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Actualités - CHRONOLOGIE

Blocus - La crise des camions se poursuit sur la frontière La presse syrienne critique Hariri, dénonce les attaques contre Damas et réclame des « excuses » aux Libanais (Photo)

À l’heure où les camions libanais transportant légumes et fruits continuent à être bloqués à la frontière libano-syrienne et que les pertes occasionnées par ce blocus s’élèvent à un million de dollars par jour, le ministre syrien des Transports, Makram Obeid, estime que « la pseudocrise des camions est une procédure nécessaire ». De son côté, la presse syrienne a dénoncé les médias et les hommes politiques libanais pour avoir lancé des attaques contre Damas, indiquant que « le peuple syrien demande des excuses ». « Les propos hostiles proférés par certains au Liban, visant à dresser les gens contre la Syrie, suscitent beaucoup de craintes », écrit le journal du parti au pouvoir, al-Baas, dans un éditorial. Selon lui, « les parties qui lancent des attaques contre le rôle arabe et national de la Syrie font montre d’ingratitude envers ce pays et renient tous les sacrifices consentis par la Syrie et le peuple syrien ». Le journal affirme qu’« aucun de ceux qui ont insulté la Syrie et offensé ses dirigeants ne seront accueillis (à Damas) avant qu’ils ne fassent des excuses au peuple syrien qui a payé de son sang et de son argent pour l’unité du Liban ». « Pourquoi limiter les relations entre la Syrie et le Liban aux erreurs en oubliant les contributions positives » de la Syrie ? a poursuivi al-Baas. L’hebdomadaire al-Iqtissadiya a critiqué de son côté « certains politiciens libanais agacés par le renforcement des contrôles syriens » à la frontière syro-libanaise qui a entraîné la paralysie du trafic des marchandises. Le journal a critiqué notamment Saad Hariri qui a proposé, d’après cet hebdomadaire, « des solutions de rechange pour remplacer le transit des marchandises par la Syrie ». « Toutes les insultes proférées font que nous sommes les premiers à réclamer l’annulation des accords conclus avec le Liban (…) qui favorisent plus le Liban que la Syrie », indique le journal, demandant au gouvernement syrien de « faire cesser tous les privilèges accordés au Liban ». Des accords qui profitent au Liban Réaffirmant que « la sécurité de la Syrie est une chose sacrée », le ministre syrien des Transports, Makram Obeid, a noté que « les camions sont soumis, à l’heure actuelle, à des procédures d’inspection douanière et sécuritaire ». M. Obeid, qui s’exprimait lors d’une conférence de presse organisée à l’occasion de la tenue du premier forum sur les transports à Damas, du 27 au 30 juillet, a souligné que la Syrie subit des préjudices du fait de la lenteur du passage des camions. « Elle perd les taxes de transit », a-t-il précisé, espérant « une accélération des procédures de passage grâce à une coordination avec nos frères au Liban, qui englobera également la sécurité et la stabilité dans les deux pays ». M. Obeid a de même souhaité la mise en place de « procédures exécutives compatibles avec la situation actuelle, et cela avec la participation active des autorités douanières et sécuritaires des deux côtés syrien et libanais ». En ce qui concerne le « taxi aérien », M. Obeid a noté que les contacts dans ce domaine se poursuivent entre les directeurs de la Middle East Airlines et de la compagnie d’aviation syrienne, qui « se sont entendus sur les réglementations pour lancer des souscriptions pour l’achat d’actions par le secteur privé aussi bien en Syrie qu’au Liban ». En ce qui concerne les camionneurs et chauffeurs libanais qui se sentent lésés, M. Obeid a remarqué « que les pays arabes ne se lèsent pas mutuellement » et que « si les relations de transport entre le Liban et la Syrie ne sont pas en faveur du Liban, elles ne sont pas non plus en faveur de la Syrie ». Et de préciser que les camions libanais vides traversent gratuitement le territoire syrien, que les camionneurs libanais profitent de la différence du prix du mazout et bénéficient d’un traitement similaire à celui des camionneurs syriens, notamment en ce qui concerne les frais de transit. M. Obeid a enfin noté « que la majorité des accords conclus entre le Liban et la Syrie est en faveur de nos frères du Liban ». Pertes estimées à 50 milliards de LL De son côté, le président du syndicat des agriculteurs de la Békaa, Ibrahim Tarchichi, a expliqué que les pertes occasionnées par le contentieux libano-syrien sur la frontière atteignent un million de dollars par jour, alors que les pertes de la saison agricole sont estimées à cinquante milliards de LL. Dans un communiqué qu’il a publié hier, M. Tarchichi a signalé que « les frais élevés des transports aérien et maritime causent des pertes financières énormes, et que le gouvernement doit payer, à travers la société Idal, la différence des frais de transport ». « Le transport maritime n’englobe pas les grands marchés arabes de la Syrie, de l’Irak et de la Jordanie qui absorbent 35 % de la production libanaise », a poursuivi M. Tarchichi, notant que les commerçants ne peuvent pas supporter les frais de transport par air et par mer, d’autant qu’il faut compter vingt jours pour faire parvenir la marchandise à destination, alors que cette période est réduite à une semaine par voie terrestre. M. Tarchichi a finalement affirmé que « la voie maritime n’est pas la solution » au problème et « que nous devons entretenir des relations privilégiées avec la Syrie, parce que rien ne pourrait remplacer la voie terrestre et le marché syrien ». Le ministre de l’Industrie, Pierre Gemayel, a pour sa part considéré que la crise des camions sur la frontière libano-syrienne ne doit pas se prolonger, d’autant qu’elle nuit à l’économie du pays et affaiblit l’industrie. M. Gemayel a noté qu’il faut trouver « des solutions rapides aux causes politiques qui nous ont menés à cette crise », ainsi que « de nouveaux horizons d’exportation de la production libanaise afin de renforcer ce secteur vital » de l’économie.
À l’heure où les camions libanais transportant légumes et fruits continuent à être bloqués à la frontière libano-syrienne et que les pertes occasionnées par ce blocus s’élèvent à un million de dollars par jour, le ministre syrien des Transports, Makram Obeid, estime que « la pseudocrise des camions est une procédure nécessaire ». De son côté, la presse syrienne a dénoncé...