Rechercher
Rechercher

Actualités

« La force des grands », commente Chawki Azouri

Samir Geagea est apparu sur le petit écran amaigri peut-être, mais avec la même assurance et la même force de caractère que ses proches lui connaissent et que onze ans de détention dans une cellule isolée ne semblent pas avoir entamées. « On s’attendait à le voir affaibli physiquement. Il est amaigri, il est vrai, mais sans plus, et on est agréablement surpris par la force du personnage. » Ce témoignage est celui du Dr Chawki Azouri, psychanalyste et psychiatre, sollicité par L’Orient-Le Jour. Si le Dr Azouri refuse de « psychologiser » le chef des Forces libanaises, autrement dit de dresser son portrait psychologique, sur base de ce qu’il a vu à la télévision et des éventuelles séquelles laissées par la prison, il n’hésite pas à donner le point de vue d’un « citoyen heureux de voir Samir Geagea sorti de prison après toutes ces années de détention ». Son témoignage est celui de quelqu’un qui a été impressionné, comme beaucoup d’autres Libanais peut-être, par la première apparition publique de M. Geagea. L’assurance et l’aisance de M. Geagea, qui ont laissé transparaître sa force de caractère, ont sans doute le plus impressionné. D’aucuns affirment que onze ans de prison ne peuvent pas ne pas briser quelqu’un qui a passé autant de temps dans une cellule souterraine isolée. Le Dr Azouri n’est pas forcément de cet avis. « Tout dépend de ce qu’on a fait de ses années. » Dans le cas de M. Geagea, le Dr Azouri pense que « ce qui lui a permis de tenir, ce n’est pas seulement la force de sa conviction, mais la foi dans cette conviction, dans ses idées, et la force de cette foi ». Ce terme, ajoute-t-il, ne doit pas être pris au sens religieux du terme, même si M. Geagea est un fervent croyant. « Quand on a des idées, auxquelles on s’accroche, on oublie la torture psychologique que représente la solitude dans un lieu de détention », observe le Dr Azouri, soulignant que c’est cette solitude qui fait que les prisonniers détenus en cellule isolée flanchent. Rappelant que M. Geagea avait déclaré dans son discours qu’il était toujours seul, même lorsqu’il se promenait, il a estimé que le chef des FL « n’était pas en réalité seul, parce qu’il était rempli de ces choses fantastiques que sont la conviction et la foi ». « Il a dû aussi avoir énormément bouquiné, et il s’est ainsi élevé spirituellement pour pouvoir combattre la misère qui lui a été imposée », a-t-il ajouté, avant de conclure : « C’est la force des grands de pouvoir transformer cette épreuve ainsi que la douleur qu’elle suscite et d’en faire une sorte de connaissance. »
Samir Geagea est apparu sur le petit écran amaigri peut-être, mais avec la même assurance et la même force de caractère que ses proches lui connaissent et que onze ans de détention dans une cellule isolée ne semblent pas avoir entamées. « On s’attendait à le voir affaibli physiquement. Il est amaigri, il est vrai, mais sans plus, et on est agréablement surpris par la force du...