Séance d’écoute sur le Liban, aujourd’hui, au Congrès US

La commission des Relations internationales de la Chambre des représentants US organise aujourd’hui une séance d’écoute consacrée au Liban sur le thème : « Le Liban renaît de ses cendres ? Définir des priorités nationales et des perspectives de renouveau démocratique dans la foulée du 14 mars 2005 ». La séance, qui se tiendra à 10h30 heure locale (17h30 heure de Beyrouth), sera présidée par le membre républicain de la Chambre des représentants, Henry J. Hyde. Elle sera répartie en deux panels. C. David Welch, secrétaire général adjoint au bureau des Affaires du Proche-Orient du département d’État (qui a accompagné Condoleezza Rice lors de sa visite à Beyrouth), et James R. Kunder, directeur adjoint au bureau de l’Asie et du Proche-Orient à l’agence US pour le développement international, interviendront dans le cadre du premier panel. Rima Merhi, coordinatrice de groupe (qui s’exprimera à partir de l’ambassade US à Awkar par visioconférence), Paul Salem, politologue, et Marius Deeb, professeur en affaires du Moyen-Orient à la Johns Hopkins University, prendront la parole dans le cadre du second panel. Plusieurs députés et anciens députés libanais auraient décliné une invitation à participer à cette séance. Le débat de fond portera sur la situation politique et économique au Liban après le 14 mars. Le texte d’introduction à la séance d’écoute indique que « le 14 mars 2005, un mois après l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, plus d’un million de citoyens libanais ont effectué, place des Martyrs, ce qui a été décrit comme l’intifada de l’indépendance ». « La pression internationale qui a suivi a eu pour conséquence le retrait de l’armée syrienne du Liban en mai. Les élections parlementaires en mai et juin ont conduit à la victoire éclatante des candidats antisyriens, mais l’incapacité du gouvernement central libanais à formuler des priorités en dehors de factions puissantes aux affiliations religieuses et à fournir des services de base aux différentes régions du pays a mené à l’établissement de substituts au gouvernement. Par exemple, le Hezbollah compte sur le financement iranien pour assurer des services d’éducation, de santé et d’emploi, et pour recevoir davantage de soutien populaire à son ordre du jour politique. Les défis qui attendent le Liban sont considérables. Ce qui reste peu clair à définir est de savoir si l’unité qui a émergé durant l’année 2005 continuera à prévaloir et permettra au pays de développer des politiques de réforme à tous les niveaux », poursuit le texte. Selon des sources diplomatiques bien informées, citées par notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane, la séance devrait porter sur une multitude de problèmes libanais à caractère interne et international, et sur la politique que les États-Unis devraient adopter par rapport à ces problèmes, qui vont des questions économiques au volet militaire. Le rôle de l’ONU devrait également être évoqué, notamment la présence de la Finul au Sud ou la question de l’application de la 1559. Enfin, la discussion devrait porter sur les derniers développements sur la scène interne, notamment les élections législatives, l’opposition, le facteur chiite, le désarmement du Hezbollah et son intégration potentielle au sein de l’armée, la question des réfugiés palestiniens, les relations avec la Syrie après son retrait du Liban, la crise à la frontière nord, le dialogue interne et la déconfessionnalisation. La séance d’écoute devrait également être influencée par les retombées de la dernière visite éclair de Condoleezza Rice à Beyrouth. Cet intérêt US pour le Liban s’explique, selon ces sources, par l’importance qu’a de nouveau ce pays dans la politique américaine, après plusieurs années de négligence. Mais le Liban sera également à l’ordre du jour, demain vendredi, au Conseil de sécurité de l’ONU, où la question du renouvellement du mandat de la Finul sera évoquée. D’autant que Beyrouth a demandé au secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, de s’entretenir avec le gouvernement pour que la mission de la Finul soit revue.