Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Débat de confiance - Les interventions se poursuivront aujourd’hui et seront conclues par le vote Appels à des relations normales avec la Syrie et polémique Hezbollah-CPL au cœur de la troisième séance (Photo)

Le débat de confiance reprendra aujourd’hui à 10h30, et 18 députés devraient encore s’exprimer à la tribune de l’hémicycle. Le vote de confiance est prévu dans la journée, sans doute en séance nocturne (Fouad Siniora pourra donc, en principe, se rendre dimanche à Damas). Les parlementaires pourront ainsi continuer à disséquer les nombreux engagements pris par le cabinet Siniora et que le Premier ministre a détaillés jeudi dans son discours de politique générale. Les députés pourront continuer, comme hier, à réclamer des relations « normales » avec la Syrie, à évoquer les problèmes liés à la sécurité ou se pencher sur le devenir des armes du Hezbollah. Et sans doute la polémique entre le parti de Dieu et le CPL autour des réfugiés libanais en Israël continuera-t-elle, également comme hier, de faire jaser. C’est le FL Georges Adwan qui a ouvert hier à 18h00 la troisième séance du débat de confiance. Pour lui, il existe aujourd’hui un réel champ des possibles, « puisque le Liban-Sud a été libéré et qu’il y a eu le 14 mars », avec toutes les conséquences que l’on connaît – retour d’exil, désembastillement, etc. Il a évoqué ensuite les 194 projets que recèle la déclaration ministérielle, espérant les voir appliqués. Il s’est notamment arrêté sur la loi électorale, révélant que son bloc allait faire deux propositions, l’une basée sur la circonscription uninominale, l’autre sur le mohafazat et la proportionnelle. Georges Adwan a consacré une large partie de son intervention au dossier sécuritaire. Souhaitant d’abord que toutes les vérités éclatent au grand jour et qu’aucun crime ne soit oublié – « la lumière autour de l’assassinat de Ramzi Irani permettrait peut-être de comprendre beaucoup de choses », a-t-il dit –, il a demandé au ministre de l’Intérieur, Hassan Sabeh, de frapper de nouveau un grand coup « d’une main de fer », de restituer à l’État son prestige et d’œuvrer pour l’application de la loi. Il a appelé le premier policier du Liban à révéler et définir les îlots de sécurité. « Mais tout le monde sait où ils se trouvent », a remarqué Marwan Hamadé en souriant jaune. Le député du Chouf s’est en outre arrêté sur des incidents nombreux et « honteux », allant, dans une démarche inédite, jusqu’à y inclure son propre bloc parlementaire, les FL. « À la réélection du président de la Chambre, les tirs étaient légion, et il y a eu 4 morts. Je sais combien vous étiez contre cela », a-t-il dit à Nabih Berry. « Au moment de l’adoption de la loi d’amnistie pour Samir Geagea, il y a eu également des tirs nourris de la part de nos partisans, malgré les mises en garde répétées des FL. Idem en ce qui concerne les détenus de Denniyé et de Majdel Anjar », a-t-il ajouté, rappelant également la mort de deux personnes, récemment, à Dahr el-Aïn. « On ne sait toujours pas qui les a tués, ce qu’il est devenu et où il se cache », a déploré Georges Adwan, avant d’affirmer que « sans stabilité, il ne peut y avoir de reconstruction ». Il a appelé à accélérer les nominations sécuritaires, à mettre un réel terme au fléau des écoutes et à en finir avec « les îlots financiers ». Le député FL a été suivi à la tribune par son collègue aouniste du Metn, Ibrahim Kanaan, qui a réaffirmé « notre droit à savoir où l’argent public a disparu ces quinze dernières années. La vérité doit être le seul critère entre vous et nous », a-t-il insisté auprès des membres du gouvernement, s’arrêtant notamment sur les 60 milliards de dollars « dépensés en faveur de la tutelle ». Il a en outre appelé à l’adoption d’une loi ultrareprésentative, « après quoi il faudra dissoudre cette Assemblée et réorganiser de nouvelles élections sur base de cette loi ». Ibrahim Kanaan a réaffirmé l’importance et l’urgence d’un audit financier, demandant également une révision des accords syro-libanais et relevant la contradiction entre « respect des résolutions internationales » et « protection de la Résistance ». Mais là où la polémique a réellement surgi, c’est lorsqu’il a repris l’antienne développée