Les députés du Nord II réclament une enquête « pour châtier les responsables sécuritaires » de Zghorta

Au lendemain de la conférence de presse du député de Zghorta, Samir Frangié, durant laquelle il avait accusé les partisans de l’ancien ministre Sleimane Frangié d’avoir organisé une agression collective, la nuit du vendredi à samedi, contre sa demeure de Ehden, les députés de la deuxième circonscription du Liban-Nord (regroupant les régions de Menié, Tripoli, Koura, Zghorta et Batroun) se sont réunis hier au domicile de la députée de Zghorta, Nayla Moawad, pour discuter de la question. À l’issue de la réunion, les parlementaires, qui appartiennent tous à la nouvelle majorité, ont dénoncé l’« agression » qui s’inscrit selon eux dans le cadre d’une série de « provocations » sévissant actuellement au Nord et qui cherche à « préserver l’emprise des milices » sur cette partie du Liban. Ils ont également condamné « la position des forces sécuritaires qui ont refusé d’intervenir pour mettre un terme à l’agression (…), ce qui aboutit à l’élargissement de la surface des îlots sécuritaires ». Les députés ont ensuite chargé les ministres Nayla Moawad et Mohammed Safadi de « demander au gouvernement l’ouverture immédiate d’une enquête à ce sujet pour châtier les responsables sécuritaires coupables de manquement à leur devoir ou de collusion, et pour entamer une large opération de permutations dans les postes sécuritaires, administratifs et judiciaires dans la région, ce qui constitue le seul moyen de ramener le pouvoir de l’État au Nord » Auparavant, le mouvement Marada, affilié à l’ancien ministre Sleimane Frangié, avait répondu aux derniers propos de Samir Frangié : « Le lien qu’a établi Samir Frangié entre ce qui s’est passé durant la nuit du 22-23 août et la série d’attentats politiques au Liban est ridicule (…). Son esprit hanté par les conspirations a sans doute créé un tel lien, qui mène peut-être pour lui jusqu’aux dernières explosions de Londres et de Charm el-Cheikh », affirme le communiqué, estimant que ce qui s’est passé à Ehden « n’est qu’une expression de la grande colère populaire » face à « l’histoire riche en provocations » du fils de Hamid Frangié. La dernière de ces provocations étant, selon le communiqué, « l’arrivée » de Samir Frangié au bord « du train électoral qu’on a imposé aux habitants de Zghorta ». Se déclarant « fier » d’avoir été une milice « lorsqu’il le fallait », le mouvement a rappelé comment le député nouvellement élu était loin de Zghorta durant les temps difficiles, « puisqu’il s’est toujours tenu aux côtés des milices ennemies » des Zghortiotes.