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Actualités - CHRONOLOGIE

PEOPLE - Pour l’avènement du prince, Monaco se pare de blanc et rouge Albert II prépare une révolution de palais (photo)

Monaco s’est paré de blanc et rouge – les couleurs de la principauté – pour l’avènement aujourd’hui d’Albert II, qui a voulu en faire une « fête de famille » pour les Monégasques. Les rues de la principauté sont ornées de pavois arborant le monogramme du prince, un double A couronné, et sur le port encerclé de buildings, une dizaine de petites tentes blanches coiffées de rouge et un podium ont été dressés face aux yachts rutilants pour le bal du soir. Dans la plupart des vitrines trône le nouveau portrait officiel d’Albert, 47 ans, prince sportif et célibataire qui sut dès sa tendre enfance que le pouvoir lui reviendrait. Sur le Rocher, le quartier ancien dominant le port, quelques dizaines de touristes, massés devant l’entrée du palais sous l’œil d’un carabinier ganté et casqué de blanc, observent l’installation du tapis rouge. Les défis du monarque Pour sa part, le prince Albert prépare une révolution de palais pour rajeunir ses conseillers et promet de convertir la principauté à « la clarté » et à « l’éthique ». « Je veux placer la morale, l’honnêteté, l’éthique au centre des préoccupations de mon gouvernement, de ses conseillers, de tous les décisionnaires de la principauté », a assuré le prince à l’hebdomadaire Le Monde 2 de vendredi. Des « critères moraux » devront désormais caractériser Monaco, a-t-il expliqué en substance, avant d’évoquer une « image de clarté et d’éthique ». Un discours auquel les 32 000 habitants de la principauté n’étaient pas vraiment habitués... « Du temps de son père, Albert avait tout juste le droit de se taire », commente l’essayiste Frédéric Laurent (Le prince sur son Rocher), qui le croit « profondément libéral et attaché à la justice sociale ». Dans son mode de gouvernement, « il devrait être aussi beaucoup moins interventionniste que son père, qui pouvait aller jusqu’au choix des rideaux dans un hôtel de la Société des Bains de mer », estime M. Laurent. Sur le vieux Rocher, Albert prépare assurément une « révolution de palais », selon des connaisseurs, afin d’écarter « les vieillards » qui conseillaient Rainier. « J’ai demandé, pour le 13 juillet, la démission de tous les collaborateurs du palais », a expliqué le prince au Monde 2, décrivant un palais où « le système était très lourd, la communication insuffisante et compliquée », « les réunions interminables ». Du point de vue économique, le prince hérite d’un micro-État prospère, mais réputé fermer les yeux sur l’évasion fiscale... Alors, quand le prince dessine un avenir de « clarté » et d’« éthique », le journaliste d’enquête Roger-Louis Bianchini dit simplement : « Faut voir... » « Albert II va être confronté à un problème de fond : la prospérité de Monaco repose en partie sur son système bancaire et fiscal qui facilite l’arrivée d’argent d’origine douteuse, par le fait même qu’il n’y a pas d’impôts sur les revenus », relève l’auteur de Monaco, une affaire qui tourne (1992). « Le seul impôt qui existe vraiment est l’impôt sur le bénéfice des sociétés, ajoute M. Bianchini, mais il est réduit par une disposition réglementaire qui fait que 90 % des bénéfices peuvent être distribués aux administrateurs. » Et le journaliste d’évoquer « une loi qui interdit toute poursuite judiciaire contre un résident étranger ayant fraudé le fisc dans son pays ». Pour Frédéric Laurent, en revanche, « attaquer la principauté sur le blanchiment aujourd’hui est parfaitement injuste ». « Monaco n’était pas toujours regardante sur l’argent qui venait. Mais il ne s’agissait pas de blanchir de l’argent noir (des trafics de drogue ou d’armes), mais plutôt de l’argent gris (de la fraude fiscale italienne ou française) », tempère-t-il. « La principauté a senti le vent du boulet et a fait de réels efforts ces dernières années pour resserrer les contrôles, même s’il y a toujours des margoulins qui essaient de traficoter », juge M. Laurent. « Ce qui fait la prospérité de Monaco, insiste l’essayiste, ce sont les 34 000 personnes qui viennent chaque jour de l’extérieur pour y travailler dans des activités très diversifiées », de la haute technologie aux services hôteliers.

Monaco s’est paré de blanc et rouge – les couleurs de la principauté – pour l’avènement aujourd’hui d’Albert II, qui a voulu en faire une « fête de famille » pour les Monégasques. Les rues de la principauté sont ornées de pavois arborant le monogramme du prince, un double A couronné, et sur le port encerclé de buildings, une dizaine de petites tentes blanches coiffées de...