Rechercher
Rechercher

Actualités

CORRESPONDANCE Zane, une mère célibataire noire et inconnue, devenue auteur érotique à succès (photos)

WASHINGTON- Irène MOSALLI Addiction, Chroniques sexuelles, Dispersion des mythes, Nervosité… Ces titres de romans érotiques, d’un même auteur, ayant figuré dans la liste des best-sellers du très sérieux New York Times, relèvent d’un curieux fait éditorial. Dès sa publication, le premier ouvrage avait remporté un grand succès. Idem pour le second et le reste, tous signés Zane. Qui est au juste Zane ? On n’a pas pu le savoir exactement. Jusqu’à présent l’auteur, qui n’a pas voulu révéler son nom, s’en tient à ce pseudonyme. Ce que l’on sait, c’est que ces textes sont rédigés par une femme au foyer, âgée d’une trentaine d’années, mère célibataire de trois enfants et vivant dans une banlieue de Washington DC. Tout a commencé pour elle à la fin des années 90, lorsqu’elle cherchait à occuper son temps après avoir mis les enfants au lit. Elle s’est ainsi retrouvée en train d’écrire des histoires érotiques. Puis elle a eu l’idée de les mettre sur un site Internet. Les lecteurs sont légion. Encouragée, elle publie à compte d’auteur son premier roman qui se vend à cent mille exemplaires. Ce qui attire l’attention de l’une des plus importantes maisons d’édition, Simon and Schuster, qui signe avec elle, en 2001, un contrat pour la publication de quinze ouvrages. Dans la liste des best-sellers Parallèlement, Zane a créé sa propre maison d’édition, Strebor Books International, et ses œuvres sont traduites en plusieurs langues. Elle a certes utilisé les ingrédients de la facilité (romance + érotisme + un zeste d’exotisme), mais elle a à son avantage d’avoir parfaitement cerné le caractère de jeunes Noirs en train de se remettre en question après avoir vécu des situations douloureuses : maltraitance des femmes, abus sexuels, l’amour en temps de violence, le manque réel de communication remplacé par la sonorité à travers le Web. Elle est donc préoccupée par ses racines et par les problèmes de la communauté noire, surtout ceux qui ont des répercussions sur les enfants. Zane, une mère célibataire noire, banlieusarde et inconnue. En cherchant à sortir de son univers clos et étroit, elle est devenue un phénomène éditorial pour avoir quelque peu « radioscopié » ses semblables. Elle a commencé par faire partie de la liste des best-sellers de la très populaire revue noire Essence, et elle a figuré parmi les meilleurs auteurs noirs dans la classification d’une très grande chaîne de librairies, Waldenbooks. Elle a ouvert sa propre librairie à Baltimore (État du Maryland) et elle s’apprête à se lancer dans la production cinématographique et à créer une ligne de lingerie. Elle ne cache pas qu’elle est comblée par ce qui lui arrive. Enthousiaste, elle a confié : « Je peux écrire huit à neuf livres par an, parce qu’à tout moment j’ai un sujet en tête. Cela par amour de l’écriture et non pas du gain. » Malgré sa montée en flèche et le genre accrocheur qu’elle a choisi de cultiver, tout le monde croit à son credo, car on juge qu’elle fignole son travail. Et il y a aussi le fait qu’elle ait commencé sa carrière dans l’anonymat et qu’elle soit une self-made-woman. Et, pour elle, l’érotisme a bien été « ce triomphe du rêve sur la nature, le haut refuge qui ne nie pas l’impossible ».

WASHINGTON- Irène MOSALLI

Addiction, Chroniques sexuelles, Dispersion des mythes, Nervosité… Ces titres de romans érotiques, d’un même auteur, ayant figuré dans la liste des best-sellers du très sérieux New York Times, relèvent d’un curieux fait éditorial. Dès sa publication, le premier ouvrage avait remporté un grand succès. Idem pour le second et le reste, tous signés...