état des relations bilatérales entre les deux pays, qui se sont gravement dégradées après le départ des forces armées syriennes du Liban, fin avril. M. Siniora a justifié cette réserve en affirmant que ce voyage est lié au vote de confiance. « Je ne peux effectuer cette visite avant que le gouvernement n’obtienne la confiance », a-t-il dit. La visite de M. Siniora en Syrie, où il sera accompagné des ministres des Finances et de l’Économie, Jihad Azaour et Samir Haddad, est impatiemment attendue par les milieux économiques, et des dizaines de milliers de cultivateurs, industriels et commerçants libanais dont les affaires ont périclité après la fermeture par la Syrie de ses frontières avec le Liban, pour des motifs où le sécuritaire, d’abord mis en avant par Damas, est étroitement lié au politique, comme l’a réaffirmé hier l’ancien chef de gouvernement, Nagib Mikati, un proche du président syrien. « J’avais dit que la crise des frontières avec la Syrie est justifiée en apparence par des questions de sécurité, mais que Dieu sait quel en est le fond ! » a réaffirmé hier M. Mikati. Et d’ajouter : « Le ministre syrien des Affaires étrangères a affirmé que cette crise a une portée politique. Partant, il nous faut régler les questions politiques en suspens pour rétablir les rapports entre le Liban et la Syrie à leur état normal. » Les organismes économiques Réunies au grand complet sous la présidence de M. Adnane Kassar, président de la Fédération de chambres de commerce libanaises, les organismes économiques ont affirmé dans un communiqué « qu’ils suivront avec grand intérêt la visite en Syrie du président du Conseil », en espérant que cette visite sera « le préalable à un rétablissement des relations entre le Liban et la Syrie à leur niveau fraternel normal, dans l’intérêt des deux États ». « Les organismes économiques, a ajouté le communiqué, considèrent que la persistance de la crise des frontières aura des effets négatifs sur le plan national, et sur le plan des relations fraternelles entre le Liban et la Syrie. Partant, ils appuient tout ce qu’entreprendra à ce sujet le Premier ministre et insistent sur la nécessité d’accélérer les contacts avec les autorités syriennes concernées pour rétablir le mouvement de transit frontalier à son niveau normal, et prendre les mesures destinées à faciliter le mouvement économique et commercial, sans négliger les mesures de sécurité aux frontières. » Sans renier ce ton accommodant, les partisans d’une plus grande fermeté de ton continuent à élever la voix, redoutant que la levée du blocus syrien soit assortie de conditions portant atteinte à la dignité du Liban. Ainsi, le député Gebrane Tuéni a invité les responsables à ne pas céder au « chantage » syrien, et à prendre leurs dispositions pour que le pont maritime et aérien destiné à compenser le blocus syrien soit mis en place le plus tôt possible. M. Tuéni pense que le Liban est en droit de saisir de cette question la Ligue arabe et, éventuellement, les Nations unies pour les torts économiques que le blocus syrien lui occasionne. Changement de ton ? En attendant la visite de M. Siniora, les mesures syriennes à la frontière restent inchangées, encore que certains observateurs ont voulu voir un assouplissement de Damas dans la décision, connue hier, d’accorder aux cadres libanais travaillant dans des sociétés internationales implantées en Syrie un délai d’un mois pour régulariser leur situation, et obtenir les permis de séjour et de travail nécessaires. Mais à la veille de la visite attendue de M. Siniora, le ton de la presse syrienne n’est pas encourageant. C’est ainsi que le quotidien al-Baas, porte-parole du parti au pouvoir en Syrie, s’est interrogé, dans un article paru jeudi, sur les chances de M. Siniora de réussir à assainir les relations libano-syriennes, « alors qu’il appartient au Bloc parlementaire du futur, dont les orientations sont différentes et dont les médias ne ratent pas une occasion d’attaquer la Syrie ». Les bonnes relations que les responsables libanais affirment vouloir instaurer entre le Liban et la Syrie « sont clairement en retrait par rapport à ce qu’elles étaient », a affirmé al-Baas qui, par ailleurs, a accusé « des responsables libanais » d’avoir fermé l’œil sur une réunion à Beyrouth de l’organisation des Frères musulmans (connue au Liban sous l’appellation Jamaa islamiya), hostile à la Syrie. On rappelle aussi que la Syrie réclame l’indemnisation des familles de 27 ouvriers syriens tués dans une vague de violence qui a suivi l’assassinat de Rafic Hariri, ainsi que de plusieurs centaines d’ouvriers blessés.
Le Premier ministre, Fouad Siniora, se rend « en principe » demain à Damas pour des entretiens de la plus haute importance sur l’état des relations bilatérales entre les deux pays, qui se sont gravement dégradées après le départ des forces armées syriennes du Liban, fin avril.
M. Siniora a justifié cette réserve en affirmant que ce voyage est lié au vote de confiance. « Je ne...