La politique tient parfois du théâtre de boulevard. Mais en plus cruel. Y avait qu’à regarder cette semaine le pince-fesses organisé à l’aéroport après la libération effective de Samir Geagea. À peine sorti de son boui-boui immonde de chez les bidasses, le Tondu, hâve et amaigri, a été plongé sans
aucune préparation biologique au milieu d’une classe
politique surchargée en triglycérides. Le choc des molécules ! Pas facile de serrer la paluche de ceux qui s’étaient empiffrés jusqu’à l’indigestion pendant que le
patron des « Fleus » pipait son riz à l’eau au fond de sa
cellule avec vue imprenable sur les égouts du ministère du Koullouna.
Une belle brochette d’invités ! Il y avait tout ce que le
barnum libanais a pu rassembler de convives qui, en 15
années de guerre, avaient mis autant d’énergie à se
massacrer que ce jour-là à se bécoter et se peloter. Bon, ce n’est pas ça qui allait ressusciter les victimes des uns et des autres, mais si les bourreaux se sentent déjà mieux…
Forcément, il y avait bien quelques moutons noirs qui n’avaient pas jugé bon de se déplacer. Comme Istiz Nabeuh qui a dépêché le pauvre Michel Moussa, son alibi chrétien pour les corvées. D’autres pestiférés n’ont même pas été conviés au raout : le Pakradon à lunettes et Nader Susucre, deux derviches tourneurs, qui ont finalement mal calculé l’axe de la girouette. Sans oublier le Sayyed barbu, qui, lui, en revanche, calcule bien la racine carrée de 1559,
multipliée par 10 452…
Mais à partir d’aujourd’hui, une nouvelle pièce s’annonce dans laquelle Si-Signore fera pratiquement
plébisciter sa déclaration ministérielle. Un salmigondis
laborieux truffé de belles promesses : grand ménage à la
justice, coup de balai dans la fonction publique,
privatisations, assurances données aux investisseurs… À ce train, c’est clair, dans 10 ans, il améliore le système solaire.
Sauf que si l’État brigand est peut-être en voie de disparition, les tas de brigands se ramassent encore à la pelle.
Gaby NASR
La politique tient parfois du théâtre de boulevard. Mais en plus cruel. Y avait qu’à regarder cette semaine le pince-fesses organisé à l’aéroport après la libération effective de Samir Geagea. À peine sorti de son boui-boui immonde de chez les bidasses, le Tondu, hâve et amaigri, a été plongé sans
aucune préparation biologique au milieu d’une classe
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