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Actualités - OPINION

Une déclaration de guerre

Ainsi, la Syrie n’a pas fini de jouer son rôle déstabilisateur au Liban. Voilà qu’elle tente de l’étrangler économiquement. Ce n’est pas autre chose que cherchaient ceux qui ont placé des bombes dans des centres économiques et commerciaux névralgiques, ni ceux qui, par des assassinats ciblés, ont tenté de saper la volonté de résistance et d’indépendance du Liban, à l’égard de toute tyrannie. La fermeture des frontières par la Syrie est une déclaration de guerre à la volonté de changement et d’indépendance du Liban. Le tort qu’elle provoque atteint indistinctement, à divers degrés, toutes les catégories sociales et toutes les communautés. Ce sont les cultivateurs qui ont poussé les premiers cris d’alarme, mais le blocus touche tout aussi bien les commerçants et les industriels qui se promettaient l’ouverture du marché syrien à leurs produits, pour ne rien dire du secteur bancaire. Ce qui est navrant, c’est ce côté vexatoire qui s’exprime à l’échelle d’un État. Qu’allons-nous faire ? Comment réagir ? Céder au chantage ? Certes non, mais redonner à la Syrie l’assurance mille fois faite que le Liban souhaite entretenir avec elle les meilleures relations possible, mais hors de la tutelle étouffante qu’elle a exercée sur le Liban durant plus de trente ans. Hors de cette volonté non dite d’annexer le Liban sous une forme ou l’autre, en le liant par des traités politiques et des accords économiques à une « communauté de destin ». C’est à cette communauté de destin que le Liban a dit non, en réclamant le retrait de l’armée syrienne du Liban, et c’est à cette position qu’il se tient. Concomitance des volets sur un dossier, celui de la paix avec Israël, peut-être. En rejetant l’application de la clause de la résolution 1559 prévoyant le désarmement immédiat du Hezbollah, ce n’est pas autre chose que le Liban laisse entendre. Mais le Liban doit être libre, à tous autres égards, de disposer de lui-même. En filigrane des mesures syriennes, nul doute qu’on ne trouve la cause du Golan occupé comme aussi celle de la Palestine. À tous ceux qui ont à cœur ces causes, et le Liban en fait partie, il faut expliquer que leur défense ne doit pas entraîner un plus grand dommage pour le Liban qu’elle ne procure d’avantages. Le Liban n’a payé que trop cher déjà sa solidarité avec la Palestine et la Syrie, sans avoir rien obtenu en retour que d’avoir agi selon sa conscience. Mais la résistance libanaise, et non pas islamique, ne peut être sujette aux impératifs stratégiques de la Syrie, si ces derniers contredisent les intérêts du Liban. Si l’intérêt du Liban commande autre chose, c’est autre chose qu’il faut choisir, si l’on ne veut pas trahir. La prospérité économique, l’arrêt de l’hémorragie humaine sont des causes désormais suffisamment importantes pour justifier l’abandon de la politique de l’équilibre de la terreur que suit le Hezbollah, dans l’intérêt de la Syrie. Si Chebaa peut être reprise par les voies diplomatiques, ce serait un crime que de négliger ce moyen. Le réservoir humain de la Syrie est sans commune mesure avec celui du Liban. Sa jeunesse, son élite, ne sont pas menacés d’extinction, ou d’étiolement, comme le sont les nôtres. Non, ce n’est pas de la sorte que l’on se conduit, quand on affirme être une nation sœur. Ainsi, du fait du comportement d’un régime aveuglé par le désir de vengeance, il va être un peu plus difficile d’établir des relations des liens de respect et d’amitié réciproques entre les peuples des deux nations. La Syrie doit se rendre compte que le monde entier est à un tournant capital de son histoire, un tournant qui peut le conduire soit vers plus de justice, soit vers l’holocauste. Au même titre que les États-Unis, l’Europe, la Russie, les grandes et moins grandes puissances, la Syrie doit réaliser que ce n’est pas la force seule, mais la force mise au service de la justice qui la dégageront des tentacules du terrorisme et la conduiront vers un avenir plus juste, plus démocratique. Fady NOUN
Ainsi, la Syrie n’a pas fini de jouer son rôle déstabilisateur au Liban. Voilà qu’elle tente de l’étrangler économiquement. Ce n’est pas autre chose que cherchaient ceux qui ont placé des bombes dans des centres économiques et commerciaux névralgiques, ni ceux qui, par des assassinats ciblés, ont tenté de saper la volonté de résistance et d’indépendance du Liban, à...