Rechercher
Rechercher

Actualités

Les autorités libanaises essayent de retracer l’origine du message présumé d’ el-Qaëda Menaces de mort proférées à l’encontre de neuf personnalités chiites

Les menaces proférées par un groupe extrémiste prétendant appartenir à el-Qaëda à l’encontre d’un nombre de responsables politiques et religieux chiites ont alarmé les responsables libanais qui tentent depuis quelques jours d’enquêter sur cette affaire. Mardi matin, un communiqué, signé par un groupe qui affirme relever du mouvement d’« el-Qaëda wal-jihad fi bilad al-Cham, katibat Omar fi wilayat Loubnan », a été envoyé par fax au siège du mufti jaafari de Tyr et de Jabal Amel, l’uléma Ali el-Amine. Le même message avait été publié il y a trois jours sur un site Internet. Le texte affirme que le chef d’el-Qaëda en Irak, Abou Moussaab al- Zarqaoui, a créé des groupuscules chargés d’assassiner 9 personnalités chiites au Liban. Il s’agit, toujours selon le communiqué, de l’uléma Ali el-Amine, du chef du Parlement Nabih Berry, du vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel Amir Kabalan, du guide spirituel de la communauté, sayyed Mohammed Hussein Fadlallah, du président du bloc de la « fidélité à la résistance », le député Mohammed Raad, du membre du Conseil législatif (Choura) du Hezbollah, Mohammed Yazbeck, et du responsable du parti islamiste au Liban-Sud, cheikh Nabil Kaouk. Les FSI, qui ont été informées du contenu du fax, ont immédiatement entamé une enquête et renforcé les mesures de sécurité autour du siège jaafarite de cheikh Ali el-Amine. Selon une source autorisée, ces messages, « qui pourraient effectivement être liés à el-Qaëda, doivent être pris au sérieux ». « Les forces de l’ordre tentent, depuis quelques jours, de retracer les origines de ce message sur Internet et attendent de voir si el-Qaëda va revendiquer ou, au contraire, infirmer ces propos », ajoute la source. Celle-ci indique par ailleurs que l’armée a intercepté depuis quelques jours aux portes de Aïn el-Héloué des CD et des vidéocassettes dans lesquels des cheikhs sunnites radicaux transmettent des messages similaires incitant au clivage sunnito-chiite. Une autre source proche du Conseil supérieur chiite (CSC) a pour sa part exprimé ses craintes de voir ces menaces mises à exécution. « On ne peut ignorer le danger que représentent ces messages, d’autant que, dans la forme, ils sont similaires à ceux qui ont été adressés dans le cadre des attentats de Londres et d’Égypte », indique cette source. Conscient de la gravité de la situation, le CSC a décidé de réunir aujourd’hui tous les ambassadeurs des pays arabes pour examiner de près cette affaire et envisager les mesures à prendre. Hier, une réunion a regroupé le mufti de la République, cheikh Mohammed Rachid Kabbani, et cheikh Abdel Amir Kabalan. À l’issue de la réunion, les deux chefs spirituels ont publié un communiqué conjoint dans lequel ils affirment que ce n’est pas la première fois que des menaces de mort sont adressées à des personnalités religieuses du pays, estimant que ces messages cherchent à semer la zizanie parmi les Libanais. « De temps en temps, nous recevons des messages imputés à des groupes dont certains sont connus, d’autres pas », indique le communiqué. Il s’agit souvent d’« appels visant à semer la discorde au sein de la communauté musulmane au Liban et à porter atteinte à des chefs spirituels réputés pour leur ferveur et leur engagement en faveur des intérêts de l’islam et de la nation ». « Ces messages qualifient ces personnalités d’infidèles en appelant à leur assassinat », poursuit le communiqué. Qualifiant ces tracts de « mensongers », cheikhs Kabbani et Kabalan ont vivement condamné ces publications, appelant « les musulmans en particulier et les Libanais en général à rejeter les affirmations qui y sont faites ». Les chefs spirituels ont en outre appelé « les musulmans du Liban et du monde arabe, et surtout en Irak, à œuvrer ensemble pour faire avorter les velléités de ceux qui cherchent à susciter des clivages au sein de la communauté musulmane ». Allant dans le même sens, le mufti jaafari de Tyr et de Jabal Amel a dénoncé à son tour « les tentatives de division au sein de la nation musulmane», soulignant que les auteurs réels de ces tracts ne sont pas nécessairement ceux qui les ont revendiqués. Il a en outre estimé que « les musulmans doivent œuvrer à resserrer leurs rangs pour faire échec aux dangers de la colonisation qui menacent la nation arabe ». Une source proche de Dar el-Fatwa a affirmé de son côté « que l’on ne peut pas ignorer ce genre de menaces qui peuvent être inquiétantes ». Même réaction à Aïn el-Tiné, où l’on affirme que ces messages, dont le président de l’Assemblée a pris connaissance depuis quatre jours via Internet, « ne peuvent être ignorés, surtout que le Liban passe par une période transitoire importante et que plusieurs parties cherchent à déstabiliser le pays ». « De même que l’assassinat de Rafic Hariri a été le prélude à des changements radicaux, l’assassinat d’autres personnalités politiques pourrait avoir pour objectif de mener le pays au bord de la guerre civile, d’où l’importance pour le peuple libanais de resserrer les rangs et de se constituer en un front unifié », a-t-on ajouté. Selon cette source, « M. Berry est conscient du danger qui guette plusieurs personnalités libanaises ». Et la source de s’étonner toutefois du « contenu » du message adressé notamment au Hezbollah et à Amal, deux formations « qui ont résisté à Israël ». Interrogé à ce sujet, le député du Hezbollah, Mohammed Raad, s’est contenté de dire que les neuf personnes visées par ces tracts « représentent des objectifs israéliens ».
Les menaces proférées par un groupe extrémiste prétendant appartenir à el-Qaëda à l’encontre d’un nombre de responsables politiques et religieux chiites ont alarmé les responsables libanais qui tentent depuis quelques jours d’enquêter sur cette affaire. Mardi matin, un communiqué, signé par un groupe qui affirme relever du mouvement d’« el-Qaëda wal-jihad fi bilad al-Cham,...