Attentats en série, règlements de comptes, agressions préméditées, agitation palestinienne Du crime ordinaire au terrorisme, le double défi lancé à l’État (Photo)

Le Liban n’est peut-être pas Charm el-Cheikh. On pourrait s’en réjouir et se dire qu’après tout, ce pays demeure à l’abri de l’innommable horreur que l’internationale terroriste sème aux quatre coins de la planète. Pourtant, la dérive que connaît le Liban sur le plan de la sécurité menace le fragile édifice sur lequel l’État et la société reposent. Désormais, pas un jour ne passe sans incidents de toutes sortes. Des crimes ordinaires aux attentats à l’explosif, des tirs de joie aux assassinats, des règlements de comptes aux agressions préméditées, le pays traverse une phase particulièrement difficile nécessitant bien davantage qu’une « meilleure coordination » entre les services de sécurité, telle que souhaitée par le Premier ministre. L’attentat de Monnot a plongé ce quartier touristique dans la désolation. Des tirs nourris accueillant les ex-détenus de Denniyeh et de Majdel Anjar ont montré que cette pratique d’un autre âge connaît un nouvel essor chez tous les groupes libanais. Une inqualifiable agression contre le domicile de Samir Frangié, à Ehden, sous les yeux mêmes des forces de l’ordre, illustrait la réalité de la dérive. Et pour couronner le tout, l’ébullition a gagné les camps palestiniens qui protestent contre le renforcement des mesures de sécurité dans leur périmètre.