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Actualités - OPINION

Dégoût et des couleurs

Étrange mutation ! Une fois de plus, les ministres choisis sont bardés d’impressionnants diplômes. Déjà que Nagib Mikati nous avait fait le coup d’écarter les ignares, voilà que Fouad Siniora remet le couvert en piochant dans le haut de gamme. Et il a fait fort, Rictus oblicus ! Rien que du beau linge au curriculum académique sur lequel le soleil ne se couche jamais. Dommage, ils vont nous manquer, les bons vieux canassons jadis parachutés par les Syriens. Joyeux temps où des ministres qui ne savaient pas écrire pondaient des projets pour des députés qui ne savaient pas lire. Heureusement qu’il nous reste quand même ce bon vieux Nasri Khoury, patron du Haut comité libano-syrien, cet ultime résidu du biberon baassiste qui a nourri trois générations de politiciens libanais. Un homme qui a un sens inné du patriotisme, une véritable fibre nationale qui ne saute peut-être pas aux yeux, mais qui est réelle. Tellement réelle d’ailleurs, que seul un expert peut la repérer. Et il est vachement remonté, le nabab de la concomitance des dossiers, depuis la quasi-fermeture des frontières. Une ruade surprenante chez un personnage plutôt connu pour vivre le petit doigt sur la couture du pantalon. Ce n’est pas tant la situation catastrophique des agriculteurs libanais qui le fait vibrer à Nasri. D’ailleurs, il s’en tape tellement, que la question, dit-on, lui en touche une sans même faire bouger l’autre. C’est plutôt contre les autorités locales, accusées d’animosité à l’égard des voisins, qu’il a déversé sa bile. Damas n’a-t-il pas déjà fait preuve de tact et d’élégance en stoppant net nos camions de fruits et légumes sans recourir à l’aviation et aux blindés ? Les acteurs de cette Syrie B sont vraiment trop bons. Et puis, ils ont parfaitement raison, les frérots, de claquemurer leur paradis socialiste. La liberté est si contagieuse. Du rose géorgien à l’orange ukrainien, en passant par le jaune citron kirghiz et le rouge-blanc libanais, une large gamme de couleurs reste encore disponible, parmi lesquelles les opposants syriens risquent un jour de choisir le ton approprié. Pour peu que la poigne de fer qui encaque ce pays riant ne les rende pas définitivement daltoniens. Gaby NASR
Étrange mutation ! Une fois de plus, les ministres choisis sont bardés d’impressionnants diplômes. Déjà que Nagib Mikati nous avait fait le coup d’écarter les ignares, voilà que Fouad Siniora remet le couvert en piochant dans le haut de gamme. Et il a fait fort, Rictus oblicus ! Rien que du beau linge au curriculum académique sur lequel le soleil ne se couche jamais. Dommage, ils vont...