Une bonne volonté tous azimuts, malgré le flou et la pudeur autour de la 1559 et des relations libano-syriennes La déclaration ministérielle, une belle promesse qu’il faudra désormais concrétiser

« C’est la déclaration de l’amnistie, de la réconciliation, de la tolérance, du dialogue et de l’entente ; la déclaration de la rencontre des espaces démocratiques variés, fondus au sein de notre gouvernement. C’est le manifeste du bilan du passé, effectué pour le dépasser. Un visa d’entrée dans le futur. » Adoptée hier en un temps record et dans une ambiance étonnamment agréable en Conseil des ministres, la première déclaration ministérielle de l’après-tutelle syrienne, avec ses très nombreux atouts, malgré ses deux grosses lacunes (le flou et la pudeur autour de la résolution 1559 et des relations libano-syriennes), représente un véritable champ des possibles sur lequel et grâce auquel pourrait se (re)construire, sainement et durablement, un État. Le fruit du premier dialogue quasi national dans un cadre institutionnel est donc une belle promesse, notamment en ce qui concerne l’engagement du gouvernement en faveur d’un programme socio-économique complet. Le plus dur reste maintenant à faire : concrétiser cette déclaration d’intention fleuve et ultraexhaustive, et démentir le « qui trop embrasse mal étreint ». Belle gageure, et énorme(s) responsabilité(s) qui ne semblent pas effrayer un Fouad Siniora qualifié hier par les journalistes de « magicien qui a une solution à tout ». Ce texte « est celui de tout le gouvernement ; il préserve à la fois nos constantes nationales et le respect des résolutions internationales », a dit, convaincu, le Premier ministre.