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Il ne reste plus que le vote de confiance – acquis – à la Chambre pour que le travail commence vraiment Le gouvernement adopte la déclaration ministérielle rapidement et dans le calme

C’est suffisamment rare et surprenant pour que cela soit souligné : le débat autour de la déclaration ministérielle en Conseil des ministres n’a même pas duré deux heures hier, et s’est déroulé dans une ambiance agréable. Il faut dire que le plus dur, les discussions les plus âpres, les climats tendus ont été légion durant les nombreuses réunions, souvent marathon, de la commission ministérielle chargée de la rédaction du texte. Résultat, un consensus, certes parfois un peu mou, mais un consensus tout de même, qui aura réussi à préserver l’essentiel : la cohésion d’un gouvernement encore à peine nouveau-né. Et les autres ministres n’ont pas été en reste : pour qu’ils puissent lire et annoter les 31 pages fullscap de la déclaration d’intention, Émile Lahoud et Fouad Siniora ont décidé de retarder la réunion d’une heure. Le Conseil des ministres a ainsi démarré à 18h00, juste après un tête-à-tête de sept minutes entre les deux pôles de l’Exécutif. Les sources ministérielles ont été unanimes : les débats au cours de la séance n’ont pas touché les sujets fondamentaux et se sont concentrés sur le travail de réforme imparti à chaque ministère. Du coup, les amendements ont été mineurs. Principaux concernés par ces petites retouches : la Caisse des déplacés et le Conseil du Sud, qui doivent désormais accélérer la cadence et fermer boutique le plus vite possible ; le dossier Moussa Sadr que l’État ne veut pas lâcher, ainsi que quelques petits sujets d’ordre touristique ou administratif. Sans oublier Nayla Moawad, qui a demandé l’ajout d’un paragraphe au sujet du pacte social sur lequel elle compte travailler dans son ministère des Affaires sociales. Les réactions ministérielles à la déclaration ont elles aussi été quasi unanimes. L’adoption par les 24 s’est faite à l’unisson, tant en ce qui concerne la protection de la résistance ou l’amélioration et le renforcement des relations libano-syriennes. « Cette déclaration ministérielle est celle de tout le gouvernement ; elle préserve nos composantes internes, notre unité et notre solidarité, de même qu’elle assure le respect des résolutions internationales », a dit le Premier ministre, Fouad Siniora, interrogé à l’issue de la réunion sur la 1559. « Nous respectons ces résolutions et nous avons nos constantes nationales, les mêmes depuis 1943 », a-t-il même martelé. « La 1559 doit faire l’objet d’un dialogue interne, aboutir à une conviction qui garantisse notre unité », a-t-il ajouté, réaffirmant qu’une fois la confiance votée au Parlement, un rendez-vous avec les autorités syriennes sera fixé. Il a qualifié son tête-à-tête avec Émile Lahoud de positif, et refusé de contribuer à créer un climat de psychose à la voiture piégée au sein de la population. Enfin, qualifié de « magicien qui a une solution pour tout », il a demandé aux journalistes de « ne surtout pas raconter cela à sa femme »… Quant au ministre de l’Énergie et de l’Eau, le hezbollahi Mohammed Fneich, il a exprimé sa satisfaction à l’égard du débat, estimant que le texte adopté reflète une vision claire qui ne prête le flan à aucune interprétation. Il s’est naturellement attaché au droit du Liban « à défendre son territoire et faire face à l’occupation et aux agressions ». Le ministre des Télécoms, Marwan Hamadé, a exprimé la même satisfaction, relevant que « seules des remarques techniques ont été faites en Conseil des ministres à propos » de la déclaration ministérielle et démentant tout débat autour de la question des relations libano-syriennes. Interrogé sur une éventuelle participation à une délégation ministérielle qui se rendrait en Syrie, il a indiqué que c’était au Premier ministre et au gouvernement de décider qui serait du voyage. « Ce n’est pas un problème de communication, mais de longueur d’onde », a-t-il dit, affirmant que le gouvernement avait trouvé la formule adéquate concernant la 1559. Enfin, Nayla Moawad n’a pas eu de langue de bois : « La responsabilité est grande une fois que l’on découvre ce que cachent les hautes sphères de l’État. J’ai passé 14 ans dans l’opposition, et le défi auquel je dois faire face n’en est que plus grand. En vérité, un chantier de travail énorme et très important nous attend », a souligné la ministre des Affaires sociales, défendant avec fermeté le principe de la solidarité gouvernementale. « Mes critiques, je les ai faites avec force à l’intérieur. Soit on accepte et on assume ses responsabilités, soit l’on démissionne. Il est inadmissible de voir certains sortir des séances de travail et essayer de se dédouaner », a-t-elle conclu. C’est le ministre de l’Information et porte-parole du gouvernement, Ghazi Aridi, qui a lu le bref communiqué à l’issue du Conseil des ministres, qualifiant le débat de « sérieux, scientifique, objectif »… Il a indiqué qu’Émile Lahoud a remercié la commission pour son travail ; « il a rendu hommage au texte et à sa densité, et insisté sur l’importance de la coopération et de l’unité pour pouvoir appliquer le contenu » de la déclaration. Au cours d’une conversation à bâtons rompus avec les journalistes, le ministre Aridi a estimé qu’il n’y avait aucune contradiction dans la déclaration au sujet de la 1559. « Nous parlons du respect de la légalité internationale dans son ensemble. Voilà pourquoi il y a une allusion claire à la résolution 194 stipulant le retour des réfugiés palestiniens », a-t-il ajouté, réaffirmant à l’instar de tous ses collègues et du Premier ministre la nécessité d’un dialogue interne à ce sujet. « Le Hezbollah est dans un état d’esprit plus que positif », a-t-il soutenu. Concernant les relations libano-syriennes, il a réaffirmé qu’elles devaient être saines, justes et amicales, basées sur l’intérêt commun des deux pays. « Toutes les lacunes et tous les problèmes doivent être réglés », a assuré Ghazi Aridi. Enfin, interrogé sur le degré d’application de la déclaration, il a estimé que cela dépendait de « l’ambiance générale, de la façon avec laquelle les décisions adoptées seront traitées et les affaires du pays gérées. Cela ne doit plus être comme avant », a-t-il conclu. Il ne reste plus, maintenant, qu’à attendre le vote de confiance au Parlement. Ce qui est chose évidemment acquise.

C’est suffisamment rare et surprenant pour que cela soit souligné : le débat autour de la déclaration ministérielle en Conseil des ministres n’a même pas duré deux heures hier, et s’est déroulé dans une ambiance agréable. Il faut dire que le plus dur, les discussions les plus âpres, les climats tendus ont été légion durant les nombreuses réunions, souvent marathon, de la...