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Actualités - CHRONOLOGIE

Gouvernement - Aoun et Joumblatt contre un cabinet d’extraparlementaires, le Hezbollah exige le respect des équilibres reflétés par l’Assemblée Siniora pour une équipe de technocrates après l’échec d’un cabinet d’union (Photo)

Le Premier ministre désigné Fouad Siniora a annoncé hier son intention de former un cabinet extraparlementaire de 14 ou de 24 ministres après l’échec de deux formules d’union nationale. Il s’est accordé jusqu’à la fin de la semaine pour le faire. « Après m’être concerté avec le président Lahoud, je lui ai proposé de former un gouvernement extraparlementaire composé de personnalités non partisanes mais bénéficiant de la confiance des principaux blocs parlementaires », a déclaré M. Siniora à la presse, à l’issue d’un entretien de 45 minutes au palais présidentiel de Baabda. « Le chef de l’État m’a encouragé à avancer dans cette voie », a-t-il ajouté. Le président Lahoud souhaite, selon ses proches, la répétition de l’expérience Nagib Mikati, dont le gouvernement extraparlementaire chargé de superviser les élections a fait très bonne impression sur l’opinion locale et internationale. Désigné le 30 juin par M. Lahoud, M. Siniora en est à sa troisième tentative, deux formules n’ayant pas reçu l’agrément ni du président, ni de la coalition parlementaire chiite Amal-Hezbollah (35 députés), ni celui du général Michel Aoun et de ses alliés (21 députés). Bras droit du chef de la majorité parlementaire (72 sur 128), Saad Hariri, M. Siniora a affirmé que « la situation nécessite une équipe homogène qui ne soit pas sujette à des tiraillements comme cela se passait du temps » de Rafic Hariri. Il faisait allusion aux conflits ayant opposé l’ancien Premier ministre assassiné au président Lahoud, et qui avaient empêché les réformes et partiellement paralysé l’Exécutif. Les mêmes difficultés Cette remarque de M. Siniora laisse prévoir qu’il se heurtera, dans la formation de son gouvernement extraparlementaire, aux mêmes difficultés que celles qui ont marqué ses deux premières tentatives. Les principales difficultés sont venues du tandem Hezbollah-Amal, qui monopolise la représentation chiite, du Courant patriotique libre et du chef de l’État. Le Hezbollah, qui rejette la résolution 1559 de l’Onu exigeant le désarmement de son parti, veut un homme de confiance aux Affaires étrangères. Le Hezb a réagi hier à l’annonce de M. Siniora en affirmant qu’il exigeait, malgré tout, le respect des équilibres parlementaires. Une franche hostilité à l’égard du projet de M. Siniora a été affichée, par ailleurs, par les députés du CPL, Nehmetallah Abi Nasr et Sélim Salhab. L’agence Reuters a affirmé que le bloc de M. Walid Joumblatt (16 députés) voterait également contre un cabinet extraparlementaire. On rappelle cependant que de nombreux blocs parlementaires avaient accueilli favorablement, au départ, l’idée d’un gouvernement extraparlementaire et, plus généralement, le non-cumul des fonctions de député et de ministre. Par ailleurs, l’obstacle pourrait venir du jeu subtil des équilibres auquel se livre le président Lahoud, qui se fait par alternance l’avocat du tandem Amal-Hezbollah et du CPL, pour disposer d’une minorité de blocage au gouvernement et empêcher M. Siniora d’y disposer de plus des deux tiers des ministres. Et si le président Lahoud et M. Siniora sont d’accord pour que le nouveau gouvernement soit le reflet exact de la nouvelle Assemblée élue en juin, leurs interprétations de ce fait sont en totale contradiction l’une de l’autre. En effet, M. Siniora estime que le Courant du futur de Saad Hariri, auquel il appartient, disposant d’une majorité absolue au sein de la Chambre, devrait bénéficier de la même majorité au sein du cabinet. Pour le chef de l’État, au contraire, une minorité de blocage doit subsister au sein du gouvernement afin qu’un mécanisme de révocation du gouvernement soit toujours possible en cas de conflit grave entre le Premier ministre et le président de la République, comme en cas de désaccord fondamental entre les deux têtes de l’Exécutif. Selon la Constitution, le gouvernement est considéré comme démissionnaire si un tiers de ses membres démissionne. C’est pratiquement le dernier pouvoir sur l’Exécutif dont dispose le chef de l’État, selon les analystes. Au passage, M. Siniora a affirmé hier qu’il s’est accordé un délai pour réussir à former son cabinet, mais il n’a pas précisé lequel. Selon ses proches, M. Siniora se récuserait s’il ne parvenait pas à former son gouvernement avant la fin de la semaine. M. Siniora a ajouté que « le plus grand danger que court le Liban est un immobilisme pareil à celui qui avait frappé les gouvernements de M. Hariri ». « Je ne souhaite pas répéter cette expérience », a-t-il insisté. En soirée, les milieux proches de M. Siniora affirmaient que des contacts sont engagés avec les différents groupes parlementaires, mais qu’il n’y avait rien de concret encore.
Le Premier ministre désigné Fouad Siniora a annoncé hier son intention de former un cabinet extraparlementaire de 14 ou de 24 ministres après l’échec de deux formules d’union nationale. Il s’est accordé jusqu’à la fin de la semaine pour le faire.
« Après m’être concerté avec le président Lahoud, je lui ai proposé de former un gouvernement extraparlementaire composé de...