la veille par son chef de bloc, Michel Aoun, sur les réfugiés libanais en Israël. Ibrahim Kanaan a cité des propos datant d’avant le retrait israélien du Liban-Sud et qu’il a attribués à Hassan Nasrallah : « Nous égorgerons tous les collaborateurs dans leurs lits », précisant ensuite que ces menaces, selon leur auteur, ne concernaient que les militaires. Le député du Metn, à qui Nabih Berry a dit que ces propos n’ont pas existé, s’est attiré une réponse en règle de son collègue de Baabda, le hezbollahi Ali Ammar. « J’aurais souhaité qu’il rappelle le contexte et la date de ces propos », a-t-il dit, regrettant que l’on s’en prenne ainsi au secrétaire général du Hezb et à tout ce qu’il représente. « C’est comme si vous vouliez que la Résistance regrette son civisme pendant cette période », a-t-il dit. La polémique ne s’est pas arrêtée là. Le député hezbollahi de la Békaa, Hussein Hajj Hassan, a affirmé à son tour que « le “collaborationniste” ne connaît ni identité ni confession », et condamné le fait que l’on fasse passer « ces collaborateurs, ces assassins qui travaillent pour les services israéliens pour des victimes ». Il a ensuite axé son intervention sur les problèmes endémiques de l’agriculture. Le député PSP Waël Bou Faour a commencé par assurer que ce gouvernement et sa déclaration représentent un « projet d’entente et de sauvetage », qui pave la voie à « une équation en or, qui réunit arabité et démocratie, résistance et réconciliation ». Il a réclamé l’abaissement de l’âge de vote, parce que les jeunes ont prouvé qu’ils étaient « une force de changement et de libération ; ce sont eux qui ont forgé la libre décision nationale place des Martyrs », a-t-il souligné. La députée de Beyrouth, Solange Gemayel, a indiqué qu’elle « comprend le principe de résistance au Liban, une Résistance libanaise en faveur d’objectifs libanais, sans lien avec une quelconque sécurité panarabe. Une Résistance qui contribue à protéger le Liban contre les agressions israéliennes, qui contribue également à récupérer les fermes de Chebaa et ramener des geôles israéliennes les prisonniers libanais. Avec une telle Résistance, au cahier des charges clair et net, nous pourrions nous adresser franchement à la communauté internationale et au Conseil de sécurité pour leur dire que nous allons travailler, de gouvernement à gouvernement, au dessin de la frontière libano-syrienne pour confirmer la libanité des fermes de Chebaa. Ainsi, nous serions directement concernés par l’application de la résolution 1559 », a-t-elle déclaré. Pour sa part, le député aouniste de Jbeil, Abbas Hachem, a appelé le gouvernement à œuvrer au tissage de liens amicaux avec la Syrie. Le député du Courant du futur de Beyrouth, Agop Kassardjian, a invité l’équipe Siniora à initier le dialogue et le débat autour du devenir des armes du Hezbollah. Une polémique arméniano-arménienne l’a également opposé à son collègue de Zahlé, Georges Kassarji. Le député Kassem Abdel-Aziz (Courant du futur, Denniyé) a assuré que le peuple libanais était avide de relations normales avec la Syrie. Le député Nicolas Ghosn (Courant du futur, Koura) a jugé que le gouvernement allait réaliser ce sur quoi il s’est engagé, regrettant toutefois qu’aucun parlementaire grec-orthodoxe n’ait été nommé ministre. Le député Hassan Yaacoub (bloc Skaff, Zahlé) a demandé que les corrompus et les corrupteurs soient sanctionnés, et qu’un grand ménage, global, soit fait afin « de réformer sur des bases solides ». Quant à l’ancien ministre Samir Jisr, député du Courant du futur de Tripoli, il a appelé à des relations équilibrées, et d’égal à égal entre le Liban et la Syrie. Et il a été le dernier à s’exprimer, appelant le gouvernement à mettre sur pied une cellule d’urgence, chargée de trouver des solutions de rechange (aérienne ou maritime) au blocus terrestre imposé par la Syrie aux marchandises libanaises.
Le débat de confiance reprendra aujourd’hui à 10h30, et 18 députés devraient encore s’exprimer à la tribune de l’hémicycle. Le vote de confiance est prévu dans la journée, sans doute en séance nocturne (Fouad Siniora pourra donc, en principe, se rendre dimanche à Damas). Les parlementaires pourront ainsi continuer à disséquer les nombreux engagements pris par le cabinet Siniora...