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Un rapport d’experts estime qu’el-Qaëda a tiré tout le profit possible du conflit Londres, sous pression, rejette l’idée d’un lien entre l’Irak et les attentats du 7 juillet (photo)

Le gouvernement britannique, sous la pression d’un rapport d’experts, a rejeté hier l’hypothèse d’un lien entre la guerre en Irak et les attentats de Londres et souligné à nouveau que l’islamisme radical menaçait bien avant ce conflit. « L’heure des excuses pour le terrorisme est passée », s’est insurgé le ministre des Affaires étrangères Jack Straw, parlant à Bruxelles devant des journalistes. « Les terroristes, a-t-il ajouté, ont frappé dans le monde entier, dans des pays alliés aux États-Unis, soutenant la guerre en Irak et dans des pays qui n’avaient rien à voir avec la guerre en Irak. » « Le rapport suggère-t-il simplement que nous aurions dû rentrer la tête dans les épaules et espérer qu’on ne nous attaquerait pas ? » a demandé pour sa part un porte-parole du Premier ministre Tony Blair. En effet, dans un rapport publié hier et immédiatement placé sous les projecteurs, l’Institut royal des relations internationales (Chatham House, RIIA) estime que l’invasion de l’Irak en mars 2003 a placé la Grande-Bretagne « dans une situation particulièrement risquée », notamment « parce que c’est l’allié le plus proche des États-Unis ». « Cela a donné un coup d’accélérateur à la propagande, au recrutement et à la collecte de fonds du réseau el-Qaëda, a créé une grave division dans la coalition, a offert aux terroristes liés à el-Qaëda à la fois une cible et un terrain d’entraînement et a détourné des ressources qui auraient pu être employées à soutenir le gouvernement afghan de Hamid Karzai et à amener Ben Laden devant la justice », souligne le rapport. Le ministre de la Défense John Reid a fermement contesté cette analyse. Le ministre a fait la liste d’une dizaine de pays, des États-Unis à la Turquie en passant par la Tanzanie ou le Yémen, frappés par el-Qaëda « soit avant l’Irak, soit alors qu’ils étaient opposés à la guerre en Irak ». Le Royaume-Uni, a conclu John Reid, serait tout autant en danger s’il s’était tenu à l’écart de la guerre en Irak. « Nous ne doutons absolument pas que la Grande-Bretagne était sur la liste des cibles bien avant l’invasion de l’Irak », a admis de son côté le chercheur Paul Wilkinson, principal rédacteur du rapport de Chatham House. « Toutefois, a-t-il insisté, el-Qaëda a tiré tout le parti possible du conflit irakien, et nous pensons que le résultat est certainement un revers dans la lutte contre el-Qaëda. » Alors que le gouvernement, avec en tête le Premier ministre Tony Blair, souligne depuis une semaine qu’el-Qaëda a été actif depuis 1993 et un premier attentat contre le World Trade Centre à New York (6 morts), le rapport de Chatham House enfonce le clou en affirmant que Londres a négligé la menace islamiste jusqu’aux attentats du 11 septembre 2001. Mais hier, le ministre britannique de l’Intérieur Charles Clarke a commencé à consulter l’opposition sur le renforcement des lois antiterroristes. Le gouvernement travailliste veut en effet créer trois nouveaux délits principaux : la formation aux produits et aux techniques, l’incitation « indirecte » au terrorisme et les « actes préparatoires » à des attentats. Ces projets, antérieurs aux attaques du 7 juillet, devraient cependant se voir accélérés. En soirée, le gouvernement est parvenu à un accord de principe avec l’opposition à propos de cette législation antiterroriste en préparation. Les détails seront discutés en septembre. Musharraf accuse les madrassas d’être impliquées dans le terrorisme Par ailleurs dénonçant les attentats de Londres comme des actes « anti-islamiques », le président pakistanais Pervez Musharraf a accusé hier certaines écoles coraniques du pays, où a séjourné au moins un des kamikazes présumés du 7 juillet, d’être « impliquées dans le terrorisme ». Tout en se gardant bien de les lier directement aux attentats de Londres, Musharraf a ensuite accusé les madrassas et des organisations islamistes interdites telles que l’Armée de Mahomet ou les Soldats des compagnons de Mahomet d’embrigader les jeunes pour leur inculquer une vision biaisée de l’islam. « Oui, aujourd’hui, certaines madrassas sont impliquées dans l’extrémisme et le terrorisme », a-t-il dit. Le ministre pakistanais des Affaires religieuses, Mohammad Ejaz ul-Haq, a de son côté déclaré que le gouvernement fermerait les madrassas dont l’enseignement est jugé contraire aux lois du pays. Les services de sécurité pakistanais ont par ailleurs étudié en vain une liste de numéros de téléphone appelés depuis le domicile en Angleterre d’un des auteurs des attentats du 7 juillet, ont indiqué hier des responsables de la lutte antiterroriste. Six personnes ont été interrogées dans le cadre de ces enquêtes menées à la demande des autorités britanniques qui ont fourni une liste de numéros appelés du domicile de Shehzad Tanweer, un des trois auteurs des attentats d’origine pakistanaise, a indiqué sous le couvert de l’anonymat un responsable pakistanais.

Le gouvernement britannique, sous la pression d’un rapport d’experts, a rejeté hier l’hypothèse d’un lien entre la guerre en Irak et les attentats de Londres et souligné à nouveau que l’islamisme radical menaçait bien avant ce conflit.
« L’heure des excuses pour le terrorisme est passée », s’est insurgé le ministre des Affaires étrangères Jack Straw, parlant à...