Les obsèques de la victime des affrontements de lundi se sont déroulées dans la Békaa Le calme revient à Aïn el-Remmaneh, mais la tension persiste

Au lendemain du décès de Bilal Seifeddine (Amal), victime des échanges de tirs qui ont eu lieu lundi soir à Chiyah entre les militants des FL et ceux du mouvement Amal à l’issue du vote de la loi amnistiant Samir Geagea, l’indignation était à son paroxysme hier. Ce nouveau meurtre, commis encore une fois, comme c’était le cas il y a quelques semaines après la réélection de Nabih Berry à la présidence de la Chambre, au nom de certaines « victoires » politiques, vient raviver les questionnements sur les mœurs qui font et défont la vie politique libanaise, puisqu’il est nécessaire de se demander jusqu’à quand on continuera à tuer les gens sous prétexte de « fêter » tel ou tel événement. Des questions qui ont accompagné, encore une fois, le cortège funèbre de la victime, hier, dans son village de Hlebta dans la Békaa-Nord. Plusieurs responsables du mouvement Amal ont assisté aux obsèques ainsi qu’un grand nombre de personnalités de la région. En même temps, la tension était toujours perceptible dans la région de Aïn el-Remmaneh. L’armée et les forces de sécurité étaient intensément présentes dans la zone qui a été il y a deux jours le théâtre d’affrontements entre les FL et le courant de Berry, et où des dégâts importants ont pu être constatés. Les Forces libanaises ont déploré l’incident, précisant que « les FL n’ont rien à voir avec ce qui s’est passé ». Elles ont également appelé leurs militants « à garder leur calme et leur conscience lorsqu’ils expriment leur joie ». « Nous avons nous-mêmes perdu dernièrement deux militants (au Nord), tout en gardant notre calme, puisque nous comptons sur la justice » pour que les coupables soient punis, ont-elles ajouté. De son côté, la municipalité de Chiyah a condamné les affrontements, appelant toutes les parties au calme. Elle a en outre invité les forces de l’ordre à contrôler la situation sur le terrain. Enfin, le candidat malheureux du CPL au siège chiite de Baabda, Ramzi Kanj, a dénoncé les incidents du lundi. « Les habitants de la région doivent préserver l’esprit de bon voisinage qui règne entre les différentes régions », a-t-il dit.